When music binds us - ft. Yun Maxwell

L’Art pouvait s’exprimer de diverses manières. Celle qui trouvait grâce aux yeux de la douce japonaise, n’était autre que la musique. Depuis la tendre enfance, l’insouciante succombait aux sonorités et mélodies en tout genre. Après tout... Elle n’avait guère choisi le nom de “Melody” par pur hasard. Son amour et passion pour la musique dépassaient la simple lubie à bien des égards. Cette dernière lui permettait de s’échapper, d’oublier ou même de rêver. Toute la beauté d’un son pouvait transmettre tant d’émotions... C’était ce qui la rendait magnifique.  

Ainsi, il n’était pas inhabituel pour la demoiselle de fuir les quelconques rencontres familiales afin de laisser son esprit vagabonder dans diverses représentations musicales. Amoureuse du chant, entichée des tonalités, adoratrice de l’harmonie sonore... Ce fut d’ailleurs pendant l’un de ses événements qu’elle fit la rencontre d’un homme semblait son homologue masculin. Il n’était que douceur et gentillesse. De délicates félicitations se métamorphosèrent en une candide amitié. Se retrouvant occasionnellement afin d’échanger sur cette passion qui les unissait.
Ce soir, l’héroïne avait proposé une sortie à l’opéra. Un lieu suffisamment chic pour n’être guère importunée par les journalistes, mais également afin d’assurer une certaine discrétion. Non pas qu’elle éprouvait la moindre honte en présence de Maxwell, mais elle ne souhaitait guère lui imposer les joies d’une célébrité fleurissante. C’était assurément la moindre des délicatesses.

Vêtue d’une robe de soirée assez élégante afin de ne pas déteindre du public ciblé. La jeune femme attendait sagement à l’intérieur jusqu’à ses yeux se posent sur son invité mélomane. Lueur solaire dans le regard, rictus rayonnant avant qu’elle ne s’approche pour l’accueillir, prenant chastement son bras afin de le guider jusqu’à sa loge, celle qu’elle privatisait au moins deux fois par mois.  

- Bonsoir Maxwell. J’espère que tu aimeras. Ce soir, ce sont Les Noces de Figaro que nous verrons en représentation.  

Certainement l’un des meilleurs, Mozart restait un maître de la musique dans toute sa splendeur. Enfin, le moment allait être agréable, car il s’agissait d’un véritable classique. De quoi ravir les plus férues de ce mouvement.  
Après plusieurs fois à se voir, l’invitation lui semblait naturelle. Autant apprécier la bonne musique à deux plutôt qu’avec cette solitude habituelle. Personne de son entourage n’éprouvait cette même appréciation des belles choses. Au moins avec Maxwell... Elle savait qu’elle pourrait en discuter plus hardiment sans que cela ne devienne ennuyeux pour l'un comme pour l’autre. Les passions communes étaient une bénédiction.

il n'y avait rien de plus agréable dans ce monde à ses yeux que les personnes appréciant ce qu'il faisait, ce qu'il voyait à travers la comédie, la musique, vivre grand et heureux. c'était un art rare de nos jours, et sa promesse de la rendre à n'importe quelle personne vivant sur cette terre continuait aujourd'hui encore. il avait après eu le plaisir de rencontrer une jeune femme, de son âge, qui aimait les mêmes choses que lui, appréciant son art, son métier, tout ceci en mettant l'aspect de ce qu'ils étaient derrière eux. il n'y avait pas de paroles entre deux héros, seulement des discussions entre passionnés de musiques, admirateurs d'art. aujourd'hui encore, alors qu'il avait reçu son invitation, il ne pouvait en aucun cas refuser une telle opportunité. ce n'était pas commun chez les personnes de leur âge, d'aimer ce style de musique, c'est pour cette raison que maxwell ne souhaitait pas la perdre de vue : être à ses côtés pour l'aider dans tout ce dont elle peut avoir besoin, et partager de bons moments ensemble. car c'était ça au fond l'amitié non ?

vêtu simplement d'un costard gris qui lui donné une image habillé sans trop l'être, le regard de son père alors qu'il partait de leurs domaines pouvaient tout exprimer. il le voyait espérer que son fils soit grand, un homme important, et pourtant il était là, coincé dans une position compliquée, entre leur problème financier et ses deux métiers, les deux ne l'amenant qu'à si peu. ce soir, il ne fallait guère penser aux anicroches de son vécu, sourire, encore et toujours, pour ne jamais montrer faiblesse au monde, et le rendre meilleur en ignorant ses propres énigmes. le plus important en cette soirée, ce n'était pas lui, vulgaire sujet de cette pièce, c'était koharu, la meneuse de cette danse. et il n'avait pas le moindre problème avec cette façon de penser, cette position dans sa vie de tous les jours.

quelques pas fait dans le bâtiment avant de voir son amie l'attendant, sourire sur ses lippes ne le quittant jamais, afin de rejoindre sa compagne. « tu es magnifique aujourd'hui koharu ! ah, non pas que tu ne l'ai pas tous les jours. » c'était pour lui si naturel, si évident de venir complimenter son acolyte, marque de son appréciation pour sa personne mais aussi de pure politesse. bien que ceci lui avait bien souvent valu des regards, répliques mal placés, soupçons, il n'avait jamais retirer cette habitude de son comportement. à quoi bon avoir des personnes proches de soi si on ne peut même pas les complimenter. laissant la jeune femme prendre son bras afin de le guider, son regard se porta sur les structures du bâtiment, bien que familier, il ne pouvait pas mentir qu'il n'était pas habitué à les voir sous cet angle. il n'était guère l'invité dans la plupart des pièces qu'il allait voir, faute de pouvoir s'autoriser le billet. « les noces de figaro, cela fait un bon moment depuis que j'ai pu voir une pièce de mozart, j'ai hâte de voir ça ! tu connais la compagnie qui performe ce soir ? » car il était éternellement derrière les coulisses, à vouloir savoir comment ci et ça était mis en place, s'il y avait des noms qu'il connaissait, de la pure curiosité.

 

Merveilleux sourire apparaissant sur son visage à la simple vision de la stature de son ami. Être accompagnée à ce genre de représentations était si rare, la solitude l’ayant trop de fois gagnée. Non pas par manque d’amis ou par incapacité à proposer une quelconque sortie. Cependant... Ce type d’amusement restait assez singulier et malheureusement, elle ne s’entendait pas encore assez bien avec son fiancé pour véritablement retenter l’expérience en sa compagnie. Ce n’était guère faute d’avoir essayé mais l’appréciation de la pièce fut entachée par leurs différents... Sa manière dénigrante de parler, cette façon qu’il avait de la faire sentir si impuissante, si insignifiante, si... stupide.

- Ça fait toujours plaisir à entendre ! Tu es toi aussi très élégant ce soir. Nous faisons une belle paire !

Dresser un portrait agréable à l’oeil, jouant des apparences mais aussi de la crédulité du beau monde. Koharu ne s’était jamais cachée, elle n’éprouvait pas le besoin d’être discrète ou même de cacher dans les coulisses. La jeune femme aimait briller, elle adorait être appréciée, complimentée ou idolâtrée. Si son ennui des responsabilités ne demeurait pas si important, la S-Class aurait déjà été sa classification. Néanmoins, son immaturité restait encore bien trop ancrée dans sa personnalité pour tenter une telle évolution. Non, elle n’en avait pas envie et elle n’avait pas l’intention de se forcer. Ainsi, s’exposer de la sorte en compagnie d’un ami inconnu au bataillon des classes supérieures, cela lui donnait un sentiment de liberté. En un sens, elle savait également que cet imbécile heureux qui était supposé être le futur homme de sa vie, finirait par l’apprendre. Bien trop habituée d’être insultée d’être une traînée, gourgandine ou cuisse facile... Ce n’était pas une de plus qui allait lui faire le moindre mal.

- Mozart est un virtuose à mes yeux ! J’avoue que je ne sais pas trop qui joue, je me focalise surtout sur les opéras habituellement. Tu t’y connais mieux que moi sur ça !

Bien trop focalisée sur le plaisir des sonorités, plutôt que pour ceux qui interprètent, la demoiselle tenant le bras de son ami afin de le guider vers la fameuse loge privée. Deux coupes de champagne les attendaient pour davantage profiter de la prestation. La jeune femme s’asseyait tranquillement, même si la représentation était prévue dans une petite demi-heure.    

- Tu ne m’as jamais dis mais...  Quel est ton opéra préféré ? Pour que je sache pour la prochaine fois. Histoire qu’on puisse se faire d’autres sorties comme celle-là !  

A peine arrivée qu’elle prévoyait déjà de l’accaparer afin de le traîner dans de nouvelles représentations. Preuve unique de son excitation et de sa joie d’être en sa compagnie. Il n’y avait rien de plus agréable que de partager sa passion avec quelqu’un qui pouvait la comprendre. Et puis, autant meubler la conversation pour éviter de se regarder dans le blanc des yeux. De toute façon elle était trop bavarde pour rester statique sans rien faire !

les douceurs d'une bonne compagnie ont toujours été l'une des choses les plus importants pour maxwell, alors que lui-même ne se pensait pas capable d'être la cause d'un grand accident ou différends, il ne travaillait pas moins dur pour assurer que personne autour de lui ne soit mal à l'aise, ou ressente un certain blocage empêchant de réellement apprécier ce moment qu'ils partageaient. avec koharu, il en était de même. bien que la jeune femme le connaissait suffisamment pour connaître ses goûts, sa situation, il ne pouvait jamais détourner le regard sans pouvoir penser à la possibilité que si un jour, une personne lui voulait du mal, peut-être qu'il pourrait être une arme à son dépend. lui-même qui n'était pas autant apprécié, autant connu, aussi riche qu'avant, et le regard vide de nombreuses personnes, tant de chose qui ne pouvait le forcer à se reposer complètement à ses côtés. tout ce qu'il pouvait faire était de sourire, se tenir droit, et de faire en sorte qu'elle passe une parfaitement belle soirée en sa compagnie. lui-même n'était que secondaire, encore et toujours, jusqu'à la fin de ses jours.

bien que c'était souvent son lieu de travail, les salles d'opéra avaient toujours cette petite étoile, cette brillance qui le faisait rêver, l'émerveiller plus que toutes les salles de théâtre qu'il ne pouvait connaître. ce n'était pas l'ambiance, sentant l'argent et le statut social, c'était cette élégance accordée grâce à si peu de détail qu'il ne pouvait plus ignorer aujourd'hui. et pourtant, malgré ses yeux qui ne lâchaient plus le décor, il n'ignorerait jamais sa campagne de la soirée, une oreille toujours grande ouverte pour elle. « c'est vrai que c'est plutôt mon domaine, mais si quelqu'un te fait bonne impression aujourd'hui, n'hésite pas à me le dire, que je trouve son nom et que l'on puisse aller la voir plus tard à nouveau ! » après tout, bien que la pièce était l'élément principal d'attrait, la performance des chanteurs et chanteuses étaient ce qui donnait vie à telle pièce. lui-même étant dans ce milieu, il ne pouvait s'empêcher de vouloir donner plus à ceux qui performait, à leur donner le résultat qu'il mérite, la reconnaissance qui est bien souvent oublié dans ce milieu.

« mon opéra préféré hmm... je dirais probablement la flûte enchantée..? ou peut-être lohengrin de wagner ? il y en a tellement que j'aime que je ne pourrais pas te dire... et toi ? » il avait beau creuser dans sa pensée, il revenait toujours à tant de nom, sans un précis. mais c'était l'un des problèmes qu'il avait toujours eu, ne jamais être sûr de grand chose, toujours laisser les autres décider pour lui, il se laissait passer de main en main, transporter comme dans le vent, observant ses alentours avant de se poser. « oh, je ne sais pas si tu aimes les concertos aussi, mais j'ai entendu qu'il y aurait bientôt une représentation des quatre saisons de vivaldi si ça t'intéresse ! » et ses yeux se mettaient à briller à nouveau, à l'idée d'inviter son ami à travers le pays entier pour célébrer leur amour de la musique. il avait beau avoir pris place à ses côtés, dans la plus grande élégance et le plus grand calme, dès qu'il était dans son élément, c'était l'enfant en lui qui prenait place. et cet enfant avait beaucoup à montrer au monde, à leur offrir, leur proposer, si seulement placé dans de bonnes mains.