( ruins )

angel, c'est la lumière d'une chandelle dans le noir.
douce et réconfortante,
elle illumine l'obscurité et éloigne les démons.

angel et son tempérament doux,
modèle de bienveillance.
elle ne sort les armes que lorsque les remparts sont brisés, que lorsqu'à ses pieds tombent les premières pierres des ruines.

et elle regrette,
de ne pas avoir agi avant.
de ne pas avoir su prévenir la tragédie.

on l'a rarement vu ainsi, pour ne pas dire jamais. la chandelle avalée par les flammes, de chaleur à sécheresse. elle en devient une supernova prête à exploser, plus incandescente encore que l'astre solaire.

le regard sérieux, la mâchoire serrée. elle défile dans les couloirs en n'adressant qu'un hochement poli aux employé.e.s croisant son chemin. personne n'ose approcher et c'est sur une bande sonore de murmures qu'elle arrive finalement devant la porte où le démon termine son meeting.

elle laisse la vague de fonctionnaires quitter les lieux avant de fermer la porte en un claquement sec. you finally fucking lost it. le self-control insuffisant, les mots qui ne se pèsent plus quand la colère ravage tout. dans ses veines le dilemme, son pouvoir qui se scinde en deux quand Athéna et son propre cœur s'opposent. what the fuck made you think that was a good fucking idea? elle bouillonne la belle, comme un volcan en ébullition. lui, c'était une chose. mais elles ? lui fallait-il tout corrompre de sa noirceur ?

Et il continuera de les empiler.
Tous ces cadavres. Un à un s’il le faut.  
Les mains tâchées de sang. C’est le corps qui pourri.
Et le cœur aussi.  
Que reste-t-il là dedans ? Rien.  

Le regard aussi vide que la carcasse.  
Un de plus. Deux de plus. Il en a rien à foutre.  
Ils crèveront tous. Toi aussi, et lui avec.  
Sans doute.

Vous vous déchirez. Et il se gêne pas de continuer de s’imposer.  
Comme ton cauchemar, et celui des autres aussi.  
Susu, il faut bien un méchant. Alors laisse-le être le tien.  
Celui de tout le monde, finalement.

Alors quand tes yeux se posent sur lui, t’en deviens que le résultat attendu.  
T’exploses. Mais le chapitre s’est clôturé.
Il est trop tard, toujours trop tard.  

“Susu baby, are you here to congratulate me ?” Le ton en contraste avec sa mine claquée. “Come here. Give me your warm comfort.” Et les bras qui s'ouvrent face à toi.

Votre mascarade continue.
Et c’est son sourire qu’il finit par t’offrir,
celui de l’enfoiré que tu connais.  
Celui qui n’a aucun regret. Jamais aucun.

la colère s'expie en larmes,
les vois-tu ces traces sanglantes le long de ses joues ?
c'est la perte d'une innocence longtemps révolue ;
un deuil à retardement,
quand les yeux s'ouvrent enfin aux horreurs.

et yuri,
t'en es l'auteur ;
le point d'origine.
tes lèvres carmines qui s'étirent,
canines brillantes d'une presque fierté,
à croire que tout ça t'amuses.

la main part,
ça claque, ça résonne comme un coup de tonnerre.
la paume rougie, comme ta joue ;
vos dermes partagent la brûlure de l'explosion.
éclat de colère foudroyant,
de ceux qui ne peuvent pas être contenus ;
le premier, l'unique.
tu l'as enfin eu yuri,
la réaction que tu désirais tant.

fucking psycho.
qu'elle laisse tomber en un souffle.
ta silhouette autrefois floue qui se découpe plus clairement,
et plus elle la découvre, plus elle la déteste.

it's one thing to be a fucking lunatic yourself, but how dare you bring them down to your level?
y'a pas d'hésitation, pas de confusion ;
elle sait que y'a que toi pour mener la démence.

Un jour, il restera plus rien,
seulement vous deux.
Sur vos ruines. Vos cendres.  
Et vous ferez quoi ?

Le monde aura crevé sous folies,
les rues seront peintes de vos cruautés.  
Et vous vous en fouterez. De tout. De tout le monde.  
Simplement parce que l’autre sera toujours là.  
A vous hanter. A vous pourrir.  
Jusqu’à ce que la mort vous sépare.

Et face à toi, tu sais ce qu’il fera, lui ?
Il sourira. Il rira.  
Il attendra que tu viennes l’étrangler de ta haine.
Peut-être qu’il pourra te féliciter que tu le fasses enfin.
Te débarrasser de lui. Comme dans tes rêves les plus doux.
Mais on sait très bien qu’il se contentera d’un :
“See you in hell, bitch.”  

Et quand tu le gracies enfin de ton toucher enragé.
Il se délecte de tes doigts sacrés. Tu balances tes évangiles.
Tu t’en crois sainte avec tes bonnes pensées.  
Il t’adore comme ça, tu sais ?  

“I own them. I own everyone. And you too.”  
Parce que c’est encore plus amusant de te détruire quand tu viens donner tes putains de morales.  
(Quand t’es seulement bonne qu’à faire la pétasse sympa.)

Sa main qui vient étreindre ta gorge, avant de s’approcher de toi.
“If you want, next time, i can take care of you in those cells too. And trust me, i will not let the others tear you apart like they did. I will.”