after the war, suri.

la misère et la tragédie, elle les connait. comme des anciens amis, à l’accompagner à travers les années. jamais très loin, à attendre chaque occasion de se montrer pour qu’on ne les oublie jamais. pourtant ça devient jamais plus facile ; ça prend encore aux tripes, et ça laisse des poids sur le palpitant. tout ça ; les morts et les survivants, les débris et les espoirs qui y ont été ensevelli.

elle a tout donné,
mais ça n’a pas suffit.
la mort s’est invitée et a tout volé.
et angel, elle se sent responsable.
à quoi ça sert d’avoir des pouvoirs s’ils suffisent pas à préserver la paix ?

des premières explosions jusqu’au levé du soleil ; jusqu’à ce que les murs cessent de trembler et que les corps cessent d’être retrouvé ; jusqu’à la triste fin. elle s’était éteinte avec les derniers rayons du soleil, ne retrouvant le sol que lorsque la situation fut entièrement passée sous contrôle. le corps las, mais l’esprit encore plus. le taffetas de sa magnifique robe salit de ses efforts — pesante à porter maintenant que la fatigue prenait le dessus. pourtant rien comparé au poids de l’incertude et de la culpabilité.

le chemin se fait, tout naturellement ; par automatisme, les pas la portent jusqu’à cette porte familière. elle y entre les chiffres, sans cogner, parce qu’elle les connait par coeur. dans la noirceur de l’immense appartement, la vue de sa silhouette adorée appelle à la fragilité qu’elle a tenté de réprimer jusqu’à maintenant. angel se déleste de ses ailes. avec lui, elle n’a pas à faire semblant, n’a pas à prétendre avoir la situation sous contrôle, elle peut être elle-même. les pas traversent silencieusement la salle, l’étoffe de sa robe caressant le sol. ses bras se glissent autour de la taille de l’homme alors que son visage vient trouver refuge dans son dos, si large et sécurisant. yuri… les syllabes en murmure ; mi-prière mi-confession. apaise son coeur meurtri de tes mots doux.

Et quand le soleil se lève, alors tu dois te joindre aux célestes.  
Le chaos que tu dissipes de ta lumière, celle qui réchauffe aussi son cœur si froid.  
Il t’attend dans ses pénombres,  
celles loin des regards. Loin de toi également.  

Et tu lui manques.    

Mais alors qu’il a mené des guerres pour en obtenir tes amours, il doit à son tour te laisser mener les tiennes.  
Mais ne laisse pas tomber tes plumes, où alors ses colères gronderont sur le monde.  
Parce que tu sais ses sillages en deviendraient sanglants si on venait à te toucher.  

Susu. Sa Susu.  
Son ange à lui.  

Et quand ta présence se fait entendre, c’est un sourire qui vient en égayer ses traits.  
Laisse-le t’aider à porter tout le poids du monde qui repose sur tes épaules.  
Viens là, dans son étreinte. Celle qui s’est promise de te réconforter à jamais.  

Puis t’en souffles son nom. Tes bras qu’il vient cueillir autour de lui. Enfin tu es là. “The sound of your voice... how tired are you ?” Parce qu’il te connait mieux que quiconque. Toujours contre toi, il vient te faire face. Tes joues dans le creux de ses paumes si tendres seulement pour toi. “Can I help you peharps, my princess ?”  

home. c'est au creux de tes bras, quand ton parfum l'enveloppe enfin, qu'elle en redécouvre la définition. le sourire arraché par les heures se fraye un nouveau chemin sur ses traits quand ta voix résonne de sa plus belle harmonie. poupée désarticulée, son visage qu'elle repose contre tes doigts, à t'en laisser porter le poids entier -- ta chaleur qui se propage, vient effacer la fraicheur s'étant attachée à ses os. trop épuisée pour même ouvrir la bouche et te répondre, à quoi bon utiliser les mots quand tu sais déjà tout. personne d'autre que toi ne connait la profondeur de son épuisement. l'appelation affection glisse sur ta langue, et elle trouve enfin la force d'ouvrir ses paupières afin de trouver tes prunelles de ton regard. help me get out of this dress, would you?

les couches de tissus devenu pesants, à avoir recueilli rosée du matin et poussières de la nuit. les étoffes autrefois merveilleuses sont maintenant ternies, ne sont qu'un poids supplémentaire sur sa silhouette chancelante. mais elle en est prisonnière, incapable d'atteindre l'ouverture afin de s'en libérer. ses prunelles qui t'implorent silencieusement de la sauver. dans ce monde, y'a que toi qui a ce pouvoir.

Il y a le monde qui brûle,
puis il y a ta douceur.  
Celle qui vient apaiser les maux de toute une vie.  
D’une existence trop dure à porter.
(Sans toi. Sans vous.)

Te voir, à égayer les journées les plus brumeuses.
T’es belle. Tu vaux toutes les étoiles de ta lumière.  
Il y a ses yeux qui pétillent quand tu reviens auprès de lui.  

Peut-être qu’il teintera de noir tes dorures.
Peut-être qu’il viendra cacher ton soleil de sa lune.  
Mais tu t’emporteras tout de même dans son étreinte.
Tu te laisseras souiller. T’embrassera le diable.

“Sure.” Les mains qui viennent te délivrer de tes velours.  
Tes courbes se révèlent sous un sourire léger.
Quelques caresses offertes sur ta peau qu’il aime tant marquer,
puis un baiser dans ta nuque pour te faire sienne à nouveau.  

“I think you need some help to relax.”