#TEAM 2: LINA, CHIERI, JAEHWAN, BOMI

Sous la dentelle de ses cheveux qui formaient comme une ombrelle par dessus son visage crispé de panique, Yu Lina était pareille à ces martyres qui se donnent en pâture à quelque divinité pour le sauvetage de l’humanité.

« Je peux faire ça, tends moi ta main. »

Il se hissa à genoux contre la portière qui couina sous son poids, s’enfonça, menaçante. Le crissement de ses joints donnait l’impression d’une menace je vais t’avaler toi aussi si tu ne te dépêches pas.
Jaehwan longea le bras gracile de Stormseeker, la voix étouffée de Chieri et de Bomi lui parvenant de l’autre côté.

« Elle va bien ! » lança-t-il à la petite voix de Bomi à travers la fumée.

Sa main la saisit Lina juste au dessus du coude.

« Attrape mon bras et ne lâche sous aucun prétexte. A 3, je vais tirer très fort et te soulever. 1, 2... »

A 3, il tira sèchement, de toutes ses forces, ton son corps contracté dans l’effort, galvanisé par l’adrénaline et l’urgence du moment. La silhouette de Stormseeker traversa la carlingue dont les éclats de verre, milliers de dents aiguisées, tentèrent de retenir leur précieuse proie. Waze sauta de la carcasse, le corps de Lina dans les bras, juste au moment où elle s’affaissait pour de bon.

« Oh, bonjour Stormseeker. » lança-t-il pour détendre l’atmosphère. « Vous êtes ravissante aujourd’hui. »

le monde disparait ,,
le souffle se coupe :
entend ta voix !
d'un délicat sourire, elle vient à libérer les airs : s'assure que la voiture n'en n'est pas fumante de désespoirs, pour se concentrer entièrement sur toi. elle serre tout doucement ta main, essaie de rassurer un instant ton regard, quand le sien en croise celui de Waze.  — Tu as entendu ? Elle va bien... qu'elle chuchote, pour ne pas te heurter plus : concentre toi sur toi-même ! à présent.

le monde était chaos :
mais vous parveniez encore
à briller, Bomi.

 — Je vais t'aider à sortir. Ne fais pas de mouvements trop brusques, d'accord ? elle frappe de son pied dans les restants de portière, essaie de dégager les quelques bouts de verre qui pourraient venir à t'écorcher. et c'est son bras, qui se glisse autour de toi : essaie d'en tourner délicatement tes jambes pour ne pas les hâter, toi et tes ecchymoses fébriles. — Passe ton bras autour de mon cou, je vais essayer de te soulever délicatement, mais ça risque de faire un peu mal. et elle a peur, Chieri, d'en voir plus de blessures que prévu ! essaie alors de ne pas te faire t'appuyer sur les asphaltes brûlant : glisse son bras sous tes jambes ,, se plie légèrement pour t'accueillir dans une étreinte ,, et te porter solidement hors de la carlingue. car elle ne vacille pas ,, s'en fait refuge. fais lui confiance. — Accroche-toi bien. Si je te fais mal n'hésite pas à me le dire. Ou a me serrer fort.

l’esprit prend un pause à la nouvelle. storm seeker va bien. quelque chose qu’on ne pourrait pas lui reprocher si cela se déroulait mal, angoisses submergeant son esprit quand elle était au plus bas. quand le contact avec celle qui vient la sauver lui permet de revenir à une réalité ancrée dans le temps présent. ce n’était pas le moment pour les scénarios prospectifs et encore moins pour s’abandonner dans les regrets du passé.  « ok. » à choisir des mots courts, le temps que sa voix revienne complètement.

plaies sur les bras, à les visualiser enfin lors du mouvement pour les passer autour du cou de la divine. muscle cardiaque comprimé par le mouvement. à n’en point savoir si c’est la douleur qui parle pour celle qui ne l’a jamais supporté ou si les hormones s’en mêlent.

de l’étreinte,
elle est atteinte.
loin du cheval blanc
que chieri se fait preux chevalier

dans ses bras qu’elle s’échappe enfin de la prison de métal, corps crispé venant se détendre en accueillant l’atmosphère extérieure. « merci. » c’est plus qu’une larme qui s’échappe alors que les inhibitions se font la malle. à renifler avant d’entamer un second remerciement. « merci vraiment merci. » la voix qui se stabilise à chaque parole, loin de la confiance exhibée à tout moment. les jambes s’ancrent enfin sur le sol après ce qui semblait une éternité. « d’autres blessés ? autre que nous deux ? » à se forcer de penser aux autres, parce que bomi le ferait quand komi irait se réfugier dans les bras de son frère à l’instant t. un véritable regard vers celle l'ayant sauvé de la carcasse de fer, pour mieux avoir un élan de nausée face à la ten. faire attention au moindre mouvement, elle ne pouvait pas faire de faux pas.

Le monde qui s’effondre.
Mais pas elle.

Dans les décombres, c’est toi Waze qui s’en fait son héros.
Prince charmant sans destrier.
Le coeur frappé de palpitations,
Quand son corps est extirpé de la carcasse.

L’esprit qui divague quand elle en est flattée de compliments,
Au milieu des terreurs du monde.
Les larmes qu’elle retient.
La main qui se pose machinalement sur le torse du sauveur.
“Merci…”

A vite s’en extirper, gênée, malaise à la saisir.
“Je peux marcher. Vous inquiétez pas pour moi.”
Le regard complice pour toi, Bomi. Parce que vous vous en êtes sorties.
Et les soupirs, parce que sa tenue est foutue.

C’était le genre de moment de chocs intenses où votre cerveau se désactivait pour tourner en boucle sur des commentaires et des questions futiles ; combien de temps faut-il pour cuire dur un œuf de caille, est-ce que j’ai bien éteint le gaz, quelle somme obtient-on en divisant 14758 par 32589, ce genre de choses.
Waze, en descendant des carcasses empilées par le carambolage, se demanda quel parfum portait Yu Lina – « encore un truc de gay ! » aurait dit Heera.

Elle ne pesait pas grand-chose. Waze évita tout de même de baisser les yeux vers elle parce que ce n’était pas le moment de les faire tomber par inadvertance sur son décolleté – même si elle tripotait le sien. Alors, lorsqu’ils rejoignirent Chieri et Bomi, et que Stromseeker lui fit comprendre poliment qu’elle voulait toucher terre comme la femme capable qu’elle était, il obtempéra.

« Vous êtes certaine ? » s’assura-t-il toutefois juste avant. « Attention à vous. »

Lorsqu’elle fut plus proche de la station « debout comme une reine » que « vautrée dans ses bras comme une princesse en détresse », Waze se sépara de sa lourde veste de cuir et la déposa sur les épaules de Stromseeker. Elle lui était quatre fois trop grande, mais au moins lui permettrait-elle de préserver sa dignité.

« Ne prenez pas froid. » prétendit-il comme si c’était ça le problème. Puis, relevant les yeux vers Chieri. « Il n’y avait personne d’autre ? On devrait les emmener à l’hôpital d’Athena. »

Autour d’eux, les sirènes de pompiers hurlaient entre les épaves, déchirant la nuit de leurs larmes bleues.

enlace les anges
devient vermeilles
aux airs de paix.
d'un doux sourire, effleure ta silhouette ! n'observe que le ciel : car tout autour n'en sont que débris de quelques désillusions. qu'elle t'attrape, pour que tu ne regardes plus qu'elle ! porte tes douleurs ,, comme si elles en étaient partagées ! quand le myocarde est déchiré : des visions à faire hurler. redresse la carcasse, vient t'envoler dans les airs ! elle te serre tout doucement, quand la voix s'en fait sensible. t'en caresse légèrement son épaule ,, la dépose finalement : d'un regard à vouloir tout dire. — Tout va bien maintenant... qu'elle susurre, essaie de te rassurer ! quand les poumons en étaient libres de ces sentences oubliées.


elle en oublie
le monde entier.

— On s'occupe du reste. qu'elle t'observe un instant,  Jaehwan, secoue la tête presque rassurée. — Et non, personne d'autre dans la voiture. passe sa main dans le dos de Bomi, surveille un instant celle que tu étais, Lina ! quand elle essaie de vous éloigner tout doucement du véhicule : car tout peut imploser ! à juste préférer, vous mettre à l'abris. — Je pense aussi. Mais éloignons d'abord des véhicules. C'est pas sécurisé ici.  car le regard scrute les alentours ,, qu'elle passe derrière vous, pour en guetter vos pas. — Ca va aller pour marcher ? On peut vous accompagner si vous le souhaitez. A l'hôpital, je veux dire. Les autres s'occupent déjà des autres véhicules... et de tes mains, t'es pas capable d'aider grand monde, Chieri. alors même si c'en était que deux : elle s'assurerait que les soupirs en seraient réels.