fish in a birdcage ((raflynn))

tw; kidnapping.


et la nuit était enfin tombée, légère dispute avec les grands parents, maelynn avait besoin de souffler. qu’est-ce qu’elle en avait marre de se sentir comme un oiseau dans une cage, tout pour être parfaite, pour être la parfaite petite fille à la place de leur fille à eux qui avait fini par disparaître.

et parfois elle pensait à faire comme sa mère, disparaître aussi pour ne plus jamais revenir mais qu'est-ce que ses grands parents étaient sans elle ? rien, très probablement rien alors elle ira juste souffler dehors, bien souffler avant de rentrer et agir comme si de rien n'était. à en venir se poser dans un parc et..

noir complet. plus rien.

maelynn ne rentrera pas chez elle, pas ce soir. entourée d’inconnus, à venir s’en mordre les doigts. et si elle avait eu un pouvoir plus fort, peut-être qu’elle aurait pu éviter tout ça ? et si elle se concentrait, assez fort, peut-être, peut-être qu’elle pourrait créer un séisme ou bien une explosion. quelque chose d’assez puissant pour se libérer.

inspire,
expire,
inspire,
expire.

rien. seulement une étincelle était sortie de ses mains, rien d’utile, maelynn était  i n u t i l e. à venir se recroqueviller sur elle, à essayer de ne pas pleurer, femme faible qui voulait se montrer forte. et faiblement, faiblement elle venait alors à demander si quelqu’un était là. à essayer de savoir ce que la personne qui l’avait kidnappé lui voulait, de l’argent ? son attention ? maelynn avait rien à apporter, rien, et ce à tout jamais.

tw; kidnapping.

— si elle a ne serait-ce qu'une éraflure, vous le regretterez.

dans d'autres circonstances, ce pourrait être les mots de beaucoup de père, d'un grand nombre de personnes voulant protéger leur famille, leur enfant, mais venant de lui, lui qui venait tout juste d'accepter le fait que cette jeune fille qu'on lui avait montré venait de toute évidence de lui, d'une erreur de jeunesse, ces mots ne signifiaient pas que de la protection. oh qu'il avait confiance à ce monde qu'il avait autour de lui, tout ceux qui lui voue un respect et une admiration proche d'un dieu, et pourtant il pourrait les faire souffrir en une seconde s'ils venaient à la toucher. elle, qu'il ne connaissait même pas encore. les jours à préparer leur rencontre avaient été long, bien qu'ils semblaient tous si court, lui à chercher une trace de ce qu'il était il y a si longtemps afin de prouver qu'il ne sort pas de nulle part, eux à vérifier chaque geste qu'elle effectuait. et enfin, aujourd'hui, il était temps. un kidnapping n'était pas commun pour une rencontre père-fille, mais c'était l'unique façon de la garder en place le temps qu'il libère son cœur de ce poids, de cette douleur d'avoir raté vingt ans de la vie de sa propre fille, de son propre sang. la rencontrer en public et l'abordait risquait d'attirer le regard, et elle pourrait partir.
ici, elle ne pourrait pas partir jusqu'à qu'il l'autorise,
c'était parfait.

elle était arrivée, accompagné de ces hommes les plus proches, la posant sur une chaise alors que lui-même, père, finissait de nettoyer sa salle de chirurgie. gants aux mains, masque sur le visage, il entra dans la salle qu'ils avaient choisi, le bureau de sa secrétaire, où elle se trouvait sur une chaise installée au milieu de la même salle. son de ses gants venant se retirer de ses mains pour être jeter dans la poubelle de son employé, d'un geste de la main, rafael ordonna de retirer le bandeau des yeux de la jeune femme. contre leur attente, il avait refusé qu'elle soit attachée, attachée à cette chaise, ne souhaitant pas la contraindre plus qu'elle ne devait déjà l'être. masque venant rejoindre les gants dans la poubelle, il se retourna pour la fixer quelques secondes, s'installant sur le bureau de sa secrétaire. « si un de ses hommes t'a blessé, de n'importe quelle façon, je veux que tu le dises. je m'occuperai d'eux. » les premiers mots qu'il prononça envers elle, alors qu'une présentation serait probablement meilleure. mais il voulait s'assurer qu'elle n'était pas ici pour être heurter, et que personne ici présent n'avait le droit de la blesser.

le silence s'installa le temps de quelques secondes. il n'avait jamais été doué avec ce genre de conversation, après tout, il n'avait plus de famille, ceci depuis si longtemps, alors c'était si nouveau. elle était là, devant lui. et elle était dans le coin de la salle à le fixer sans dire un mot. il fallait qu'il soit logique, sans l'appeurer. sortant d'un tiroir du bureau une photographie assez ancienne, datant du début des années 2000 : une jeune fille, en toute beauté de sa jeunesse, une jeune fille qu'elle devrait pouvoir reconnaître. « dis-moi, est-ce que tu reconnais cette fille sur cette photo ? » photographie en piètre état, déchirée comme pour cacher la présence d'une autre personne, mais assez claire pour garder son visage visible. si elle répondait correctement, qu'elle y reconnaissait sa mère, il en saurait sûr. que c'était elle.

mais si elle avait son tempérament, rien ne serait aussi simple.

tw; kidnapping.


extrême solitude,

kidnapper, maelynn, qui oserait faire quelque chose comme ça ? elle qui en était inutile, elle qui n’était qu’une rang c qu’on ne regardait qu’à peine. ça ne pouvait même pas être pour son pouvoir qui, lui, était aussi inutile qu’elle. alors elle était là, à essayer de ne pas pleurer tandis qu’une voix qu’elle ne connaissait pas venait à lui parler. ô, elle aurait pu crier de toutes ses forces, mais à quoi bon ?

personne ne t’entendra maelynn.
personne n’était là pour toi actuellement,
il n’y avait que toi, et seulement toi face à cette situation.

alors,

expire,
inspire,
expire,
inspire.

elle se devait de répondre à la question posée par l’homme, à venir poser ses yeux avec peur sur la photo avant de laisser apparaître une once de déception sur son visage. elle avait encore fait ça, une fois n’était pas suffisant, il a fallu qu’elle trouve le moyen de vendre, encore une fois, maelynn. mère indigne, mère qui avait abandonné maelynn il y a de cela plus de dix ans et pourtant, pourtant maelynn l’aimait encore de tout son cœur. à espérer secrètement qu’un jour elle reviendra pour elle, pour la récupérer et la prendre dans ses bras. et une once de tristesse venait alors s'ajouter à celle de la déception, voix qui se faisait légère et tremblante, est-ce qu’elle devait vraiment sortir ces mots-là ? est-ce qu’elle devait faire réellement face à cette situation ? « elle vous doit de l’argent ? c’est elle qui vous a dit de venir me récupérer ? je suis désolée mais vous n'aurez aucun argent, faut pas lui faire confiance à ma mère. elle m’a encore abandonné avec des inconnus, j’y crois pas. » triste réalité maelynn, tu n’étais rien pour elle, juste un objet qu’elle pouvait mettre en gage contre de l’argent, rien de plus, rien de moins.  et elle avait fini par détourner le regard de la photo, ô, elle ne voulait même plus la voir.

tw; kidnapping.

elle était là, devant lui, et il en était plus que sûr. il ne pouvait pas dire qu'il voyait la ressemblance, avec lui en particulier, visage qu'il avait oublié depuis bien longtemps, mais elle avait cette chose qui lui rappelait cette jeune fille qu'il avait connu. pas bien intelligente mais attachante à l'époque, assez pour qu'il se laisse avoir comme un pauvre idiot. s'il l'avait su, qu'elle avait porté son enfant alors qu'il n'avait qu'à peine quinze ans. ils étaient bien trop jeunes pour avoir un enfant, et pourtant elle avait porté ce poids seule, sans qu'il ne puisse jamais être au courant de son existence. de sa propre fille, de son propre sang. il n'arrivait pas encore à s'y faire à l'idée que ce n'était pas une blague, alors les questions, la façon de la faire venir ici, tout était si inadapté. et pourtant il ne pouvait que suivre ce qu'il s'était dit de faire. sa réponse face à la vieille photo de sa mère n'étiat pourtant pas à quoi il s'attendait. il l'avait toujours su, grâce à ses parents notamment, qu'elle venait d'une famille pas des plus recommandables, qu'ils n'étaient pas riches comme les siens, mais de là à venir abandonner sa propre fille pour de l'argent, pour une cause aussi peu importante que de l'argent ? il fallait qu'il reste calme, soupire bruyant sortant de ses lèvres alors qu'il posa la photo sur le bureau. « non non, ce n'est pas une question d'argent. c'est juste... » comment le dire sans paraître complètement fou allié ? car fou allié au fond, il l'était, et elle en riait bien, dans ce coin.

rafael tourna la dos à la jeune fille quelques temps, les mains sur le bureau, tête basse, tentant de savoir quoi dire, comment faire, de ne pas s'énerver en sachant que sa mère semblait être tout sauf une bonne mère pour elle, ne pas s'énerver des vingt années qu'il a perdu alors qu'il aurait pu probablement l'aider, d'une façon ou d'une autre. non, il n'y avait pas d'autres façons, il fallait être franc, direct, simple.
inspire,
expire.

le chirurgien vint s'asseoir sur son bureau, en face de la jeune femme, d'une posture simple, sereine, ouverte. « je vais probablement paraître comme un fou, mais s'il te plaît, avant de rire et partir, écoute moi jusqu'à la fin d'accord ? » lui même se mit à rire légèrement, un rire de gêne, d'inconfort. il détestait cette situation plus que tout, et pourtant l'idée d'avoir une fille le rendait si heureux, heureux et confus. il n'avait pas eu le temps d'apprendre à être un père, et il n'avait pas eu le temps d'apprendre à s'occuper d'un enfant, à la place, il devait accepter qu'il était le père d'une jeune femme déjà adulte, enfin, jeune adulte. « ta mère avait seize ans quand elle t'a eu, n'est-ce pas ? est-ce qu'elle t'a déjà parlé de ton père ? de pourquoi il n'était pas dans ta vie ? » lui qui était d'habitude direct, ne passant pas par quatre chemins, détestant que le fasse attendre. et le voilà à tourner autour du pot, ne pas oser le dire à haute voix, car cela le rendrait vrai, le fait qu'il était son père. « on était bien jeune à l'époque, trop jeune. elle ne m'a jamais prévenu que c'était aller aussi loin, peut-être qu'elle n'a pas pu me le dire. je n'en sais rien. » bientôt on espère, il le dira franc et direct. pour le moment, il préférait tenter de se remémorer, de savoir ce qu'elle savait. de savoir ce qu'on avait pu lui dire, sur lui, sur eux, sur pourquoi elle était aujourd'hui ici.

tw; kidnapping.

merdier,
ô, maelynn était vraiment dans un sale merdier.
merci maman pour cela.

assise dans un endroit inconnu face à un homme dont elle ne voyait même pas son visage, si elle avait eu du mal à comprendre la raison derrière son enlèvement, tout changeait lorsqu’elle voyait cette photographie, celle de sa mère lorsqu’elle était plus jeune. et tout ce qu’elle pouvait penser c’était “pas encore”, fallait bien qu’elle se fasse à l’idée que pour sa mère elle n’était qu’un moyen pour gagner de l’argent. on ne pouvait même pas dire que maelynn en était déçue, tirer un trait sur elle, c’était ce qu’elle devait faire à présent. si ses grands parents ont réussi, tu pouvais le faire aussi, non ? maelynn réfléchit et,

EXPIRE,
INSPIRE,
EXPIRE,
INSPIRE.

tu pouvais te sortir de ce merdier, seule, comme une grande, juste écoute l’homme, tu savais faire ça, non ? écouter sagement les autres et chercher la bonne réponse pour ne pas avoir de représailles, les bonnes réponses qui faisaient plaisir aux autres et jamais à toi. et elle avait fini par froncer les sourcils, pourquoi l’homme en savait tant que sa mère et surtout sur l’absence d’un géniteur, ô, lui qui avait fui à l’annonce de la grossesse de sa mère. ô, lui qui avait fuit car maman n’était pas si belle que cela, pas assez belle pour qu’on reste avec elle à vida eterna.  « ma mère ? oui elle était jeune quand elle m’a eu et quand elle a fugué pour busan.. elle m’a juste dit qu’il nous avait abandonné car on était pas assez belles,.. ou qu’il avait trop honte de devenir père. la version a toujours changé,  ma mère était quelqu’un d’assez.. instable. »  et l’alcool ne l’avait pas du tout aidé, encore moins son addiction aux jeux d’argent et si on ajoutait à tout cela le fait qu’elle était une très jeune mère célibataire, rien n’arrangeait les choses. mais maelynn ne savait pas vraiment où l’homme voulait en venir, essayer de l’attendrir ? ou bien avoir des informations sur son paternel afin de pouvoir lui soutirer de l’argent ? il n’était pas le premier à avoir essayé, il en sera encore  moins le dernier. père inconnu aux bataillons, dépeint parfois tel un lâche, parfois tel un homme mort.  « on ? oh vous étiez un ami de ma mère ? elle.. elle vous a emprunté de l’argent à vous aussi ? réellement ? faire ça à ses amis.. mais elle a emprunté de l’argent à combien de personnes au juste.. je suis désolée, vraiment, mais j’ai rien sur moi.. ah si, je peux vous donner mon bracelet, il doit avoir.. une certaine valeur, non ? vous en pensez quoi ? » à venir lui montrer son poignet, est-ce que cela ferait l’affaire ? elle espérait réellement car dieu sait qu’elle ne voulait plus entendre le nom de sa mère, ni voir sa tête ni régler ses problèmes car l’adulte entre les deux, c’était censé être elle et non maelynn, elle qui n’était encore qu’une enfant dans le fond.

tw; kidnapping.

plus il posait son regard sur elle, plus il la voyait, des traces de celle qui avait disparu de sa vie pour ne jamais revenir. idiot qu'il était, il ne le déniait pas, mais la beauté de la mère de la jeune fille était une chose assez connue à l'époque. son intelligence l'était moins, souvent nommé comme la poupée, mais lui avait cru en quelque chose. ah l'idiotie de la jeunesse. tout ce qu'il souhaitait était qu'elle, son sang, ses gênes, soit une grande jeune femme plus tard, fière, belle comme elle l'était déjà, capable de se tenir sur deux pieds et régner son monde. bien sûr, ceci allait demander du temps, et rien que sa posture, ses réponses, son visage montraient son éternelle jeunesse, le fait qu'elle ne connaisse pour le moment que si peu. ce n'était rien, elle avait tout le temps pour apprendre, pour devenir si plus qu'elle n'était déjà. et il sera fier d'elle, comme son père, bien qu'il ait raté les 20 années les plus importantes de sa vie.

cependant, bien qu'il essayait, aussi stupidement de lui dire qui il était, sans être direct, les réponses qu'elle lui donnait n'arrangeait en rien la situation. comment ça il l'avait abandonné ? comment ça elle n'était pas assez belle pour lui ? rire venant s'extirpait de ses lippes, un mélange d'amusement et énervement. s'il y avait une chose qu'il n'avait jamais apprécié, c'était de mentir à des enfants pour aucune raison. mais encore une fois, lui-même ne savait pas pourquoi sa famille était parti. il pouvait être responsable, il n'en savait rien. « non non encore une fois, ça n'a rien à voir avec de l'argent. arrête de me proposer une quelconque somme, je n'en ai pas besoin et je n'en veux pas. » soupire lourd et prononcé sortant de ses lèvres, baissant ses yeux à même son bureau le temps de quelques secondes. il fallait qu'il soit franc n'est-ce pas ? qu'il arrive à sortir ces foutus mots, aussi stupides puissent-ils être, afin qu'elle arrête ce cinéma, et lui également puisse arrêter son propre.

inspire,
expire.

assez tourner autour du pot, si les mensonges l'avaient poussé à détester celui qu'il est, il était présent pour que tout change, pour afin prendre la place qu'il était censé avoir dans sa vie. elle pouvait se moquer, crier, le frapper, cela ne changerait rien. elle était sa fille, l'unique malgré le passé, et rien ne pourrait l'empêcher d'être dans sa vie. « tout d'abord, soyons franc. ton père n'a pas quitté ta mère parce qu'elle n'était pas assez belle. il était stupide d'accord mais pas à ce point là. il n'était pas à ce point là superficiel. » se levant à nouveau de son bureau pour venir se tenir droit, debout devant elle, rafael lui tendit la main, tel homme d'affaire se présentant, car il ne savait pas comment mieux faire. si ceci marchait, tant mieux, si elle riait, ce n'était pas si grave. elle pouvait ne pas le prendre au sérieux, lui avait toutes les preuves qu'il souhaitait. « comment je le sais ? parce que c'est moi. enchanté maelynn. je suis ton père. je n'ai pas quitté ta mère. je ne savais même pas que tu existais, ou alors qu'elle attendait un enfant lors qu'elle est partie pour busan. » rare sourire sur ses lèvres, bien qu'extrêmement nostalgique. mais ce n'était pas suffisant, il devait le prouver non ? ne pas juste lancer un fait dans l'air sans pouvoir le supporter. « j'ai seulement récemment appris ton existence. et si je pouvais contrôler le temps pour être dans ta vie lors de ton enfance, je le ferai. malheureusement, on est là. excuse moi pour l'extrême retard. »

cadeau ou bombe ?
il ne le saura que le temps venu.

nul ne lui retirera sa fille à présent.
personne.