hi, again. ((hongdan))

Douce nostalgie qui éveillait les souvenirs de la demoiselle. A quoi bon se remémorer cette époque révolue ? Sans doute pour effleurer mélancoliquement les quelques moments passés en sa compagnie. A l’évidence... Il n’était plus nécessaire de revenir sur ce qu’il s’était passé. La façon dont il avait disparu, l’incompréhension qui l’avait hanté pendant une bonne année avant qu’elle ne passe à autre chose. Avoir des objectifs fut son échappatoire afin d’éviter la moindre discorde mentale. Même si le retrouver était troublant, il valait mieux ne pas se tracasser davantage, plus sage de faire mine que tout était normal plutôt que de chercher la petite bête... Cette dernière pouvant mener vers une issue irréversible et déplaisante.

Enfin, il était complexe de dialoguer naturellement. Fort heureusement pour elle, dissimuler ses émotions et ses troubles était devenu un fervent automatisme afin de préserver son intégrité. De ce fait, même si en son for intérieur... La situation semblait très étrange, elle parvenait à rendre la conversation normale. Comme deux inconnus qui apprenaient à se connaître et qui décidaient de dialoguer sans véritables prises de tête.  

- Médecin ? C’est un beau métier. Vous sauvez aussi des vies.

Sauf qu’il n’avait point recours à la violence et ne mettait moins sa vie en danger. Cette révélation eut le mérite de la faire légèrement sourire... Au final, même s’il avait changé de vie, il n’avait pas pu se résoudre à arrêter d’aider son prochain. Sa bonté restant indemne malgré les épreuves. Un délicat contraste que sa personnalité ne pouvait flouer. Chasser le naturel et il revient au galop...  
Son séant s’étant posée sur ce banc peu confortable, elle s’en était accommodée sans mal ni plainte. Il y avait des postures toujours plus désagréables que celle-ci. La compagnie de son mentor de l’époque dissipant tout désagrément. Ses épaules se haussèrent nonchalamment face à cette interrogation. Bien entendu, elle en comprenait le sens profond.  

- Peut-on dire que la loi a été enfreinte s’il n’y a aucune preuve de culpabilité ?  

Après tout... Il n’y avait aucune preuve tangible attestant qu’il s’agissait bien de Yul... S’il venait à se faire prendre la main dans le sac, il était simple de nier l’évidence. Elle l’appelait par son nouveau nom, il n’avait plus la même apparence et surtout... Cela remontait à plus d’une décennie.  

- La justice est faite de sorte que l’on ne puisse condamner facilement. Pourquoi craindre des répercussions qui ne pourraient pas m’attendre ?  

Non pas qu’elle se sentait invincible ou intouchable. Loin de là, personne n’était véritablement en sécurité dans ce monde. Néanmoins... Même si elle détestait mentir, elle n’hésiterait pas à le faire afin de protéger ceux qui ont touché son cœur.  

- Et vous ? Vous ne me craignez pas ? Un héros peut être source d’angoisses, car il attire aisément le danger.

Comment réagirait-elle face à la dure vérité ? Oh... Très mal, sans doute. La désillusion serait des plus vigoureuses. Mais l’avantage avec l’ignorance, c’est qu’elle ne fait aucun tort. Il vaut mieux ne rien savoir afin de ne point être blessé. Les activités actuelles de son ancien mentor ne la concernaient pas. Il était un autre homme, possédant une nouvelle identité et ainsi... Des occupations différentes des précédentes. À quoi bon tenter d’en découvrir davantage si c’est pour se heurter à une telle cruauté ? Cela ne valait pas le coup. À l’évidence... À l’instant même où elle apprendrait les activités illégales de l’homme... Sans doute, sa perception de ce dernier changera. Néanmoins, elle n’avait pas besoin de savoir et surtout... Elle ne voulait pas. Moins Hongdan en savait et mieux elle s’en porterait.

Ainsi, l’héroïne gardait l’image d’un individu devenu médecin. Une vision positive et bien plus louable qu’un tortionnaire aimant jouir de la souffrance d’autrui. Malgré tout, ses propres paroles eurent le mérite de le faire rire. L’époque de la dévotion aveugle envers Athena était révolue... Il y avait certaines choses que l’on pouvait aisément passer sous silence. Tant qu’il n’était pas un vilain officiellement, son devoir s’arrêtait là.  

- Ou une position assez importante dans la hiérarchie de la déesse.

Un fait des plus véridiques. Qui croirait-on entre un simple civil, des classes inférieurs et une S ? Il n’y avait que les Ten qui pouvaient réfuter ses dires. Ces derniers bien trop occupés à se prélasser sur leur trône doré, il n’y avait aucun risque d’être incriminée pour quoi que ce soit...  
Un brin d’ironie put être perceptible dans son regard. Bien sûr qu’elle pouvait paraître dangereuse pour lui. Le dénoncer serait une chose si aisée... Mais son affection envers lui demeurait bien trop importante pour qu’elle s’y résout.  

- Tous les héros ne sont pas des exemples. Si c’était le cas, il n’y aurait pas autant de dommages collatéraux après certaines missions.  

Une autre vérité bien cruelle... Chaque employé d’Athena, possesseur de pouvoir ou non, n’était pas garant de bonté ou de bonnes intentions... Il n’y avait qu’à regarder les cieux, diriger son regard vers ceux qui trônent au sommet... Tant d’injustice impunie et commis par ceux bien aimés d’Athena. Néanmoins, tout ceci ne la regardait pas et il valait mieux feindre l’aveuglement plutôt que de se jeter vers un gouffre de désolation.  

- Les années d’expériences permettent d’acquérir cette assurance. Si vous aviez été à ma place, vous auriez pu le constater également.  

Et qu’est ce qu’elle aurait apprécié qu’il soit toujours là. Il fut un véritable gain pour son esprit... Sa vie aurait peut être été également différente s’il en avait fait un peu plus partie... Qui sait... Il l’aurait sans doute guidé à éprouver un peu plus d’émotion et serait parvenu à l’aider à s’épanouir. Mais ressasser le passé n’apporterait que de la frustration...

- Enfin, j’ai eu un très bon mentor à l’époque de mes débuts. Il a été le guide dont j’avais besoin pour me permettre d’évoluer.  

Compliment non dissimulé, il comprendrait également... Et il savait aussi les regrets qu’elle éprouvait, sa disparition l’avait énormément affecté.