shattered (sunhae).

est-ce que c’est ça que de perdre espoir ?
la déception s’arrime aux lèvres,
coule comme un poison amer sur la langue pour venir ternir le coeur.

est-ce que c’est ça que d’avoir échoué ?
leader en papier, à ne mouvoir aucuns coeurs. elle avait voulu les mener vers le bon chemin, atteindre de nouveaux cieux, ensemble. à trop fréquenter les étoiles, peut-être en étaient-ils devenus trop incandescents, jusqu’à s’en s’aveugler les prunelles. les mains tâchées carmines des tragédies, à ne plus voir de différence au sang coulé.

groupe égaré, humanité perdue en chemin. et qu’est-ce qu’elle faisait là, dans tout ça ? les idéaux et les ambitions ; au final, y’avait qu’elle à vouloir laisser un monde meilleur à la fin du voyage. ses idées, personne s’y intéressait — entre d’une oreille pour sortir de l’autre.

ses illusions craquent,
et elle avec.

les traits s’assombrissent sans mots ; le silence l’enveloppe. elle a tant de choses à dire, mais rien qu’ils veuillent entendre, rien qui ne soit mérité d’être partagé. c’est la déception amère qui s’élève en vagues.

panthéon miséricordeux devenu vengeur ; à réclamer le sang par le sang. elle dévale dans les couloirs l’ange ; sème un sentier de plumes sur son chemin. la porte du bureau rejointe, elle y cogne deux fois avant d’entrer. ses prunelles te retrouvent immédiatement, assis à ton bureau — ta quiétude lui permet de respirer à nouveau. ses doigts s’agrippent à la porte, enclanchent le verrou pour vous offrir la sérénité nécessaire. je te dérange ? un peu tard pour demander, maintenant qu’elle est là. mais tu sais qu’elle demande par habitude, qu’elle veut pas que tu sois occupé, parce qu’elle a besoin de toi. parce que personne semble la comprendre, à part toi.

ça vacille :
dans les regards.
le monde s'éteint.


les silences envoûtent tes tympans : seul ,, à régner sur ces vestiges du temps. car ça te hante ,, tu en es ton propre monstre, Eunhae. effraie tes propres regards, les doigts tremblent : de ces fatigues que tu venais à faire glisser sur tes peaux blafardes.  tu en étouffes ces calvaires : te cache ici ,, comme si personne ne viendrait à t'en faire face.


alors s'étalent sur ta table, papiers en tout genre. dossiers ouverts : triés comme don des cieux !  le regard en est si concentré ,, qu'il n'en remarque ni tes symphonies, ni la porte à s'ouvrir ! relève finalement les iris quand ta voix en était venue siffler à ses tympans mélodies apaisantes. son seul requiem ,, celui à en sonner les fins de ses tragédies silencieuses : car il en poserait tout ,, pour simplement en écouter le timbre à s'en faire repère. — Jamais, installe-toi. comme un mensonge : car tu sais, que les mains en étaient toujours occupées ,, et que finalement ! tu en serais toujours priorité.
qu'importe :
ce qui viendrait à brûler
devant ses yeux.
qu'il s'en lève alors ! s'étire un instant comme simple réflexe. laisse les phalanges en démarrer ces senteurs de caféines nécessaires pour survivre ici. — Un café ? à combler vos vides, qu'il s'approche, s'en installe sur l'un de ces fauteuils trop habillés à en récolter tous ses sommeils. — C'est compliqué en ce moment, je me trompe ? car il sait. en guette toutes ces nouvelles à toujours voler au dessus de tous : proies du monde ,, qu'importe les justices, qu'importe les volontés ! le monde en resterait pourri jusqu'à s'en fissurer entièrement. alors toi, Susu : il viendrait à tout écouter, t'en prêter ses attentions.

car tu es seule :
à en apporter
réconfort.

eunhae dis-moi,
t'as déjà vu les étoiles briller ?

ça brille trop fort là-haut, à s'en voiler les prunelles. ça brille si fort qu'on voit plus rien, que tout se mélange dans un blanc pureté ; et il est si facile d'en oublier tout ce qui se passe au-delà. tu crois que c'est ça qui leur est arrivé ? qu'ils sont tellement habitué à brûler qu'ils sont devenus incapable de voir au-delà de leur nez ?

et elle ? est-ce qu'elle brûle aussi ? est-ce que son regard est aussi voilé du carmin de leurs ennemis ? mais toi tu vois clair eunhae, t'as le marteau de la justice entre tes doigts fins. tu l'invites à entrer, et elle a l'impression de respirer plus aisément. c'est immédiat l'effet que tu as sur elle. comme un aimant, elle orbite autour de ta silhouette ; refuse de s'asseoir quand tu ne le fais pas. c'est engrainée dans son système, ce besoin maladif d'aider, de faire la bonne chose. et puis quand tu t'installes finalement, elle te rejoint, fait fis de la bienscéance et de la décence. y'a que vous entre les quatre murs, et elle a besoin de sentir ta chaleur pour éloigner la déception glacée. contre tes cuisses elle s'installe, les bras t'entourant dans une embrace réconfortante. ton odeur vient chatouiller ses narines, et ça sent la maison. elle hoche simplement la tête, nichée au creux de ton cou. oui, c'est compliqué, trop, à lui en fendre le crâne et le coeur à la fois. ils voulaient les exécuter. presque tous, d'un nombre à s'en ronger les ongles. course au vote trop rapprochée, à en semer l'alarme dans l'encéphale. quand est-ce que tout a commencé à lui échapper ? que le jugement semble avoir remplacé l'héroisme. le monde à l'envers et tout le monde est devenu fou, ou peut-être avait-elle toujours l'unique folle de ce monde ?

éloigne les miasmes :
fait briller vos astres.

là où plus personne ne les voit ,, ces justices à vous faire vivre : elles en volent les immondices ,, pour vous faire renaître. et tout est droit, dans vos regards. et toi, Susu, tu en es guide à venir en faire de ses idylles les réalités de tout son monde. qu'il t'accueille alors, là où les secrets viendraient à vivre. laisse ta figure s'approcher ,, enlace la silhouette du bout de ses doigts pour en caler ton corps contre le sien. caresse ta chevelure à vouloir s'en faire refuge d'un temps : celui où les murmures en étaient permis.
loin des horreurs :
de ces damnations
si injustes.
— Je vois... et que ça l'agace ,, que les pulsions viennent à aveugler les regards de ceux à s'en faire plus immondes encore que les démons terrestres. les folies guettent ,, rongent les âmes : et qu'est-ce qui vient à vous séparer, de ceux que vous voulez finalement châtier ? — Ils ne changeront jamais, Susu... qu'il soupire : et ça fait mal ,, de t'en voir aussi bafouée de ceux à ne jamais en voir lucidité dans tes jugements. — Tu as fait ce que tu as pu.

et il sait : que tu en es solaire
face à ceux à s'en faire
ombres trop avides.


qu'il en laisse les phalanges glisser contre ta tête, resserrer tout doucement ta taille ,, car de ses douceurs silencieuses il voulait tenter d'en rassurer celle que tu étais. ((de tes choix sublimes : tu en dictes les chemins, Susu.)) quand ceux à t'ignorer n'en faisaient qu'effleurer leurs limbes. et ça démange ! écorche ses logiques : à ne pas les comprendre ,, ne pouvoir en appliquer aucune de ses lois, pour ceux à s'en faire figure du monde. mais les doigts viendraient à crever, un jour, de vouloir leurs hurler : qu'ils n'en n'étaient que reflet de ce qu'ils refusaient eux-mêmes. — Je suis sûr que tout ira bien. qu'il susurre, essaie de te bercer un instant dans son étreinte. et si le monde venait à vriller ,, il sait qu'il pourrait en river son regard sur toi, pour te suivre n'importe où. car si les regards venaient à vous tourner le dos, lui t'en serais fidèle.
comme seul repère, Susu
dans ces noirceurs :
à le consumer.