therapy is better than drinking (kim)

C’était le bordel dans la vie de Byeol, plus que ça ne l’avait jamais été. Depuis qu’il avait été retrouvé à Busan par des héros de Athena, il n’avait jamais été aussi paniqué. Mais pas paniqué à l’idée d’être retrouvé par ses parents et subir à nouveau leurs expériences, paniqué à l’idée de ne pas réussir à trouver une solution pour son problème avec Blossom et le contrat. Il avait cherché, avait tenté de trouver la clé pour parvenir à surmonter cet obstacle sans réellement y parvenir. À chaque fois, il se heurtait au même cul de sac : le contrat et la réputation de Ares. Tout ça parce qu’il était tombé amoureux. Mais était-ce de sa faute s’il avait trouvé en la Ryeo la personne qu’il n’avait pas cherché ? Il l’aimait, c’était indéniable. Et après tous les baisers échangés, il en était maintenant sûr, jamais il ne pourrait la laisser partir. Il lui fallait donc trouver une solution le plus rapidement possible.

Poussant un soupir, Muscuro avait donc pris la décision de parler à quelqu’un, quelqu’un de confiance. Quelqu’un qui avait été là dans les hauts comme dans les bas de sa vie. Quelqu’un qui ne le jugerait pas, qu’importe ce qu’il pouvait dire. Alors, il pénétra dans les locaux de Athena à la recherche de celle qu’il considérait comme une amie plus que comme une psy, même si elle faisait merveilleusement bien son boulot.

Byeol avait pris rendez-vous avec elle, autant pour être sûr qu’elle aurait du temps pour lui que parce qu’il avait aussi besoin de cette séance. Il se présenta donc à sa porte, frappant quelques coups pour lui indiquer qu’il était arrivé. Attendant quelques instants que Kim lui dise de rentrer pour ouvrir la porte et ainsi ne pas être impoli d’être entré sans permission. Peut-être qu’elle était occupée et qu’elle avait besoin de temps pour elle. Lorsqu’il entra, il lui adressa un sourire.  « Hey Kim ! Comment ça va ? » Autant commencer avec les banalités parce que Byeol savait que dans quelques temps ils parleraient de choses qui n’étaient pas autant agréable que le reste.  « Comment va le petit Kyubok ? » Il lui sourit un peu plus avant de fermer la porte derrière lui. Les choses sérieuses allaient commencer. Mais, pas avant qu’ils n’aient parlé de la vie en général.

« Entre, Byeol-a. »

Dans un tour de talons directement hérité de son ancienne carrière télévisuelle, Kim se retourna en direction de son jeune patient et ami. Le voyant pénétrer les lieux d’un pas déterminé et une mine bien composée sur le visage, elle haussa les sourcils.

« Tu dois être la seule et unique personne qui rentre dans mon cabinet avec le sourire, tu sais, ça ? »

Non, il ne le savait pas, puisque secret professionnel obligeait, Kim ne parlait pas de ses patients aux autres, et clairement pas à un autre patient, même si c’était un bon ami. Les autorités compétentes rentraient dans ses dossiers pour des besoins d’enquête et de résolution – ou bien souvent de prolongement – de hiatus, mais ce n’était jamais elle qui caftait quoi que ce soit.

Kim terminait de nettoyer la surface de son bureau qui n’en avait pas besoin quand son patient pénétra sur les lieux. Il était rare qu’elle recoive dans son deuxième bureau, celui qui n’était pas situé dans la prison d’Athena où elle recevait détenus et héros en hiatus. Il était d’autant plus rare que son fils entre dans la conversation puisque les personnes qui connaissaient son existence se comptaient sur les doigts d’une main.

« Il a été de meilleure humeur, mais son pouvoir se stabilise. Il va faire sa rentrée dans une école parfaitement normale pour le moment et je ne le mettrai à plein temps chez Athena que lorsque j’estimerai que c’est le moment. Ca l’air de lui convenir puisqu’il a tous ses petits copains là-bas. Même si je fais en sorte qu’aucun d’eux ne sympathise avec lui pour sa célébrité. Ca va vite dès qu’ils ont l’âge de penser. »

Elle apparaissait, encore une exception, mains nues face à lui aujourd’hui. Ongles sortis, prêts à déchirer la chair. Bien sûr, elle resterait innoffensive, mais le contact de sa peau contre ses vêtements lui faisait toujours aussi bizarre. Malheureusement elle n’avait pas eu le choix : le tissu, après cinq ans d’utilisation intensive, s’était déchiré. Comme son principal fournisseur, son père avec qui elle avait coupé les ponts, ne pouvait les lui réparer, elle devait les commander chez Athena.

Cette perspective infusait dans son aura une contrariété indescriptible qui flottait autour d’elle comme une odeur nauséabonde.

« Est-ce que tu veux boire quelque chose avant qu’on s’y mette ? »

En dehors de ses séances dans le cadre judiciaire, Kim se permettait un peu plus de chaleur. C’était apaisant, pour elle aussi. On sous-estimait l’énergie que prenait une attitude froide et colérique.

Après être entré à la permission donnée par Kim, il lui sourit pour s’avancer dans ces lieux qu’il connaissait. Il se mit à rire aux mots de son amie et psy. « Disons que même si je sais ce qu’on va faire, tu restes avant tout mon amie Kim. Alors, pourquoi je viendrai en faisant la gueule. » Il y avait eu des moments où ça avait été le cas. Au début, quand il avait été amené dans ses jeunes années à Athena, il n’avait eu aucune envie de se livrer sur l’enfer qu’il avait vécu, ses lèvres fermées à tout récit qui aurait pu l’aider à aller mieux. Puis, au fil du temps, il s’était rendu compte que pour aller mieux, il devait parler. Byeol avait donc raconté toutes les horreurs dont il avait été la victime, commençant alors son long chemin de la guérison. Des années plus tard, il n’était pas totalement guéri, c’était pour cette raison qu’il se retrouvait toutes les semaines avec Kim dans son bureau.

Byeol posa alors une question sur son fils, remarquant qu’elle n’avait pas répondu à celle sur elle. Il écouta cependant les explications qu’elle donnait sur Kyubok et sourit un peu plus. « Il a quand même de la chance d’avoir une maman qui écoute ses besoins. Il va grandir en étant quelqu’un de bien, j’en suis persuadé. » Le jeune homme n’était pas doué avec les enfants, ne les aimant pas spécialement mais surtout de loin. Cependant, pour le petit de Kim, il pouvait faire une exception. Il aimait bien le gamin. Il ne le dérangeait pas et ce même s’il ne l’avait pas vu depuis quelques temps. « Mais toi, comment tu vas ? » redemanda-t-il avec un léger sourire taquin, lui faisant comprendre ainsi qu’il avait remarqué qu’elle n’avait pas répondu à sa question. Il nota cependant l’absence de ses gants et ne fit aucun commentaire. Byeol savait que sans réellement être un sujet sensible, ce n’était pas quelque chose qui la rendait à l’aise. Il n’était pas psychologue ou psychiatre, mais il avait remarqué son air anxieux parce qu’elle ne portait pas ses protections. Le même air qu’il avait pu avoir par le passé quand il n’était pas constamment entouré de son armure de muscle pour le protéger.

Relevant les yeux vers Kim à sa question, le héros réfléchit quelques secondes avant de prendre la parole. « Si tu as du thé, je dirai pas non ! » Rien de tel qu’une bonne tasse de thé chaude pour oublier ses tracas quotidiens et Dieu savait qu’il en avait. Il y avait toute l’affaire avec Blossom et son contrat. Quelque chose dont elle avait connaissance, mais elle n’avait pas encore les nouveautés concernant leur relation. « Tu veux que je m’installe où ? » demanda-t-il, en indiquant soit la chaise face à son bureau ou le coin légèrement plus cosy un peu plus loin. Il se mettrait là où elle serait le plus à l’aise.