upside down.

les heures passent dans la fraicheur matinale des premières traces du printemps. la brise fraiche s'infiltre sous les tissus légers, s'accroche aux étoffes moulantes. les silhouettes s'entassent sous les tentes, le temps de quelques secondes, minutes, avant qu'il ne faille retourner contre les intempéries. encore et encore, à rejouer la même scène dans une quête démesurée de perfection. sur les visages, la fatigue commence à s'installer, tire les traits. ceux de susu demeurent ficher dans son sourire habituel ; état par défaut de son joli visage depuis qu'elle était devenue angel. pourtant, pas plus invincible aux éléments que les autres ; ses grandes ailes combattant la bourrasque à lui créer une constellation d'ecchymoses contre les omoplates où la ferraillerie de l'accessoire rencontre sa chaire. voyant l'énergie de ses camarades tombés en chute libre, elle s'impose en ange bienveillant. director, how about a short break? il y a ce sourire adorateur et ses prunelles brillantes sur lui, de celles à qui on ne peut rien refuser. et s'il hésitait, elle n'en a aucune quand elle guide toute l'équipe de tournage dans sa cours. I called a few coffee trucks for everyone to keep warm. I heard their cafe lattes are the best in the city. bras contre celui du directeur, elle l'arrache à sa station pour l'entrainer vers les camions, laissant ainsi l'occasion aux autres héro.ine.s de prendre un peu de repos.

et quand tout le monde est distrait par les breuvages et la nourriture, c'est à son tour de s'esquiver. ou en tout cas, elle l'espérait. souhait refusé, arraché quand c'est ta silhouette qui se dresse dans son chemin. les traits bougons comme à l'habitude, à ne jamais être satisfait de quoi que ce soit. toujours quelque chose à redire même quand personne te demandait ton avis, toujours un mot désagréable à glisser sans penser à sa nécessité ; à croire que tout ce qui t'étais important, c'était de pouvoir entendre ta propre voix. what is it this time yuri? y'avait que toi pour arriver à éteindre sa chaleur pour la remplacer en froideur miroir.

Chaque seconde est une ode à notre histoire.

Les lumières artificielles qui viennent inonder les rétines. Il y a les caméras qui capturent les visages. Pas n’importe lesquels, non, les plus médiatisés au monde. Ceux qui apportent le rêve et les fantasmes. Ceux qu’on veut côtoyer. Ceux qu’on veut posséder. Et ils se donnent un peu plus au monde à chaque fois que l’un de ces regards se posent sur eux.

Et on continuera,
encore et encore,
jusqu’à ce qu’on se déchire une bonne fois pour toute.

Yuri, l’intransigeant, alors qu’il n’est même pas question de lui dans cette scène, il est quand même là. A épier les moindres faits et gestes. Prêt à lever la voix. Prêt à les descendre dès que l’occasion se présentera. Mâchoire serrée. Bras croisés. Une aura qui fout la trouille. Mais les soldats se tiennent droit. Et c’est ça qu’il veut. Qu’ils soient obéissants, même pour un film de merde. Après tout, s’ils se foirent, c’est tout le planning qui est décalé. Le sien, donc. Et ça, il en est hors de question.  

Mais avant de se perdre dans ces chaos,
jouons un peu.  

Le contraste qui irrite. Et les soupirs s’en font entendre. “Bullshit.” Rien qu’au premiers mots que tu oses prononcer. Perfection qui froisse. Gentillesses qui exaspèrent. C’est quand tu te retrouves devant lui, qu’un rictus vient enfin “égayer” ces sinistres traits. “You should suck their d*cks, they would be happier than with a coffee.” Quel est le point ? pense-t-il. Après tout, tu es déjà l’ange.

Et j’en suis sûre,  
qu’on va bien s’amuser.