Angelic face but demonic intent - ft. Son Taesu

 
Quel gâchis... Comment un désir de perfection pouvait mener à une telle dégradation. Certes, un entraînement ardu demeurait la clé d’une ascension foudroyante. Mais à quel prix ? Celui des blessures à la fois physiques et mentales. Fort heureusement pour ces géniteurs, leur fille possédait assurément la candeur d’une enfant mais à contrario, une détermination à l’égal d’un être bel et bien mature. Ainsi... Les quelques “désagréments” dus à cet apprentissage en communauté ne demeuraient plus qu’une habitude. En contrepartie, la petite était gâtée, choyée et rassurée. Le sacrifice nécessaire pour espérer un glorieux avenir mais aussi faire prospérer la réputation de sa famille. Aussi facile demeurait son absorption des connaissances, elle n’était pas exempte de dommages collatéraux pendant ses tentatives de dépassement.

Une fois encore, la limite fut franchise. Les conséquences d’un excès de confiance furent les mêmes : vision trouble, la tête se vidant, la perte d’audition temporaire, les écoulements sanguins au niveau de ses oreilles et de ses yeux puis... la perte de connaissances face à une migraine qui eut raison de ses dernières forces. La chute fut aussi lourde que sa déception, à n’en point douter.
Corps lourd qui semblait faire davantage peser sa propre conscience, esprit embrumé ne désirant pas s’éveiller, coeur meurtri d’avoir encore échoué à se dépasser.  

Cependant ses paupières ne voulurent guère rester closes. Ses iris encore sensibles face à cette lumière ne purent distinguer les lieux qu’après une bonne minute de scrutation. Quelques papillonnements de cils survinrent avant que ses yeux ne se posent sur une personne venant d’entrer dans la chambre. Nul besoin de recouvrir pleinement la vue pour le reconnaître. Il était là. Pâteuse et encore endolorie, elle se redressait en laissant échapper une grimace. Ses pauvres tympans demeurant encore affectés par ses efforts, elle entendait à peine ce qu’on lui disait... Le silence devenant pesant, elle prit la main de l’interne qui s’était approchée pour vérifier ses constantes.

- Taesu... J’ai beaucoup dormi ? Tu es venu me voir pendant que j’étais dans les choux ?

Son inconscience ayant duré une bonne douzaine d’heures, ses parents étaient venus la visiter afin de s’assurer qu’elle allait bien. Son pronostic n’étant guère vital, le spécialiste avait préconisé de la détente et de la tranquillité, ils ne s’étaient guère attardé pour ne pas freiner le rétablissement de leur protégée.  
En somme... Ne pas avoir la présence parfois étouffante de sa famille lui procurait un certain bien être... Prochainement, elle savait que son contrat allait être signé. Mais pour cela, elle devait continuer de se dépasser.

Sa main libre venant frotter ses yeux afin de recouvrir pleinement sa capacité visuelle, ces derniers purent admirer cet interne beaucoup trop beau pour son bien-être. Avait-elle déjà succombé à cette splendide créature ? Le trouver agréable à regarder était-il un crime ? Pas à sa connaissance. De toute évidence, elle n’espérait rien de ce genre d’individus... Les visages d’anges pouvaient renfermer le cœur impur d’un diable. Cependant... Il s’agissait là du cadet de ses soucis, elle ne cherchait même pas à se méfier.  

- Je dois rester encore combien de temps avant de rentrer chez moi ? Ces lits sont pas confortables... Je suis sûre que vos lits de garde sont plus agréables ! Même un placard à balai serait plus sympa que ces matelas !  

Se plaignait-elle véritablement du manque de confort ? Aucunement... L’hôpital ne lui avait jamais plu. L’une des seules choses qui rendait ses venues plaisantes... se trouvait juste en face d’elle à vérifier qu’elle récupérait bien. Un véritable mystère irradiait autour de sa personne, pouvant susciter captivité et envoûtement... Pour sa part, Koharu se contentait de l’observer en souriant avec candeur. Un visage aussi appréciable ne pouvait pas forcément renfermer quelqu‘un de mauvais... Il ne fallait guère être devin pour se douter que beaucoup de femmes avaient feint une douleur thoracique afin d’assurer un contact fébrile. Ce genre de subtilités la dépassant, elle n’avait jamais vraiment tenté. Après tout... Il était plus malin qu’elle, sa duperie serait donc démasquée à la seconde même où elle l’aurait prononcé.

 
tw : insultes, langage et acte sexuel, ventriloquie.

Douce agonie, délectable frayeur lisible sur les oeillades des proches des patients. L’infamie, la tristesse et les remords. La fragilité des essences sous l’abolition de la vie. La caresse, l’effleurement de l’épiderme d’un être inerte. Insolent ricanement devant cette hilarité illégitime, l’étudiant retient sa plus somptueuse moquerie devant la dévastation de ses compères. Frêle petite jouvencelle qui était logée dans sa poche interne, exprimait son dégoût sous des susurrements inaudibles. Notre douce poupée semblait avoir toujours quelques chose à exprimer, si directe, si impudente, ses chevilles de tissus semblaient gonfler sous la mousse mobiliser à cet endroit précis. Puis un petit juron fut ébruité un peu trop fort. Notre adonis façonnait une expression innocente. L’ouïe peut voyager dans des mirages sonores. Néanmoins, l’altercation avec son supérieur lui octroyait les résultats d’un patient plutôt familier. Une jouvencelle souillée par sa catharsis. Notre petit oisillon soigné quémandait son sauveur à renaître à ses côtés.

Le fracas d’une porte coulissante chantonnait la violence de l’acte. Le timbre d’une voix agacée, le théâtre des marionnettes enchantait un nouvel act. Ses charnues essoufflaient son timbre de voix amusé, attention l’esquisse ne doit guère être visible. Les géniteurs écoutaient le pronostique avant de disparaitre sans un dernier regard pour leur progéniture.

- De vrais connards qui enfantent pour les cotisations ça !! ❞

Notre princesse semblait s’estomaquer face à cette irrespectueuse attitude. Les parents se tournaient vers le garnement qui mimait une attitude plutôt exemplaire. Sa senestre saluait ses interlocuteurs avant d’entrer dans la dénommée pièce du patient. La pulpe de son index pianotait le museau de sa duchesse de tissu cachée dans sa blouse.



« Voyons voyons, ce n’est pas comme ça qu’on parle aux bétails vivants. Tu devrais être plus discrète… »

- Quel toupet !! Tu es le plus vulgaires de nous deux !! ❞

« Que de foutaises… je ne suis que de pureté. »

- Sale hypocrite !!! ❞

De ce monologue, le froissement des draps cueillait l’attention de l’homme de santé devant la belle au bois dormant. Sa conversation fut voilée par une communication psychologique, insonore. Son doigté d’expertise choie cet épiderme immaculée de notre duchesse en plein éveil. Les prémices de ces petites plaintes lui firent esquisser une petite courbure sur la commissure de ses charnues. Notre Eve souhaite croquer la pomme en sifflant ses désirs au reptilien. La vibration du lit, un second poids se logeait sur ce matelas. L’interne expérimentait le confort de celui-ci, sous cette diffamation exprimée. Cette magnificence s’illustrant au-dessus de sa patiente, leurs faciaux se frôlant mais s’admirant dans un échange visuel ainsi que silencieux. La délectation des pommettes rosies, le rythme cardiaque s’offensant sous la mélodie de l’appareil, le dégluti de cette gorge asséchée. Son facial enclenchait un rapprochement vers cette jugulaire attrayante, dévoilant le bout de sa muqueuse pour une caresse humide. Néanmoins, le geste ne fut aucunement produit. Sa prestance s’élevait de ce lit pour reprendre sa droiture initiale aux côtés de la dulcinée.

« Le lit semble très confortable, je trouve. Peut-être est-ce tes tissus musculaires qui sont encore douloureux ? Je vais te prescrire des médicaments pour la douleur et pour te détendre. Tu sembles très tendue. »

D’un enchantement attractif, ses fibres osseuses offraient la délicatesse d’un effleurement d’un prince des contes fées. De la finesse des traits de cette demoiselle, il en caressait ce doux menton ainsi que la pulpe de ses lèvres. Une princesse manipulée par la caresse d’un mirage fantasmagorique.

«  Tu devrais faire attention à toi. Tu sais que je m’inquiète pour toi. Bien que le plaisir de te voir est toujours magique mais pas dans ce genre de condition… tu comprends ? »

Le sifflement du serpent s’émerveille dans ses chants d’amours. Toutefois, sous ses douces écailles, un ricanement ne cesse de s’amplifier dans sa conscience.

La caresse inouie et salvatrice de cet androgyne, la voix mélodieuse et sulfureuse, la stature presque princière... Un spectacle pour les sens. Partiellement privée de l’un des siens, cet échange lui procurait un délicat sentiment de bien être. Cependant... La candeur ne rimait guère avec la stupidité. L’interne pouvait aisément être assimilé à une substance illicite, un poison pour le corps mais un plaisir délectable pour l’âme. Sa dangerosité n’avait d’égal que sa beauté. Envoûtante, troublante et intimidante. La simple vision de ce visage trop parfait pour ce monde faisait chavirer son battant. Attractif et lascif, sa gestuelle offrant myriade de songes peu innocents. Et il le savait... L’homme avait assurément conscience de la force de son apparence. Chaque parcelle de sa personne semblant être parfaitement calculé pour mieux séduire et obtenir. Et dire qu’il avait cette faculté particulière... Koharu n’était qu’une victime consentante de cette machination. Lui donner ce qu’il désirait, elle le pouvait et assurément, elle le désirait. Quelle cruelle destinée que l’amour à sens unique. Non loin de se leurrer, la jouvencelle n’était point dupe. Le futur médecin ne l’aimait pas. Il avait peut être un brin d’affection pour elle, mais cela n‘irait jamais au delà. Pour son plus grand damne.  

- Je ferais un peu plus attention, promis. Mais... Je sais bien que tu es trop occupé au travail pour que je vienne te déranger autrement qu’en tant que patiente...

Le serment d’Hypocrite pouvait bien aller se revêtir face à une telle situation. Sans même demander son reste et avec une forme d’insolence masquée, la petite demoiselle vint rechercher le contact de leurs paumes. Unissant ces dernières dans une pression timide.  

- Taesu... Je sais ce que tu ne ressens pas pour moi. Et c’est pas grave, ça se force pas ces choses là mais...

En revanche... Ses propres sentiments ne pouvaient pas flancher aisément. Sa conscience la guidant vers la prudence, tandis que son coeur lui hurlait de profiter de l’occasion. Les pourparlers de ses fiançailles avaient été initiés. Prochainement, son destin ainsi que sa vie ne lui appartiendraient plus du tout. Dans un élan de témérité, elle serrait délicatement ses doigts avant de lui demander.  

- Quitte... Quitte à faire mes premiers instants. J’aimerais que ce soit avec toi... Je sais, c’est égoïste. Mais je m’en serais voulu de ne pas t’en avoir parlé... Je t’aime, tu sais...

Etait-ce de l’amour ou de la fascination ? Sans doute un mélange douteux de ces derniers. Peu importe. L’insouciante avait sauté le pas, s’était livrée et surtout... Elle s’était tout simplement jeté dans la gueule d’un prédateur. L’on pourrait apparenter ses actions à celle du désespoir ou d’une crainte irréversible de la réalité. Flouer sa propre perception afin de le percevoir comme un sauveur et non le bourreau qu’il demeurait véritablement.
Relâchant sa main, elle se reculait légèrement. Détournant le regard d’une honte qui semblait ne s’être jamais drapé sur son visage. Le voile de l’innocence effleurant encore ses joues, les quelques rougeurs trahissant d’une inexpérience non dissimulée. La Japonaise ne savait vraiment pas de quoi elle parlait... Quelques pensées fugaces et légèrement romantiques arpentant son esprit. Elle se mit à jouer nerveusement avec le pli du drap.

- Si je t’ai mis mal à l’aise, je suis désolé... Sache que je n’ai pas peur. Ça faisait depuis deux ans que j’y pense... J’attendais d’être adulte pour me confier... Même si c’est temporaire... Je veux que ce soit avec toi.  

Un jouet temporaire... Voilà ce qu’elle proposait de devenir. Candide fillette espérant gagner de l’attention au prix de son innocence. Tendre le voile de cette dernière pour qu’il puisse mieux lui arracher. Faudrait-il qu’il ait quelque chose à y gagner.  

- J’accepterais beaucoup de toi, tu sais...  

Maigre tentative d’éloquence et de persuasion pour tenter de gagner l’objet de sa convoitise. Pauvre enfant... Bien trop naïve et inconsciente de ce qui l’attend.

 
tw : insultes, langage et acte sexuel, ventriloquie.

Douce ingénue, les baisers sont des flocons caressant cette opaline épiderme. La délicatesse d’une tentation salvatrice, le breuvage d’une quiétude chimérique. Candide se délecte de la ramure de cette délicieuse, choyant son entité en son être. Reflet de cet inséparable immaculé qui quémande la venue de son partenaire sans y songer à cette séparation mortuaire. Oisillon qui façonne son nid entre les pattes du félin. Le fauve admire la dévotion et la pureté d’un amour sincère. De ces cristaux de glace qui tombent des cieux, l’évaporation de leur beauté s’orchestre sous la chute du pelage du prédateur. Les griffes encerclent cette danseuse étoile, façonnant une cage dont la caresse semble sanglante. La marquise des moeurs édulcorées se pavane dans cette valse endiablée avec la malice d’un despotique bienfaiteur.

Le doigté du narcisse abandonne son stylo pour batifoler sur l’agréable joue de la damnée. Ses orbes oculaires s’ancrent dans leurs homologues, la tragédie d’une tristesse incrustée dans leurs éclats. Le masque de l’acteur s’octroie l’insolence d’une pauvreté émotionnelle. Tristesse lisible, blessure du palpitant imagé par cette nuisible constatation de sa partenaire. La longueur de ses cils se marie avec la finesse de ses traits androgynes. Et ses charnues s’entrouvrent pour essouffler le venin d’un enchantement.

« Je suis affreusement peiné d’entendre que mes sentiments ne sont aucunement visible au travers de ton regard. Et pourtant, sûrement est-ce de ma faute. Je ne pourrais aucunement cueillir ce fruit si tu me vois comme un opportuniste dont tu acceptes tout sans un accord entre nous… Est-ce ta vision de l’amour ? »

Mascarade, le masque du Joker le sied. L’infidèle poupée s’égosille contre sa jupette de tissu. Et la dame de son jeu de rôle, façonne son plus beau sourire lunaire jusqu’aux oreilles. Son emprise sur ce délicat minois s’estompe, éloignant sa senestre avec une vague d’hésitation pour accorder un maux attristé rongeant son palpitant. Hilarant.

« Néanmoins, il y a bien une chose que je n’apprécie pas. Est-ce vraiment l’image que tu as de moi, d’être un jouet sexuel ? Ma représentation semble très dégradante….»

Un abaissement de ses cils, songes dénigrantes s’imageant dans son esprit. Toutefois, la réalité semblait dévoiler une triste vérité. S’il pouvait en ébruiter un ricanement, il s’émerveillerait devant cette marionnette qu’il pourrait mouver au travers de ce doigté. De sa direction comme de façon à blasphémer les croyants sur la virginité. Subitement, son instinct virait sur l’amour de la chair et des pulsions humaines. Notre dulcinée s’était agenouillée devant dieu pour quémander reconnaissance et plaisir d’une nuit…

« Ne t’inquiète pas, j’en suis sûr que tes mots étaient énoncés avec maladresse et timidité. Je sais très bien que nos sentiments sont réciproques et que le désir s’impatiente pour nous rendre fiévreux… »

L’adonis rompait l’infime distance entre leurs essences pour dessiner sur un mouchoir le plan des locaux pour parvenir aux chambrées du personnel. Le code fut inscrit pour véhiculer sans un seul obstacle dans les limbes. Le fil d’or et de pourpre saura se détourner du passage du Minotaure. De cette proximité, leurs charnues s’effleuraient sous un souffle brulant avant d’y dégusté un timide baiser sur le coin des charnues de la patiente.

« Quand tu iras mieux et quand le calme de la pénombre prendra naissance, rejoins-moi dans ma chambre. Je t’y attendrais. Koharu. »

De ces derniers mots, l’angelot hypocrite, s’élevait pour façonner sa disparition dans le champs d’observation de la demoiselle en refermant la porte sous la vision d’un médecin plaçant son index sur ses lèvres comme un doux secret. Quelques pas orchestrés, les épaules de l’enjôleur vibraient sous son rire. La voix fluette de la poupée s’intensifiant dans le couloir.

- Espèce de connard ! Opportuniste ! Mais c’est comme ça que je t’aime. ❞ 

Exactement… il avait hâte que la nuit tombe.