flashed

des bureaux de la haute tour jusqu'aux entrailles, il n'y a qu'un pas. le chemin familier, foulé sans doute trop fréquemment. aujourd'hui encore, la carcasse vient s'échouer dans le royaume des excès. des mots francs à la cigarette. la cigarette remplacée par le goulot d'une bouteille, elle-même remplacée par les pulpeuses gourmandes d'une nymphe quelques minutes, ou heures, plus tard. difficile de savoir quand il n'y a que les néons pour illuminer les traits ; l'heure étant le plus mince de ses soucis et de ses intérêts quand il se perd dans le parfum d'une belle. ses paumes qui explorent les courbes de sa silhouette, ses ongles à elle qui laissent des traces brûlantes le long de son torse où les boutons de sa chemise s'abandonnent aux ordres. aurait pu tout oublier, s'il n'y avait pas l'attaque violente d'une lumière heurtant ses prunelles. la poupée sursaute, se redresse en l'abandonnant dans les tréfonds du sofa où ils ont échoués. un grognement quitte les lèvres tâchées de carmin alors qu'il se redresse à son tour. la chaleur persistant après la disparition de la douce pression des épidermes fiévreux ; la belle s'éclipsant en coup de vent qu'il sent plus qu'il ne voit. et voilà sa soirée qui s'envole.

l'aveuglement s'estompe finalement et c'est une silhouette s'excusant qui se dévoile ; la responsable de ce fiasco à ne pas en douter. un soupire quitte les lèvres, chassé par le dos de sa main venu y nettoyer les traces scandaleuses. s'extirpe du sofa à contre-coeur, le veston abandonné récupéré d'une main. en quelques pas paresseux, il a franchi l'espace séparant les corps. sa paume se tend, sans un mot -- un regard ennuyé qui la suit peu après. s'énerve quand elle a pas la réaction qu'il veut alors que lui-même sait pas trop ce qu'il veut. les doigts retrouvent place au fond des poches de ses pantalons, l'étoffe de son veston pris en pincette à son poignet. le haut de son corps qui se penche vers elle, jusqu'à ce que les visages soient presque à la même hauteur : how do you plan on making it up to me?

la timidité balayée comme un souvenir, comme si elle n'était qu'une illusion. la réponse qui fuse des lèvres rosées, le surprend assez pour l'immobiliser une seconde avant que l'amusement ne se décharge en vague dans le corps. si la mélodie de son rire se perd sans doute dans les basses, le sourire étirant ses lèvres et les vibrations dans ses épaules ne mentent pas. that was your goal all along? l'espace reprend sa place entre eux quand le haut du corps se redresse, le sourire demeure cependant sur les lippes. c'est peut-être la situation, c'est peut-être la rivière éthyllique coulant dans ses veines, c'est peut-être un peu des deux aussi. you could've just asked. I'm open-minded. aurait de loin préféré cette approche à l'aveuglement total. sait pas si ce sont les néons de l'endroit ou les vestiges de l'attaque qui demeurent dans ses prunelles, mais un changement de location s'implique. y'a la soif qui s'éveille sur ses lèvres et dans sa trachée, et il voit en la responsable un porte-monnaie parfait. il passe un bras autour des épaules de la gamine alors qu'elle offre ses services, l'entraine vers les basses et les projecteurs, vers la foule. i'll go with the chef's recommandation, but first, get the man a drink maybe? la demande n'en est pas une alors que les corps sont entrainés dans la foule, se fraye un chemin jusqu'au bar avec l'aisance des habitués. two jägerbomb... annoncé aux employés avant de jeter un coup d'oeil à la victime sous son bras. what do you want?