all tied (w. judy)

earlier, 14:37
les heures se sont accumulées et la fatigue avec. si le sourire ne quitte jamais les traits, l'énergie s'essoufle ; rend l'esprit et le corps plus lent, comme pesé d'un nouveau fardeau. angel ne dit cependant rien, garde pour elle ses plaintes alors qu'elle s'impose une clarté d'esprit artificielle. sous les étoffes, une constellation purpurine auto-imposée se découpe à même la chaire -- elle s'estompera d'elle-même, ou sera couverte d'une couche de maquillage alors qu'un manque d'attention de sa part pourrait terminer en première page de magazine, affiché aux yeux du monde entier pour le meilleur et pour le pire. alors elle ravale sa fatigue jusqu'à ce que les salutations soient adressées à la caméra. chemin familier emprunté, les pieds trainant de fatigue entre les couloirs. la porte s'ouvre sur une symphonie sulfureuse, portrait graphique s'imprime à même la rétine malgré sa vitesse de réaction ; les silhouettes impossibles à ne pas reconnaître malgré le contre-jour. elle prend la fuite, fait demi-tour ; forcée de trouver un nouveau lieu où s'échouer quelques instants.


now, 15:13
elle erre dans les bureaux, sans jamais trouver meilleur endroit. naturellement, ses pas la ramènent au lieu du crime. elle hésite, appréhende, pas trop friande à l'idée de retomber sur le même film. à la porte, elle tend l'oreille ; silence. porte ouverte à nouveau, et c'est un portrait bien différent qui se présente ; l'un des protagonistes est cependant le même. fragile et son potentiel gâché, fragile et sa jeunesse ruinée à se plier aux caprices de yuri. la question sans réponse que t'es ; à ressentir la distance entre vous, sans savoir comment ouvrir ton coeur. est-ce que tu peux juste lui donner une chance ? une chance d'apprendre à te connaître, une chance d'essayer de t'aider, de te libérer du joug du void ? t'es toute seule ? ça sort n'importe comment, la maladresse et le malaise presque palpable...

now, 15:14

Pourquoi, même de là-haut, le monde est toujours gris ?
Tu sais, toi ?

En montant au sommet, son monde aurait enfin dû prendre des couleurs. Devenir vibrant, chaleureux. Il aurait dû être beau, sublimé. Mais tout est terne et froid. Y’a rien pour rêver. C’est pas le lieu où tous les rêves sont permis, c’est juste celui où ses rêves, on les enterre. Pire, on les enterre même pas pour elle. C’est à elle de les enterrer toute seule. Alors à part faire son deuil d’une existence d’euphorie qui ne naîtra jamais, il lui reste quoi ?

Au moins, quand il est là lui, l’univers est plus simple. Y’a pas à réfléchir. Pas à se poser de question. Sa parole comme juge de raison. Mais toi, tu penses pas être la juge aussi. Juge des autres, juge de tout. T’es une tour de contrôle, Angel. T’observes. On a l’impression qu’on échappe jamais à ton regard. Alors quand tu te présentes devant elle, c’est sur la défensive qu’elle se sent. Même si la posture reste droite, parfaite, comme on le lui demande. Elle est pas là pour montrer ses craintes ou ses faiblesses, Fragile. Elle est là pour être parfaite à regarder.

Regard autour d’elle incrédule quand tu lui demandes si elle est seule. Parce que ça lui semble évident. Sourire hésitant, à se demander ce que tu cherches. “Oui. Tu veux quelque chose, Angel ?”

Elle, ce qu’elle aimerait, c’est que - pour une fois dans sa vie - le monde prenne des couleurs. Mais ce qu’elle veut, tout le monde s’en fout. Et le monde, il reste toujours aussi gris.