Shopping trip for the better and the worse - ft. ASAKA Chieri

L’air songeur face à la diversité proposée, ses regards papillonnant sur ces possibilités sans pour autant trouver chaussure à son pied. Un léger appel à l’aide sera demandé, difficile de se décider quand l’on est habitué à se priver. Un sourire s’étirera délicatement à l’entente de la première remarque. Les fruits... Effectivement, ceux-ci apportaient suffisamment de sucre par leur simple présence, sans pour autant susciter l’écœurement. Le fraisier sera donc proposé. A quand remontait la dernière fois où elle avait pu déguster une telle pâtisserie ? En y resongeant... Ce fut certainement à l’époque où elle avait fêté ces cinq ans. Une période où l’insouciance et l’innocence planait dans son esprit, où sa vie n’était codifiée, où sa mère n’avait pas encore imposé sa volonté. Cela ne coûtait rien de réessayer, n’est-ce pas ? Ainsi, acquiesçant faiblement, elle répondit d’un ton calme en posant le menu.

- J’ai oublié son goût. Je vais tenter à nouveau. A l’époque, j’aimais bien.

Epoque révolue, époque lointaine... Remémorer de bons souvenirs ne serait guère mauvais pour l’esprit. Quand le serveur revint afin de demander quels étaient leurs choix, Hongdan prit l’initiative de passer commande après s’être assurée de ce que son ami désirait. Un sablé à la pêche, accompagné de la boisson de son choix, puis un fraisier avec un café glacé. L’homme disparut non sans omettre un magnifique sourire émerveillé, laissant les deux femmes dans la plus douce des intimités.  

- Peu importe où nous allons, nous ne passons pas inaperçu. Le désavantage de notre métier.  

Certains appréciaient briller, resplendir face au fanatisme... La popularité était un cadeau empoisonné, on pouvait l’apprécier comme le détester. Heureusement que la plupart des fans savait tempérer leurs ardeurs... Dans le cas contraire, intervenir ou fuir deviendraient les deux meilleures options. Cependant, cette journée se voulait agréable. L’héroïne désirait que cela le reste, quitte à se montrer plus implacable au besoin.  

- Après notre petit goûter, je ne te retiendrais pas davantage. J’ai déjà assez abusé de ton temps et de ta gentillesse. A moins que d'autres lubies te viennent à l'esprit  

Sa reconnaissance ne pouvait être démentie, Chieri fut cette étoile lumineuse dans son obscurité. Lui permettant de mieux accepter ce qu’elle était et de sortir des sentiers battus... Mais une Ten avait un emploi du temps chargé et des obligations bien plus conséquentes que de profiter avec ses amies.  

et peut-être que cela venait à faire trop longtemps, que tu ne t'étais pas laissée aller, Hongdan. quand tu en redécouvrirais les élégances de quelques saveurs ! sucreries à en être fruitées : pour en oublier toutes ces calomnies à vous suivre. et ça en apporte réconfort ! ça vient faire briller les regards des innocences. coupable, Chieri, de succomber à ces desserts comme pour en faire oublier tout les maux à joncher les pensées. ça en berce les candeurs oubliées, vient à faire miroiter les anges cachés dans vos esprits. car juste un peu, juste une fois, ça rassure, de pouvoir en partager délices aux saveurs d'antan.
alors elle te regarde
cligne des yeux
s'en fait faussement surprise.
car elle sait ! que c'en était trop compliqué de ton côté ,, pour pouvoir te laisser surprendre à en goûter douceurs éternelles. — Et bien c'est l'occasion d'y regoûter ! Je suis sûre que tu aimes toujours ! que les commandes viendraient à en être passées ,, Chieru : tu en détournes le regard ! comme si les lieux ne pourraient jamais en cacher ton visage. ça t'angoisse, te bouffe l'intérieur : ces regards faussement idolâtres, à vouloir en décrocher vos simples attentions.


— C'est toujours aussi agaçant. que tu murmures, en camoufle un instant ton visage du bout de tes doigts comme pour en cacher les sueurs froides qui venaient à en faire frissonner ton dos de quelques éclats d'amertume. ça en fait ressortir tous tes démons : quand toi, tu n'en voulais qu'instant de tranquillité loin de ces poisons à te dévorer.
mais qu'importe :
car ils t'en suivraient
jusqu'au bout.
sans ne jamais te délaisser, comme pour te bercer de cauchemars. et ça tue les innocences, et ça arrache tous tes sourires : car ça te hanterait comme pour te pousser dans ces abysses sans fin. que tu en sors de ses torpeurs la douce ! vient à relever ton regard avant d'en offrir léger sourire. hoche la tête ,, laisse vos commandes arriver dans quelques secrets pour en continuer vos escapades. — Ne t'en fais pas, je te libère pour le reste de la journée. On a déjà fait pleins de choses, et un peu de repos nous fera du bien, non ? quand du bout de sa fourchette, elle viendrait à doucement goûter aux douceurs présentées ,, simple limonade commandée en plus de sa pâtisserie : pour en rafraichir la tête.

— Alors ? Aussi bon que dans tes souvenirs ? qu'elle t'en sourit tout doucement, déposa simple morceau de pêche au creux de ton assiette comme pour t'en partager un peu de soi ! elle en disparaîtra si rapidement ,, du bout de ses envies sucrées, car ça console, rassure : vient à en faire disparaître ces envies de suffoquer loin de tout. car au final, quand vous en quitteriez vos sorties si douces : elle en reviendrait à ces habitudes trop ancrées dans son monde. celles à dévorer les innocences, à tuer tous les espoirs. — Prend ton temps, je vais aller payer. t'en délaisse quelques secondes pour te rejoindre finalement. à en signer la fin de ces joies si éphémères.

Des souvenirs si lointains qui pourtant espéraient ne pas s’être envolés... La mémoire ne flanchait guère mais les sensations s’évaporaient bien trop souvent. Les seuls effets lui revenant en mémoire demeuraient assurément la sensation de bien-être éprouvée, la joie de pouvoir profiter d’une douceur exceptionnelle et l’atmosphère festive qui en découlait. Une époque regrettée, l’âge de l’insouciance et de l’innocence... Celui qui s’était interrompu bien trop tôt pour la métamorphoser en pur produit de la déesse. Etait-ce une pointe d’appréhension qui s’éveillait dans ses pensées les plus profondes ? A n’en point douter. La maitrise de ses expressions faciales allait certainement lui permettre d’éviter une grimace après avoir goûté, si le sucre explose ses papilles... Mais mentir à son amie ne lui plaisait guère.

- Je l’espère.

Avait-elle conclu avec une sincérité qui ne pouvait être démentie. Se sentir revivre était une chose des plus plaisantes, mais la désillusion demeurait une chute particulièrement cruelle et douloureuse. Le pragmatisme fut longtemps son plus solide bouclier afin de la préserver. Néanmoins, ses défenses instinctives semblaient s’être amoindries et estompées temporairement au contact de la belle Chieri... Cette faculté à la rendre plus naturelle, plus authentique, brisant délicatement chaque chaîne entourant son battant... Une délivrance, une rédemption, un véritable changement... La peur étant un sentiment parfaitement légitime dans une telle situation.
Un acquiescement sera effectué, en pleine compréhension de ce ressentiment d’être épiée constamment. Mais pouvaient-elle véritablement se plaindre de leur sort ? Après tout, elles avaient choisi cette voie en pleine connaissance de cause. Chaque rêve, métier ou destinée avaient son lot d’avantages mais également d’inconvénients... Ainsi, la discrétion plaintive lui arrachera un rictus amusé. Comprenant que trop bien ce que la Ten ressentait.  

- Après tant d’émotions, un peu de repos ne ferait pas de mal, effectivement. Nous pourrons remettre ça quand tu le désires. Mais également quand tu auras le temps. Tu es la plus convoitée d’entre nous.

Petit gloussement malicieux avant de voir l’entremet faire son apparition devant son nez. Observant cette pâtisserie qui lui rappelait ses anniversaires passés, ce qu’elle ne fêtait plus depuis l’âge de sept ans. Hormis avec le fameux Miyeok-guk qui demeurait son unique repas de la journée en guise de “festivités”. Laissant la japonaise se redresser pour effectuer son paiement, Hongdan avait saisi précautionneusement sa cuillère, restant statique quelques bonnes secondes, scrutant ce gâteau qui pourtant ne lui voulait aucun mal. Prenant son courage à deux mains, elle prit une légère cuillérée avant de l’amener jusqu’à sa bouche. Le tout demeurait bien plus nuageux qu’elle ne l’aurait pensé, le sucre demeurant présent mais pas écoeurant pour autant, l’acidité et la douceur de la fraise caressant ses papilles. Un frisson la gagnait, aussi ridicule que cela pouvait le paraître ses yeux semblaient briller légèrement, comme si une larme hurlait de s’échapper. Tant d’années de privation alors qu’il ne s’agissait pas d’un excès si vigoureux... Au retour de son amie, elle prenait une grande inspiration interne avant de sourire sincèrement.  

- Encore meilleur que dans mes souvenirs... C’est délicieux. Merci Chieri.  

Des remerciements pour tout. Pour cette journée, pour le bonheur d’être son amie mais aussi pour cette libération qu’elle lui apportait. A l’évidence, ce moment entre filles signait le début de sa renaissance et la fin de cette dictature mentale qu’avait supplanté la matriarche.

occasion de tout redécouvrir. d'un monde nouveau à ces souvenirs oubliés. parfois ils venaient à s'échouer entre quelques roches : là, au loin. restent suspendus les amertumes du temps ! celles à ne plus en être autre chose que vos logiques infaillibles, elle ne veut qu'en sauver le monde, Chieri.
et regarde un peu
tu ne fais que tout figer
des vies aux morts.
rien n'est beau, quand tu en laisses les doigts trainer. ils n'en dessinent que les horreurs, n'en font fleurir aucune fleur : et pourtant que les aimais ! celles à en être si belles : nocturnes comme diurnes. c'est mélodieux, et que tu aimerais pouvoir les observer en permanence loin de ces Enfers que tu venais à faire renaître. pourtant tu l'observes, et elle aussi en est emplie de ces chaos à brûler les mémoires. ça démange, c'est pas beau : loin de ces utopies que venaient à vendre rêves inatteignables.

respire à nouveau :
dans ces ombres
déchaînées.

qu'elles en entraînent tes chutes, mais tu peux toujours en observer es éclats des autres ! — Convoitée ? Je ne dirai pas ça comme ça. C'est pas si simple. et ça ne le serait jamais. car tu ne veux pas, de toutes ces attentions. tu t'en fiches, toi à vouloir simplement disparaître de tous ces écrans. alors tu avais disparu : souffle loin du monde, n'en n'offre que les nécroses. et c'était dur à comprendre, sans doute, quand tout le monde en désirait ce qu'en possédait ces héros sans lueur. alors elle t'admire un peu, tu sais, Hongdan, de pouvoir en garder ces douceurs si légères. — Mais on se refera cela avec plaisir. Ces derniers temps j'ai un peu de temps libre. Alors qui sait...

à fuir
en permanence.

alors de quelques sourires, tu t'échappes, revient finalement pour en observer les airs presque trop candides de ton amie : à s'émerveiller, devant les sucres sublimes. et peut-être que finalement le monde n'en n'était pas perdu, si tu parvenais encore à en ressentir autant d'émotions, pour quelques pâtisseries. — On a bien fait de venir alors. car c'en était si doux, de t'en voir renaître à nouveau, Hongdan. — Je t'en ferai tester d'autres, la prochaine fois. Du même genre. Je suis sûre que tu aimeras aussi. de ces autres rencontres, que vous pourrez organiser. le temps était trop court : mais vous en aviez encore tant de journées, à partager à deux. et même si l'instant venait finalement à prendre fin, tout n'était pas terminé. qu'elle attendrait que tu finisses, en pioche un peu dans sa propre assiette jusqu'à en terminer les douceurs. les sourires à apaiser, les rires à s'esquisser : c'était si étrange, de pouvoir enfin se reposer loin de ces brouhahas permanents.

dinit par se lever pour en quitter les lieux si paisibles, elle te regarde un instant de quelques éclats dans les regards pour finalement en faire léger geste de la main. — J'imagine qu'on a fini pour aujourd'hui ? qu'elle s'amuse un instant, avant d'en reprendre ses airs doucereux. — Je suis contente en tout cas d'avoir pu sortir un peu avec toi aujourd'hui. Merci Hongdan. et alors peut-être que la prochaine fois en serait plus joyeuse encore ! loin de ces animosités à vous tuer la tête. à vouloir passer simplement un peu de temps ensemble : pour vous libérez de tous vos poids.