Day dreaming (Daeho)

Douze mois sont passés. Une année presque écoulée et les nouvelles s’amoindrissent à l’horizon.
Nuwa, toujours autant rejetée par ceux qui l’ont élevés par dépit. Ceux qu’elle a fuit, de l’autre côté de la frontière, mais ceux qu’elle se perd encore à aimer.
Encore un peu.
Malgré tout, ils étaient sa famille. Un si petit mot, vide de sens pour eux à son égard, mais remplie d’un million de sentiments dans son cœur.
Et l’esprit divague, se perd dans les songes portant leurs visages sous la lumière. Crève cœur dans la poitrine quand, de pleine conscience, elle demeure la seule à penser à eux.
Eux dont l’image de Nuwa c’est effacée depuis des années, à se recoller quand elle porte l’affront de les contacter à nouveau, innocemment tel l’enfant oubliée et rejetée qu’elle a toujours été à leurs côtés.

Et pour oublier sa peine, Nuwa dessine, laisse la brise envelopper de son étreinte sa chevelure sombre à la faire voler au-dessus des pages qu’elle ne cesse de recouvrir de son crayon.
Tantôt les paysages qui l’entoure.
Les statuts. Les fleurs. Les arbres. Les gens qui passent et s’effacent dans son regard.
Tout, mais rien qui parvient à effacer la douleur qu’apporte ses pensées, qu’elle avait elle-même amenée à elle.
Elle ne s’arrête plus Nuwa, ressent les vagues créatives que lui apporte les êtres autour d’elle. Et elle ignore que les images qu’elle dessine sont le reflets des rêves de ceux qui passent à ses côtés, sans la remarquer.
Et les rêves prennent vie les uns après les autres. Quelques secondes d’utopies dans ses quotidiens maussades que même un rayon de soleil ne parvient pas à illuminer.

Toi, nouvelle victime de ses rêves réalités alors que le stylo repose désormais sur la couverture du carnet.
Inconsciente de ses capacités, Nuwa admire innocemment la statut de Harmonie qui s’élève devant elle, comme une douceur tombé du ciel.

Tw : violence, pensée mortuaire, mort

Disgracieuse mélopée, la frénésie des maux, des abnégations de son âme jumelée. L’ombrage de ses pensées sous une caresse idyllique d’un désir d’égarement mortuaire. Son essence voguait sous la quiétude d’une vegetation prédominante, d’un breuvage de paix ainsi que de solitude fantasmés. La bienveillance du soufflement divin sur les pores de son épiderme. Doucereux songe d’une génitrice qui lui accordait la rédemption désespérée. Toutefois, l’intrigue d’une apparition inopinée cueillait sa psyché. La ramure d’une dame à la splendeur si rêvée, incongrue rencontre sous les rayons de l’étoile solaire. Enchanteresse nymphe à la peau nacrée, sans un mot énoncé, dépourvu d’un simple octave. Le damné se délectait de cette vision romanesque, inaccessible par sa propre rationalité. Sa lucidité bafouée par un désir prédominant. Néanmoins, la réalité semblait lui pester au nez. De cette élancée marquise, entre son doigté manucuré, une cordelette était nouée pour une invitation funèbre. Un haussement de la commissure de ses charnues avant qu’il ne s’estompe en quelques secondes. Son rêve est blasphématoire.

Quelques pas s’orchestraient, telle une vision ralentie d’un châtiment. De la faucheuse qui déchirera les dernières rêveries de sa victime. Le courroux semblait s’abattre sur l’impudent qui avait osé déchirer sa factice plénitude. Dès l’instant même où la magnificence du héros traversait cette illusion, une dulcinée était échouée dans ses propres élucubrations.
Inconnue dans les registres, ses oeillades perçantes dévisageaient l’impudente. L’imposant mutisme du Class-S agrémentait cette atmosphère légèrement pesante. La longitude de ses phalanges profanait la bienveillance dans un acte purement virulent. Sa senestre empoignait les tissus de la jouvencelle pour l’élever légèrement vers le doux facial du présomptueux. Son timbre de voix embrumé par l’irritation choyait cette douce ouïe :

« Ne refais plus jamais ça… »

Ecorchant susurrement ébruité. La dulcinée fut libérée d’un seul coup, la laissant chuter sur ce douloureux fessier à cause du contact. Orpheline d’Athena ou est-ce une vilaine blague d’un rang inférieur ? L’imposant rustre plissait ses genoux pour être à la hauteur de cette trouvaille.

« Qui es-tu ? »

Sous les accents des rêves, la réalité devient bien fade. Les saveurs s’évanouissent sous la tourmente des désirs inaccessibles et des quêtes inachevées. Des utopies colorées, les nuances se grise doucement, blanchissent et s’assombrissent. Tout n’est plus que noir et blanc, parfois gris, mais la beauté des nuances disparaît jusqu’au prochain sommeil.
Les rêves,
À prendre vie à la nuit tombée, là où seule la lune, haute dans le ciel, devient témoin des songes les plus profond. Astre silencieux face à ses films imaginaires qui défilent sous ses rayons lumineux.
Les rêves,
Ceux dans lesquels Nuwa parvient à se plonger les yeux ouverts, les soleil brillant et éblouissant les âmes qui divaguent à la recherche d’un sens à apporter à leurs chemins.
Ceux dans lesquels elle s’abritent, s’évade pour fuir la réalité au couleur si neutre à en faire tourner de l’œil.
Ceux qu’elle parvient, sans s’en rendre compte, à donner une vie l’espace d’un instant. Quelques secondes où l’utopie rencontre la réalité. Quelques secondes à essayer de fondre les limites entre rêve et vérité. Un court aspect de ce quotidien où ses propres frontières s’amenuisent pour son plus grand bonheur, mais parfois pour son plus grand malheur déguisé.
Et l’âme innocente ne se rend compte de rien. S’élève de ce banc ayant accueilli les effluves créatives des passants pour admirer les statues qui se hissent entre les buissons du parc.
Harmonie sous ses yeux, Venus dans un coin où les fleurs semblent plus belles alors qu’Angel brille sous les rayons du soleil.

— Pardon ? l’âme sursaute alors que le regard se pose sur le visage, tendu, de l’homme désormais face à elle. Regard dur, voix qui résonnait tout autant dure dans les mots employés. Et sans comprendre, Nuwa rencontre le sol dans un râle sourd.
Les songes se perturbent, s’entrechoquent à la recherche d’une explication dans son esprit alors que la voix de l’homme résonne une nouvelle fois. — Toi qui es-tu pour t’en prendre à moi de la sorte ? les mots s’échappent en une réponse lointaine de celle attendue. Et elle se relève pour se tenir à sa hauteur, le regard dans le sien et sa main se refermant un peu plus autour de son carnet.
— Ça t’arrive souvent d’agresser les gens sans raison ?

Tw : violence, pensée mortuaire, mort

Écorchante cacophonie,
Tintamarre des palpitations, l’écho de l’agonie profanée par la suffocation d’un silence. L’oppression d’un songe intime, séquestré dans le néant de son essence. Impudente jouvencelle qui jouissait d’une torture psychotique dans son ignorance la plus pure. L’oeuvre de plénitude hilare de sa névrose qui engendre sous une esquisse hypocrite. Le mirage le hante, sa disgrâce quémande un moment d’égarement. La démence lui chuchote de s’adonner à la faiblesse, au baiser mortuaire d’un amour prolifique.

L’offense, l’abnégation de la tortionnaire lui irrite ses nerfs embrasés. La pureté jumelée à l’ignorance d’une action purement avilissant. Leurs oeillades s’échangent leurs rancoeurs mutuelles, des mots inaudibles, des souffrances méconnues. Le timbre de ses cordes vocales s’octroie l’abolition de toute confrontation incongrue. La froideur brûle les chairs les plus sensibles, le fauve exprime la potence qui enroule le fin cou de la dulcinée.

« Vous osez énoncer sans raison ? Semblez-vous sottes ou simplement ignorante de votre acte précédent ?  »

Son index s’élevait pour émettre une pression sur son épaule au moment ou le charnel de son interlocuteur essoufflait sur son point d’appuie. À cet instant précis, le corps dépourvu d’équilibre laissait le courant de cette pression l’emmener vers le banc, l’asseyant sans une once de douceur. La magnificence de l’inquisiteur façonnait un ombrage face aux rayons solaires. Ses iris d’un ébène obscur dévisageaient la pauvre damnée, si douce et pourtant, si naïve de ses capacités des plus extraordinaires.

« Héro de class S, je viens de rencontrer une anomalie dans votre comportement. Êtes-vous consciente de ce que vous venez de faire ? Dois-je vous arrêter pour atteinte à la vie d’autrui ? Ou allez-vous délier votre langue sur cette situation ? »

De ces palabres horripilantes mais hélas, nécessaire, un mouchoir venait d’être empoché de son emplacement initial pour ôter les bactéries qu’il aurait pu caresser. Malheureusement, ce n’était guère une dégradation sur la vision de cette somptueuse demoiselle mais seulement, le prémisse d’une crise d’un maniaque névrosé par ses traumas obscurs.

« Donnez-moi votre nom pour voir les registres des personnes possédants des facultés ignorées.   »