It would be to dose - ft. Yeom Theodore

 
Le monde regorge de variétés en tout genre, allant de la simple faune et flore jusqu’à la psyché d’un individu. Chaque personne possédant ses qualités et défauts, offrant une multitude de différences, rendant le tout d’une authenticité fascinante. Enfin... Tout dépend du point de vue de celui ou celle qui observe son interlocuteur. Certains se plaisent à juger autrui, pointer avec dédain ce qu’ils désapprouvent. Tandis que d’autres se plaisent à ignorer le négatif afin de se concentrer sur ce qui fait la beauté d’une âme.
Dans le cas de Koharu, la demoiselle se fiait lourdement à ce qu’elle observait et à l’affinité qu’elle avait avec la personne concernée. Il n’y avait qu’à faire le parallèle entre son ami Theodore et l’homme qui deviendra un jour son mari... L’appréciation n’étant pas la même, l’avis sur l’une et l’autre divergeait complètement. Ayant conscience des quelques faiblesses de Yeom à ses heures perdues, elle n’en tenait pas rigueur. De toute évidence, elle ne fut jamais l’objet ou la victime de ses ardeurs. A quoi bon s’en préoccuper quand cela ne nous concerne pas ? A contrario... L’énergumène qui lui était imposé pouvait posséder bon nombre de qualités, elle ne voyait que la méchanceté et cruauté de ses paroles. Ainsi... A choisir entre passer du temps avec l’un ou l’autre, la décision était vite prise. D’ailleurs, elle avait proposé une petite sortie en terrasse privative au fameux Luck7. Leur amitié n’était pas à discuter, il ne se passerait jamais rien entre eux, même si les journalistes pouvaient essayer de faire planer le doute. Le platonisme de leur relation émanait de leur corps respectif quand ils étaient ensemble.  

Assise tranquillement sur l’un des sièges plutôt confortables du café, elle avait déjà commandé de quoi se désaltérer en attendant le concerné. D’ordinaire, le retard pouvait lui coller à la peau, mais cette fois, elle avait sciemment fui ses retrouvailles fraternelles en prétextant cet engagement. Facile de se dépatouiller de responsabilités parfois désagréables.
Quand elle aperçut la silhouette du S-class, elle fit un signe de main afin de lui indiquer leur place où elle s’était déjà installée. Le contenant de sa commande déjà vidé, trahissant le bon quart d’heure passé sur son téléphone, elle offrit toutefois un sourire rayonnant.  

- Ah, j’ai failli attendre !

Petite boutade sans amertume alors qu’un serveur semblait se précipiter en voyant le héro à ses côtés. Il faut dire que sa popularité le précédait. Laissant tranquillement le jeune homme effectuer sa commande, elle fit une légère moue avant d’ajouter avec un brin de taquinerie.  

- Alors... Tu as encore trouvé un nouveau jouet ? Ou tu t’es décidé à ne plus être un red flag ambulant à toi tout seul ?

Malice assurée, cruauté inexistante, la demoiselle avait même pris le soin de le dire suffisamment bas pour qu’il soit le seul à l’entendre. Insouciante peut être mais pas inconsciente non plus, Theodore avait une réputation à entretenir. Et loin d’elle l’idée d’être celle qui pourrait susciter le ternissement de cette dernière.

 
on ne pouvait pas vraiment dire que theodore était quelqu’un de ponctuel, il ne l’était uniquement pour le travail, et seulement pour cela. gamin qui aimait bien prendre son temps et qui marchait exclusivement à ses ressentis. à suivre le flot, on s’y perdait, n’est-ce pas ? mains dans les poches, léger sourire sur le visage lorsqu’il apercevait koharu. il espérait tout bonnement que son retard n’avait pas dérangé cette dernière, peut-être qu’il aurait dû prévenir mais ne disons pas que la star venait en dernière, non ? à venir s’asseoir à côté de son amie, à en remarquer son verre déjà vide, elle a dû attendre quelques minutes, soit faussement désolé theodore, tu savais le faire ça, non ? « désolé, j’ai pris mon temps puis je savais pas comment m’habiller aujourd’hui, t’as attendu longtemps, non ? » et parfois, parfois theodore aimerait bien qu’on oublie sa popularité, qu’on ne le mette pas sur un fichu piédestal, aujourd’hui il n’était que theo, l’ami de koharu, rien de plus, rien de moins, et non theodore, l’enfant star. à toujours porter un masque, être l’enfant sympathique et tout ce qui allait avec, lui qui se contentait de sourire et de prendre une limonade avant de retourner son attention vers son amie.

jouets évoqués, si certains pouvaient penser à des jouets d’enfants c’était mal connaître theodore. ô, lui qui était souvent plus rouge que vert, à jouer avec les personnes, fichues obsessions qui ne durent pas longtemps. mais en ce moment il n’y avait personne, personne qui réveillait une obsession en lui, le néant le plus total. et il ne fallait pas se mentir, parfois ça faisait du bien. léger soupir qui sortait de ses lèvres, est-ce qu’un jour il pourra réellement tomber amoureux ?  « non j’ai pas de jouet, t’as quelqu'un à me présenter ? et je suis pas toujours un red flag ambulant hein. et toi alors, avec ton fiancé ? tu l’as toujours pas dégagé ou t’es enfin tombée amoureuse de lui ? » et il en avait de la chance, théodore, de ne pas être fiancé de force. il se demandait comment koharu allait s’en sortir, si elle voulait réellement ça. le mariage n’était pas quelque chose à prendre à la légère, il fallait se marier avec quelqu’un qui nous complète pour éviter de finir comme les parents de théodore, pour éviter d’avoir un enfant comme théodore.

 
Hm... La ponctualité entre ces deux-là semblait ne pas exister. L’un comme l’autre agissant clairement comme de petites starlettes, appréciatrices de se faire désirer ou de soigner ses entrées. Cette fois-ci, ce fut Theodore qui gagna la palme du retardataire. En somme, ce n’était pas bien grave. La demoiselle ayant déjà eu l’occasion de lui faire subir le même sort, n’allait pas s’offusquer d’un léger retard. Ainsi, ses épaules seront haussées avant qu’elle ne pointe de l’index le contenant vidé. Suffisamment grand pour exprimer l’attente continue, cependant... Aucun reproche ne sera véritable prononcé. Encore une fois, il n’y avait pas mort d’hommes. Ou presque.  

- Pourquoi ça ne m’étonne pas que tu aies fait ta fashionista. T’inquiète, j’ai eu le temps de me rafraichir avec cette chaleur.

Sourire sincère, choix effectués afin d’avoir les denrées tant souhaitées pour mieux profiter de la journée. Evidemment, le comportement du serveur semblait ne pas plaire à son ami. Malgré tout, cette situation n’était que le reflet de ses décisions. Si cette notoriété le dérangeait tant, il aurait mieux fait de ne pas se hisser au sein des plus hautes sphères. Allait-elle lui faire remarquer pour autant ? Non plus. L’heure n’étant pas aux remontrances, elle trouverait un autre moment pour lui dire ouvertement ce qu’elle pense sur ce point.  
D’ailleurs le sujet principal de leurs discussions venait d’être mise sur le tapis par ses propres soins. La curiosité maladive la gagnant afin d’en savoir toujours plus sur le caractère excessif du S-Class.  

- Tu veux m’utiliser pour te trouver une nouvelle victime ? Déso, je te donnerais pas ce plaisir. On a pas les mêmes goûts, rappelle toi.

Pouffement de rire absolument pas contenu avant que son sourire ne semble s’effacer quand il évoquait le fameux “Judas”. Cet homme dont elle préférait ne pas entendre parler, cet individu qui avait le don de ternir l’ambiance et surtout... celui qui parvenait à lui miner le moral juste par le biais de sa propre existence.  

- C’est pas faute d’avoir essayé de le dégager mais pas famille l’adore... Il se donne aussi du mal pour être le plus gros connard de l’univers mais, lui non plus a pas les couilles de rompre. Nos familles sont trop liées... C’est relou de ouf...

Soupirait-elle en voyant un petit mocha glacé arrivé avec des petits gâteaux qu’elle adorait. Ah... Le sucre avait ce don pour la rendre particulièrement heureuse. Finalement... Peut être qu’elle aurait été plus heureuse avec l’autre jumeau et son sang sucré mais... Ses parents voulaient celui qui avait le mieux réussi. Trop sélectifs...  

- Et toi, sinon ? T’as vraiment rien à me raconter ? J’te crois pas !

Difficile de se laisser berner quand l’on connaissait la personnalité “dangereuse” de ce jeune homme à la bouille d’ange. Il faut croire que la candide était habituée à cela... Un premier amour complètement fou mais d’une beauté androgyne et un ami au visage innocent qui n’est qu’une façade une fois l’obsession naissante.