turbulence ft. niden

Il est perdu aiden.
Dans sa vie, dans les locaux d’athena, dans sa tête !
Y a pas d’échappatoire, que des murs qui l’entourent et qui l’oppressent.

Implant sous la peau prêt à lui faire sauter la tête au moindre comportements inadaptés ; et la folie le guette, parce qu’il n’y a qu’un pas pour le faire sombrer.
Il a quitté les autres aiden, il avait besoin de prendre l’air, de voir d’autres personnes que les membres du redeem squad. — équipe bancal, qu’on veut sacrifier pour le bien de la communauté ! Y a pas de retour en arrière possible pour eux, être bon ou se faire buter, le choix est difficile à prendre n’est ce pas ?

Mais y a rien de bon en aiden, en tout cas pas assez pour changer de côté et devenir le héros que Athena souhaite ! Pourtant, il a pas tué que des bons gars, y en a certains ils méritaient bien leur sort, mais aux yeux de tous c’est un tueur.

Entre ses doigts, il fait tourner cette balle qu’il n’a jamais utilisé et qu’il n’utilisera surement jamais. Premier balle qu’on lui a donné, frappée de ses initiales A.S. ; comme une relique, qu’il ne peut se résigner à utiliser.

Perdu dans les couloirs, le brouhaha des groupes perturbe ses pensées et les rires inconnus embrouillent son esprit, jusqu’à ce qu’un son familier le sorte de sa léthargie.
Il s’arrête, et croise ton regard qu’il n’a pas oublié. On le bouscule, alors qu’il ne voit que toi ; et lorsque vos regards s’accrochent, y a le bouton "automatique" qui s’enclenche et qu’il le conduit jusqu’à toi. Ses bras entour tes épaules et l’attire à lui « Nida » qu’il murmure, dans leur langue natale, plus pour lui que pour toi, comme s’il faisait face à une illusion, à un mirage.

Il est définitivement devenu fou !

« je t’avais dit que j’y arriverais. » sourire fier venu habiller ses lèvres en même temps qu’elle brandille sous le nez de ruby un bout de papier avec des chiffres inscrits dessus. « marié ou non, le regard trompe jamais. » qu’elle s’amuse en lançant un clin d’œil à son professeur qui préfère l’ignorer en rangeant ses affaires. son bras passé par-dessus l’épaule de son amie, elle avance dans les couloirs. véritable fourmilière, elle pourrait parcourir ces allées les yeux fermés et toujours trouver son chemin. voilà trop longtemps qu’elle erre dans ces corridors maudits, à la recherche d’un avenir qu’elle se plait à retarder – elle ? héroïne ? elle pourrait s’étouffer rien que d’y penser.

sa journée terminée, elle laisse ruby au détour d’un couloir et se dirige nonchalante vers la sortie du bâtiment, l’attention portée sur l’écran de son portable. des coups d’œil jetés devant elle pour s’assurer qu’elle ne percute aucun trainee. dans le fond de son sac, quelques pousses de cannabis qu’elle peut presque d’ores et déjà sentir contre sa langue. l’encéphale qui en appelle à leurs bienfaits (et méfaits), manque persistant ; il est grand temps que le fumer.

mais dans sa quête à la liberté, ses prunelles se plantent dans les tiennes. naufrage imminent, le souffle se coupe un court instant. elle savait que tu avais été libéré. ta tête affichée fièrement à la télévision dans cette émission qu’elle s’est refusée de regarder. figée dans le sol, c’est toi qui la rattrape, l’accroche comme au bon vieux temps. les souvenirs s’emmêlent et se démêlent à sentir ta chaleur contre sa silhouette. et ta voix. comme un déclencheur. elle te repousse nida, te met un coup de hanches pour s’assurer que tu la lâches. « bouge. » et elle voudrait s’enfuir, disparaître là, tout de suite. parce qu’elle se sait vulnérable quand t’es là. t’as toujours eu ce pouvoir sur elle. aussi jouissif que nocif. « t’as pas une émission à tourner ou je sais pas. » ses pas qui reprennent leur course avec espoir que tu abandonnes le navire.

( bouge )

L’intonation dans ta voix le fait esquisser un sourire.
Évidemment, que tu ne souhaites pas le voir, tu veux juste l’oublier comme lui a tenté de le faire pour éviter de sombrer ; mais il t’a dans la peau et supprimer l’empreinte de ton passage n’est pas chose aisée.

Il t’a jamais rien dit, mais tu n’as jamais rien demandé ; vous avez profité de ces instants à deux, à savourer la chaleur de vos corps emmêlés, sans vraiment s’aventurer aux discussions banales.
Oui, il a tué des gens pour pouvoir s’offrir un rail supplémentaire, celui qui potentiel l’a conduit à toi.. parce que sans cette putain de dépendance, tu ne serais jamais passée sur son chemin.

Tu l’esquives, le fuis et il le comprend, mais il compte pas te lâcher, même s’il doit te supplier. Il attrape ton poignet, vous emmène à l’abris des regards curieux et bloque ton corps entre lui et le mur derrière vous.  

« Je .. » les mots restent bloqués dans sa trachée ! Par où commencer ? Il n’a rien à te prouver après tout. Il accroche ton regard, comme toutes ces fois par le passé et tes opales obscurs lui assènent cette gifle que tu n’as pas encore osé lui donner. Tu le détestes et tu n’as pas besoin de lui dire pour qu’il le comprenne. « Tu ne m’as jamais rien demandé .. » comme si ça pouvait tout excuser.

le contact est électrique ;
son derme toujours autant réactif à frôler ta peau caramel. c'est si agréable que ça en devient risible. et elle se déteste de te laisser l'emmener, de suivre tes pas sans vraiment s'y opposer. parce qu'elle pourrait libérer son poignet. elle pourrait crier pour t'embarrasser et te forcer à la lâcher. mais malgré les années, l'intérêt n'a jamais été enterré. peu importe la drogue ingurgitée, l'alcool qui a fini dans le fond de son gosier – elle t'a cherché. dans ces plaisirs autrefois communs, dans les yeux sombres de plus dangereux que toi. mais jamais aucun n'a réussi à la faire vibrer comme toi.

en atteste encore votre proximité forcée quand tu la bloques contre le mur. ton souffle se répercute sur ses traits, les quelques mèches ébènes décoiffées qui s'envolent avec souplesse. et elle peut pas s'empêcher de t'observer. que son regard se fasse noir ou illusoire, elle n'arrive pas à t'échapper. t'as perdu ton sourire, à la limite de lui montrer une sensibilité sincère. tu ne m'as jamais rien demandé... l'excuse toute trouvée qu'elle a trop de mal à avaler. nida glisse son téléphone dans sa poche. « ah oui ! pardon. comment j'aurais pu le formuler d'ailleurs ? 'hey aiden, tu fais quoi comme métier en fait ?' et toi, tout naturellement, tu m'aurais répondu que t'étais un chasseur de tête ? que ta passion, c'était de tirer entre les deux yeux ?! » l'émotion qui transparait dans sa voix – la colère qui la fait trembler, la douleur de la révélation encore trop vive. elle te repousse. « tu me devais rien. je te devais rien. et c'est toujours d'actualité. » mais ton bras fait encore barrage. le visage qui se tourne à nouveau vers toi. « laisse moi passer aid'. » la langue qui fourche, se souvient encore de tous ces moments où elle a écorché ton prénom par pure affection.