mindset › koharu

l'air est frais, s'estompe dans les limbes de la chevelure rosé. la couleur ayant fondue sous le soleil qui illumine et réchauffe les âmes. les mains s'enlacent, les pas se confondent et se suivent sur le bord du rivage. les mots se taisent contre les lèvres étirées. le silence se suffit à lui-même à laisser l'instant se graver dans les esprits des âmes qui se baladent, mains dans la mains, à deux sous les effluves de bonheur.

entre rêverie éveillée et souvenir passé, l'esprit se perd dans ses machinations à ne plus parvenir à se concentrer. devant elle, les mots se confondent et s'évanouissent dans les limbes de son cerveau. un chapitre en cours, loin de parvenir à le finir tant les scénarios se construisent dans sa tête ; tous, loin de pouvoir s'assimiler avec sa nouvelle histoire.
Nuwa, toujours a recasser le passé.
Nuwa qui aime se perdre à n'en plus finir dans ses rêveries, se retrouvent prisonnière de ses envies. enfermée dans les souvenirs du passé, à revoir son visage face au sien.
elle ne l'avait pas oublié.
comment le pouvait elle ?
et se cœur se serrait d'agonie alors qu'elle fermait la rédaction de son roman. elle savait, elle ne parviendrait pas à tenir son délai de la semaine. son esprit ne voulait pas coopérer ce soir, à préférer agir de son plein gré entre souvenir et songes éveillés.

from obutterfly to melimelo :
heey sweetie, comment tu vas ce soir ?
je n'ai pas réussis à tenir ma deadline d'écriture de la dernière fois, aujourd'hui n'est pas un bon jour. je l'ai sentis en me levant, ça allait être une journée difficile.

loin le roman qui tend à se faire oublier. chapitre interrompu en cours de route, c'est auprès de son amie qu'elle préfère trouver réconfort.
comme une solution pour adoucir son esprit.

Monotonie exacerbée, déception conversationnelle, une nouvelle querelle puérile à tracer sur son calendrier. Pas une journée ne se terminait sans que de nouvelles rebuffades n’explosent. A quoi bon alimenter cette relation qui se basait sur une absence totale d’amour. N’était-ce pas le principe même d’un mariage parfait ? Dans une idylle assurément, mais la réalité savait se montrer particulièrement cruelle pour ceux ayant profité de trop d’opulence.
L’air hagard, l’esprit songeur et les oreilles occupées par de la belle musique. La douce jeune fille profitait du peu de tranquillité qui lui était donné de posséder. Le coeur lourd, les épaules pesantes, les songes rêveurs. Si simple était-ce de se perdre dans ce que la psyché pouvait créer... Cependant un son significatif la fit sortir de sa torpeur. Son smartphone sera attrapé et le message, lu. Un rictus sincère s’étirant sur ce visage qui semblait avoir perdu de son rayonnement l’espace d’un instant.  

from melimelo to obutterfly :
Coucou mon argus bleuté !  
Je suis sûre que ça ira mieux demain, y a des jours avec et des jours sans. Tu es talentueuse, ne l’oublies jamais !

Moi non plus ça ne va pas super. Je me prends encore la tête avec mon fiancé. Ma famille a beau voir que ça matche pas entre lui et moi, ils ont l’air d’en avoir rien à cirer.

Déni constant ou ignorance assumée afin d’assurer cette union. Un mariage qui ne sera peut être jamais célébré mais la jeunesse de la jouvencelle en sera certainement gâché. Son regard se portant sur le plafond de son appartement, ses iris papillonnant sur les différentes leds similaire à des astres.  

from melimelo to obutterfly :
Tu as eu d’autres moments désagréables qui ont pu te couper l’envie d’écrire ? Ou c’est juste levé du mauvais pied ?

Doux altruisme de se confier en étant capable d’écouter à son tour, la recherche de solutions pour pallier les futurs tracas.

des romances elle en connaissait Nuwa. peinte de mille et une manières à travers les mots. elle en avait découvert des centaines qui l'avait fait rêver et autant qui l'avait fait pleurer, mais aucune ne se ressemblaient. c'était ça qui lui plaisait dans l'écriture et l'imagination.

la main de l'être aimé s'élève pour venir caresser sa joue du bout de ses doigts. à venir faire rencontrer leurs lèvres dans une douceur infinie.

mais la réalité réservait son lot de romance, de drama et surtout de surprise. et quand on pense une histoire finit, les souvenirs finissent bien souvent par resurgir aux moments les moins opportuns.
capturée dans ses moments passés qui s'illustrent en rêve, Nuwa en oubliait presque la réalité : tout appartenait au passé.
fin de vie dans la réalité, mais l'éternité existait dans son esprit bien trop rêveur pour son propre bien.

from obutterfly to melimelo :
cette journée a une aura différente des autres, je l'ai sentis en me levant : rien allait bien se passer. et j'ai eu raison, il faut croire qu'aujourd'hui et sous le signe des romances dramatiques.
dommage que ce ne soit pas le sujet de mon roman cette fois-ci.

une jambe par dessus l'autre, les cheveux qui passent d'un côté à un autre. tout geste était bon pour éloigner les rêveries du passé de l'esprit.

from obutterfly to melimelo :
que c'est-il passé avec ton fiancé ?

Les doux écrits faisant rêver la plus candide des demoiselles, ceux évoquant de belles histoires d’amour, de romance à l’eau rosée, de cette complicité que l’on pourrait croire inatteignable... Koharu a toujours adoré se bercer d’idylles... Bien consciente que le monde réel ne pouvait lui apporter cette délicieuse rêverie tant convoitée. Elle espérait souvent que cette réalité cesserait de lui rappeler chaque jour que la vie n’était guère un conte de fée.

from melimelo to obutterfly :
J'espère que l'inspiration reviendra vite. La page blanche, ça sape le moral quand ça arrive...

J’aurais bien aimé t’épargner mes histoires. Je n’appelle même pas ça de la romance, juste une obligation familiale, un enchaînement constant... Il m’étouffe ce gars.

Et le malheur ne cesse de la tourmenter. Incapable de réprimander, d’offrir un répondant suffisant, le manque de répartie la rendant plus sotte qu’elle ne l’est vraiment... Les mots se perdant quand le conflit apparait. A quoi bon lutter face à un individu qui exulte dans sa façon de rabaisser.

from melimelo to obutterfly :
On ne se supporte pas. Il a la langue bien pendue et sait utiliser les mots pour blesser... Je n’ai jamais été doué quand je me dispute avec quelqu’un. Mais lui... Je perds toujours mes mots et il s’amuse de me voir aussi misérable.  

Etait-ce la façon dont elle voyait les choses... Dans la lueur infantile de cette princesse qui avait le sentiment de perdre sa couronne... Les questions se succédant dans ses plus secrets songes. Ignorance complète des raisons qui poussaient ses parents à lui imposer cet homme.  

from melimelo to obutterfly :
Officiellement, on fait un couple parfait... Mais dès qu’on est seul, on se tire dans les pattes, on s’insulte et se déteste. Je savais que les romans à l’eau de rose ne sont pas le reflet de la réalité, mais je n’ai pas signé pour une “dark romance”...

from obutterfly to melimelo :
une journée où les mots se mélangent plus qu'ils ne s'écrivent dans mon chapitre. il y a des jours comme ça et c'est mieux de ne pas forcer. ça arrive, mais ce n'est pas le plus évident à gérer.

Nuwa qui passe ses journées au centre de scénarios, écrits ou imaginaires. c'est comme si sa vie était un livre sans fin où une infinité d'histoires trouvaient la place de prendre vie. escapade personnelle ou source inépuisable d'inspiration, elle n'avait jamais affaire à un manque dans son esprit, lui qui ne cessait d'être stimulé, pour le meilleur comme pour le pire.
bien souvent pour le pire.
à s'en oublier sans cesse
et à en fuir la réalité.
Nuwa était autant présente qu'absente, toujours plongé dans une utopie qui est sienne.

from obutterfly to melimelo :
romance décriée, romance arrangée ... ce n'est pas le plus agréable quand tu ressens ce côté d'obligation. as-tu déjà essayé de faire comprendre ton malheur dans cette histoire ? le malaise que tu ressens à ces côtés quand tout le monde pense que vous formez le couple parfait ?

s'extraire des mailles d'une histoire qui semblait plus imposée que souhaitée. facile quand on la traduit par les mots, que l'on découvre à travers les chapitres d'un livre. plus difficile à réalisé en réalité. quand les sentiments divers, bien réels, entre en jeu. que les regards laissent transmettre leurs propres messages et que les masses basses résonnent.
tout n'est pas comme dans les livres
ou comme dans les rêves.

from obutterfly to melimelo :
il y a de bonnes dark romance pourtant tu sais, j'en ai même écris une, j'attends juste de trouver preneur pour la publier.

from melimelo to obutterfly :
Je vois... J’espère que ça reviendra vite.

Avait-elle répondu à son amie virtuelle. Bien éloignée et ignare des rudiments de l’écriture, Koharu ne pouvait guère émettre un jugement ou faire la moindre remarque constructive. Chaque personne avait son métier, ses capacités et ses pannes d’inspirations... La demoiselle demeurait simplement attristée pour sa correspondante, car cette dernière avait eu un moral si mauvais qu’il lui avait empêché de travailler. Il faut croire que leur esprit était lié d’une manière ou d’une autre, car cette même journée n’était pas bonne pour elle.

from melimelo to obutterfly :
Oui... J’ai essayé d’en plaisanter avec mes parents. Ils continuent d’agir comme s’ils avaient des œillères. Je suppose qu’ils doivent gagner quelque chose en contre partie pour que le mariage soit toujours acté. Ils attendent de moi que je continue de faire des efforts. J’ai peur de les décevoir mais j’ai aussi peur d’être malheureuse toute ma vie.  

Désir égoïste que de vouloir connaître le bonheur. Dans une famille où seul le profit parental prévaut... Il valait mieux garder ses complaintes pour soi. Lourd poids sur les épaules, enserrement constant mais beau sourire rayonnant afin de ne pas faire honte... Il fallait encaisser pour mieux être aimée.  

from melimelo to obutterfly :
Je ne dis pas que toutes les dark romances sont mauvaises ! Mais disons que je préfère les lire plutôt que de les vivre. Parfois, je me demande ce qui se passerait si j’osais dire “stop”. Même si je sais que ça n’arrivera jamais. J’aime trop ma famille pour ça.  

Entêtement buté afin d’assurer l’amour de ceux qui semblent lui en avoir trop donné pour mieux la contrôler. Souvenirs enfantins d’une vie trop heureuse, devenue marionnette des exigences de ses géniteurs...

from obutterfly to melimelo :
le secret quand ça arrive, ou quand ton cerveau ne cesse de penser à mille et une choses sans s'arrêter c'est soit de le laisser faire pendant un temps, comme ça quand tu décides de te remettre tu as évacuer pas mal de chose. écrire ce qui te passe par la tête, des choses peuvent en sortir. ou alors occuper ton esprit avec d'autres activités.

mille et une astuces qu'elle avait apprit par elle-même, découvert après des heures de thérapies quand son âme la menait encore à s'engouffrer dans ces bureaux bien souvent moroses et aux ondes bien loin d'être appréciables.
prisonnière d'elle-même, Nuwa avait apprit à dompter son esprit pour tenir en contrôle ses centaines de rêveries à l'heure. une prison enrobée de douceur pour mieux l'attirer, mais elle en connaissait désormais les accents pour s'en évader.

from obutterfly to melimelo :
et si tu abordes le sujet sans plaisanter autour de ça ? le poids de tes mots, de ton regard ou juste ton bien être n'importe pas ?

des soupirs s'extirpent de ses lèvres à la lecture des mots employés par son amie.
amour pourrait rimer avec malheur quand l'univers s'installe dans les relations.

from obutterfly to melimelo :
s'il y a bien une chose que je peux te dire en étant certaine de mes mots c'est ça : ton bonheur passe avant bien des choses et ça passe devant le fait d'avoir peur de décevoir. tu n'as qu'une vie, ce serait dommage de la vivre sans une once de bonheur que tu peux vivre pleinement.

écrivaine à la double casquette. il n'est jamais évident de placer son bonheur en premier quand cela n'a jamais été le cas. des années à endurer l'ignorance de sa famille et pourtant, Nuwa replongeait constamment dans leurs bras quand l'occasion se présente à elle.

from obutterfly to melimelo :
pour savoir il faut essayer.