Go to hell, Mommies ! - ft. Endo Romi

Dure existence que d’être le centre névralgique de son entourage... Certaines ayant plus de chance que d’autres. Il n’y avait qu’à lire et retranscrire chaque complainte de la pauvre Romi. Certes, les deux Japonaises pouvaient paraître similaires. Belles, talentueuses dans bien des aspects mais surtout... contraintes à des sacrifices qui dépassaient leur entendement. A l’évidence, la plus jeune paraissait la plus responsable. Consciente de sa situation et des conséquences de son célibat, elle demeurait en quête d’un parti fortuné afin d’atteindre ses objectifs. Malheureusement, quand l’on possède beauté et intelligence sans pouvoir... Il était complexe de viser un quelconque individu prestigieux, ces derniers n’ayant d’intérêt que pour leurs égaux. Ainsi, les seuls prétendants possédant un pécule suffisamment satisfaisant... dépassaient largement la soixante. Autant faire appel à un “Sugar daddy” plutôt que de s’emprisonner dans un mariage écœurant. Finalement... La douce Melody n’était guère à plaindre. Raison pour laquelle elle taisait la moindre frustration.

Après un énième message larmoyant exprimant la déception de son amie, Koharu n’avait guère tardé pour agir. Annulant sans vergogne son rendez-vous avec son fiancé afin de retrouver sa triste comparse. Lui indiquant de se rendre directement chez elle afin de pouvoir se plaindre à outrance si tel était son désir. Ainsi, elle aurait la possibilité de lui changer les idées. Préparant snacks, boissons, sucreries et autres frivolités afin d’assurer son bien être, elle la laissait rentrer dans son grand appartement assez luxueux. On pouvait remercier Papa et Maman pour leur lubie princière. Laissant de côté le coréen afin de communiquer habilement dans son japonais maternel.

- Romi-tan. Tu devrais arrêter avec ces rencontres. Un jour, tu finiras par te faire tripoter par l’une de ses momies !

Façon polie de dire que si la prudence lui manquait, la pauvrette se retrouverait dans une situation très malsaine. Même si les affaires de son amie ne la concernaient guère... L’inquiétude persistait. Comment une demoiselle aussi mignonne, qui semblait frêle au possible et sans pouvoir pourrait s’en sortir contre de vieux croulants libidineux ?!

- Allez viens t’installer, raconte moi ton dernier rendez-vous. On dirait que ce vieux con t’a traumatisé. Il a pas osé poser sa main sur ta cuisse, j’espère ?!

Outrée à l’idée que quelqu’un ose être aussi dépravé et dégoûtant avec Romi, l’on pouvait presque sentir une drôle d’aura l’entourer. Comme si l’atmosphère se privait peu à peu de son. Ultime preuve de la perturbation de la demoiselle qui essayait de ne pas s’énerver.

et si les personnes de l’âge de romi étaient toutes occupées à vivre, trouver l’amour, étudier ou avoir leur premier job, ce n’était pas le cas de romi. ô, non, elle qui traînait sur les sites de rencontre. à chercher le mari parfait, c’est-à-dire quelqu’un de riche qui pouvait la mettre à l'abri, elle et sa famille. certes ce n’était pas une vie, encore moins un rêve pour quelqu’un de vingt et un an mais romi était tout de même heureuse d’avoir koharu à ses côtés même si cette dernière n’était pas vraiment pour qu’elle continue. à traîner ses pieds chez koharu, loin de son date nul, il n’y avait que ça, elle ne tombait jamais sur le haut du panier, ô, jamais. « mais koharu.. je dois trouver un homme riche ! c’est ma quête, tu le sais ça, non ? et personne ne me touchera, sinon je leur fais manger la poussière. » parce que des hommes peu fréquentables, des menteurs comme des arracheurs de dents, des crânes dégarnis, des hommes mariés, romi avait tout vu. elle était alors obligée de faire un grand tri avant de les rencontrer, pour sa propre sécurité mais surtout pour ne pas perdre son temps car son temps était précieux, car le temps était de l’argent. à venir soupirer lourdement lorsque koharu venait à parler du dernier date de romi, par où commencer ? car tout en était catastrophique, homme radin et tout juste divorcé, inutile de dire qu’il ne cochait aucune case pour romi. « j’ai vu le pire je crois, radin comme jamais, j’ai dû payer la moitié du repas. il a jugé ma tenue, comment je me présentais. oh et tu sais le pire ? il cherchait une femme qui peut devenir la mère de son enfant de trois ans. j'ai une tête à être mère ? dis-le franchement ?   » énième soupir qui sortait de ses lèvres, elle était elle-même une enfant, bien trop jeune pour être mère, trop de responsabilité dont elle en était incapable à l’heure actuelle. elle allait s’énerver toute seule si elle continuait à en parler, ô, certains hommes ne cherchaient qu’une bonne niche. à vouloir rediriger la conversation sur koharu, elle, elle était fiancée même si elle ne le voulait pas, est-ce qu’il était beau au moins ? et riche ? « et toi, ça va avec ton fiancé ? ça avance ou t’as juste envie de l’envoyer boulet ? je comprendrai en vrai. » parce qu'elles n'avaient pas les mêmes rêves, parce que koharu était une héroïne de rang a avec un si beau pouvoir, parce que romi, elle, n’était qu’une fille lambda avec un pouvoir qui fallait cacher tellement il était impur.