sparks * yurin

Juste nous deux, encore,
comme avant.

Tu n’aimes pas ça. Tu détestes même. Mais as-tu vraiment le choix ? Avez-vous eu vraiment le choix ? T’es là, t’en lâche tes longs soupirs. Tu crois sincèrement qu’en dévoiler tes calamités, ça va te sortir de cette misère ? Ma pauvre. Et lui, il te regarde de son air amusé. Le cristal caressant ses lèvres sans jamais perdre ce sourire en coin. Chacune de tes expressions en sont un spectacle à déguster. Tout ton être à se laisser délecter par ses arrogances.

Regarde-moi encore comme ça,
offre-moi tes amertumes.

Ils sont tous partis. En tête à tête. Il manque plus que les bougies, et vous en passerez pour les amoureux les plus romantiques de tout Paris. Ville de l’amour. Pourtant vous deux, ça n’a jamais été de belles poésies. Vos passions brusques encore dans vos veines. Chaque instant avec toi est une ode à votre histoire. Sans doute tragique pour toi. Et seulement risible pour lui.  S’il te plait, amusons-nous encore un peu.  “Babe, i love it when you’re frustrated like this. So sexy.”  A se moquer de la situation. Tout est un jeu. Souris, de toute manière t’es coincée ici. “Look, isn’t the eiffel tower beautiful ? Not as pretty as you, i agree, but still.” Sa main qui vient se poser sur la tienne, à t’en confier sa chaleur. Rappelle-toi de vous. De ce que vous étiez. Ces navrants amants aux cœurs inconciliables.

Promis, ce sera inoubliable,
comme les cicatrices que je t’ai laissées.  

Arin est de nature ingrate. C'est quelque chose qui s'est construit avec le temps, quand on a l'habitude de tout avoir. Maintenant le moindre inconvénient, aussi minime était-il pouvait l'importuner et tout ruiner. Et il est là, en fait c'est pas compliqué, c'est comme si le monde s'acharnait à les envoyer partout. Les traits divins attirent et se complètent alors qu'elle ça la fait vomir. Ça lui arrache le coeur, puisque ça la ramène à un moment de sa vie où elle était complètement stupide. Tout le montre dans sa manière de ne jamais le regarder, de lui tourner le dos quand elle peut. A donner l'impression de n'être qu'intéressée par les autres, ça la dégoûte aussi, elle est coincée. Elle sait même plus si ça valait le coup.

amour est monté dans le lit,
a fait de psyché sa femme,
et avant le lever du jour,
est reparti en hâte

C'est une mauvaise pièce de théâtre, ils s'inventent des excuses, des prétextes pour s'éclipser un instant, ou tout le reste de la soirée. Ils savent ce qu'ils font et elle connaît la suite. Elle les a suivis du regard, si elle n'avait aucune dignité, elle les aurait supplier de rester. Mais c'est sa voix à lui qui la rattrape et l'étrangle. C'est vrai, elle l'assassine du regard mais c'est injuste de se moquer d'elle pour ça.
S'il n'avait pas ruiné son coeur, elle aurait redécouvert les souffrances de sa propre bêtise.

— You know what would be sexier? If you shut your mouth for once. elle murmure, dans un sourire de façade avant que ses yeux dérivent sur sa main prisonnière. Ça lui provoque des frissons, mais les mauvais, ceux qui lui déplaisent.  Arin déteste ça, elle sait que les descriptions seront grossis demain. — Are you happy now ? Making me look like a fool.. et elle ne veut pas de sa réponse, elle veut pas confirmer un peu plus l'erreur de l'avoir laissé éparpiller son venin. Sa main se crispe sous la sienne, elle a plus envie de lui laisser cette chance. — If you don't want to make Internet go crazy all over again, you should keep that hand to yourself you know ? parce qu'elle sait à quel point ça fatigue, et que ça l'emprisonne elle dans des histoires qu'elle veut fuir depuis longtemps.

C’était si facile avant, quand les coquelicots en charmaient de leur couleur rouge les iris curieux. Tes sourires solaires face aux mensonges. T’étais belle dans cette naïveté. Mots sucrés que tu venais consumer de tes lèvres gourmandes. Mais c’est vrai que t’étais surtout conne dans cet amour. Les bonbons avaient toujours été amers, mais tu avais préféré rester dans le déni plutôt que d’accepter que ça te pourrissait les entrailles.  

Puis t’as tout recraché,
une foutue overdose qui t’a tuée.

Et c’est amusant de te voir t’en croire reine. Lui, sourire en coin, tu lui offres ce qu’il veut. Tu t’exaspères, et il jubile un peu plus. C’est trop facile. Une caresse et t’en montres les crocs. Ton cœur brisé n’est donc toujours pas réparé, Arin ? C’est encore plus amusant de jouer avec quand il en est encore fragile. Pour que tu ne te relèves jamais. Il pourrait sauver le monde, mais il préfère te meurtrir à vie.

Et tu ne m’oublieras jamais,
et j’y tiendrais.

“That’s so romantic.” Voilà ce qu’ils titreront sur votre escapade en “amoureux” devant la dame de fer. “That’s annoying right ? Especially when you’re certainly not the type of girl who deserves something that romantic.” Sal*pe. Et toi, tu sais ce qui serait plus sexy encore ? C’est de t’étouffer dans un p*tain d’oreiller. “But let’s not get there. At least not now...” Main qui se referme abruptement sur la tienne une dernière fois, avant de la lever et d’en appeler le serveur de celle-ci pour le resservir.  

Et c’est toujours aussi facile, n’est-ce pas ?  

Elle ne peut que s'en vouloir, d'avoir plongé les yeux fermés dans les attentions factices. Avec le recul, elle s'en voudra toute sa vie. Yuri était arrivé au bon moment. Ces moments où euphorie d'être si haute dans le ciel se fait ronger sans douceur par le vide. Ces moments où l'on a plus envie de rien mais on fonctionne quand même sans trop y réfléchir. Yuri a cru qu'il était bon de jouer avec un coeur en sang.

vivons heureux, vivons cachés,
n'a jamais eu vraiment de sens à ses yeux

Arin ne peut pas se défaire de son coeur en miette, parce qu'il ne lui en laisse jamais l'occasion. Yuri est toujours là, que ce soit des mots sur un écran, à sa voix meurtrière jusqu'à son regard assassin. Il ne la laisse pas respirer, et même s'il s'agit d'un moindre détail, il reste un vice à lui même.

— I said, shut up. elle déteste lui donner le plaisir de l'énerver. Mais rentrer dans un jeu où les caresses n'illustrent qu'une haine encore grandissante la dégoûte encore plus. Arin est coincée, dans les deux cas elle passe pour une idiote, et lui, il s'en sort comme à chaque fois. Jamais il s'arrête, et c'est pire encore: il marche sur le peu de dignité qu'il lui reste. — What.. ? The audacity you have when you're the last man on Earth who can talk about romantism or what I deserve. et aussi vite, comme si on venait de la brûler, elle retire sa main, la ramène à son verre. — So, if you can't give me anything, you can keep all that talk to yourself. et c'est compliqué, de contenir les tremblements de sa voix. Ce mélange de colère et de frustration la maintient clouée au sol.

s'il te plaît fais-moi assez mal pour que,
il ne reste plus une seule goutte de pitié en moi