希望 - Hokuto

Le ciel se couvre des ténèbres de la nuit, lentement, et les nuages accompagnent leur danse, laissant le tonnerre résonner jusque dans le sol. Et en elle, ça détonne, elle sent l'électricité parcourir son corps comme des frissons, jusque dans le haut de ça nuque - ça lui arrache un léger sourire. Mais jamais autant que la satisfaction de l'avoir fait - de l'avoir tué. D'avoir regardé son visage pourrir sous ses mains, au contact de la foudre et de la lame. Elle a fait de lui - sa plus belle oeuvre d'art. Quand lui n'a fait que la ternir - violenter sa peau, année après année.
Elle s'est vengée, et pourtant, ça ne change rien.
Non.
Non, ça change tout.
Ca change le monde entier.
Rin est libre, plus que jamais, elle s'est libérée de l'emprise qu'avait sa famille sur elle - de cette ombre sur ses épaules, elle n'appartient plus à personne. Rin est en fuite, traitresse d'Athena de part ses actes ! Elle a utilisé ses pouvoirs contre un civil, pour tuer, a dépasser toutes les limites imposées depuis son arrivée à leurs côtés. Elle ne peut pas faire marcher arrière, ne peut pas y retourner, sait que son visage est déjà affichée partout ! Alors elle embrasse ces rues qu'elle n'a jamais traversé autrefois, se fond dans l'ombre d'un homme dont elle ne connaît l'identité que via des dossiers qui s'empilaient sur les bureaux du syndicat. Pourtant il est le seul, aujourd'hui, à lui avoir tendu la main, ne pas avoir pris peur - car lui aussi est un monstre.

Ses épaules soupirent presque de soulagement quand elle passe l'entrée, se sent finalement en sécurité entre ces murs qu'elle ne connaît pas. Son regard glisse autour d'eux, elle serre sa veste autour d'elle pour tenter de cacher sa chemise maintenant carmin. 人で住んでいますか？ Dit-elle alors qu'elle se penche, tente d'apercevoir un signe de vie à travers l'appartement. Décidément, trop grand pour lui seul, mais ça ne l'étonnerait pas. 知らない人を家に連れてくることはよくありますか？特に組合の人。 Puis elle se tait, se reprend elle-même. 元組合員 Et ça fait bizarre sur sa langue - elle s'y habituera, c'est l'histoire d'un temps, de tout oublier, tout effacer, quand son coeur se meurt d'avoir laissé son amant derrière elle.

sanglots du monde :
personne
ne les pleurerait.
alors ils s'effacent ,, alors il fit disparaître : nettoie les rues de ces visages prononcés aux sentences amères. et il choisit ,, et il juge : comme faucheuse à réduire en cendres ces risibles comédies. mais toi ,, tu es différentes ! tu en chantes les morts ,, libère ton âme de ces vermines infâmes : et peut-être en avait-il trouvé beauté, dans ces vies à pouvoir jouir des courages.


alors respire ! comme ange déchu. il en tend les doigts ,, veut danser avec toi, jusqu'à ce que cet univers en reconnaisse tous ses torts. suit les pas ,, invite la silhouette à en rejoindre refuge d'un démon sans âme : car on la lui avait déjà dérobée. et peut-être étiez vous finalement deux, à chercher votre chemin dans ces rues délabrées et sans joie. car toutes avaient fané ! délaissées sous le soleil, volées par quelques valkyries. d'un monstre à errer ,, il en veillerait : à ne pas t'en transmettre les folies.


alors il te laisse entrer dans ces richesses méconnues ,, t'en fait Reine d'un lieu : où les chaleurs étaient pourtant absentes. car ici, ça serait un peu chez toi, maintenant. — たぶん。どう分かったの?一人で住むこと。 la laisse se frayer un chemin ! quand lui en ôte sa veste, libère les corps, pour se retourner vers celles aux allures sinistres : carmins à le hanter, qu'importe où les pas s'en poseraient. — 実は、特にない。誰も来ない、ここで。だから、くつろいでね。 alors il se pousse, vient à pointer du doigts les recoins de la demeure : comme pour t'en décrire chaque endroit ! vient à t'en présenter à ces lieux ,, vides de tout sens. — お風呂があそこ。こっちは部屋。それで、新しい服貸してあげる。だって今は...まあ...自分で見てね。あ、そして、何か食べたい? à la regarder tout doucement ! sourire aux lippes : comme pour ne pas avoir à en dessiner ces figures si abîmées.
alors ici :
oublie tout !

— 元組合員だとしてもかまわない。子犬のように一人だった。それで十分だ。すべてのヒーローは悪くないと思ってるから。 justifie les inepties : et peut-être en était-ce délires complets de l'avoir suivi ici. mais Rin ,, les mains en seraient tendues ! il viendrait t'en offrir quelques songes à s'oublier : car le monde n'en était pas si beau ,, alors qu'importe les carmins qu'il venait à porter au creux des paumes ! ça n'en serait jamais pire ,, que ce qui venait à ronger les rues.
ne fuit plus :
car vous étiez ceux
qui viendraient
tout brûler.

Et peut-être que personne ne remarquerait son absence - à Rin.
Sauf quelques un dont l'existence se fait douleur dans son coeur. Peut-être qu'elle n'était pas si importante pour Athena - elle qui a tant de mal à comprendre le monde dans lequel elle vit, de comprendre les indices comme les subtilités.
Tout lui paraît étrange, et à la fois.
Naturel.
Elle n'a pas pris peur de ses mains ensanglantées, n'a pas eu de haut de coeur en regardant l'homme sans vie, son cadavre ! Elle a préféré en rire.
Est-ce que ça fait d'elle un monstre ?
Ah, les autres ont probablement eu la nausée, de la voir ainsi.
Ont-ils eu peur ? Ces enfants au regard effrayé.

Dis Hokuto,
C'est quoi la peur déjà ?

Elle ne se souvient que de celle qui habitait son petit corps, quand son père fouettait la ceinture contre son dos, contre ses cuisses - sa peau bleutée, les joues irritées des perles salines versées.
Et Hokuto,
Est ce qu'elle trouvera un sens à tes côtés ?


Son regard glisse sur l'appartement alors qu'il vient lui prendre sa veste - ses épaules sont tendues,
Elle s'attend à ce que les coups pleuvent de nouveau.
Pourquoi papa est mort.
De ses propres mains !
Alors pourquoi, pourquoi tout est encore si lourd ?
Elle inspire, expire longuement. 了解しました。 Ses chaussures sont abandonnées à l'entrée, suivant l'homme, observant son dos un bref instant, détaillant sa nuque, sa mâchoire, la longueur de ses cils - détourne le regard pour qu'il se pose sur la pièce à vivre. Le canapé à l'air confortable, assez pour l'attirer, elle s'y effondre, et c'est presque un soulagement pour ses articulations. Elle relève le regard vers lui.
ありがとう。少しお腹が空いているけど…その前にお風呂に入ります。
Et elle se rend compte, Rin, qu'elle ne connaît rien de lui - un nom, un alias. Un visage apposé sur chaque dossier, ses crimes. Elle se souvient des mots de sa moitié. Ce n'est pas comme ça qu'on apprend à connaître les autres.
Pas par leurs crimes.
Pas avec leurs dossiers qui s'empilent.
それはほとんど無邪気だよ。組合では、多くの人が実際にはモンスターであることを学んだ。おそらく悪役たちよりもね。私について何を知っているの？ Elle se relève, prend soin de remettre le canapé comme elle l'avait trouvé, alors qu'elle s'approche de lui. Lui faisant face. あなたは多くの人を殺した。あなたの名前はすべてのファイルに記載されていたので知っている。でも、あなたはそれ以上の存在かもしれない。不思議なことに、あなたには心があるように見える。もしかすると、あなたも思われている以上の存在なのかもしれない。結局のところ、あなたも人間かもしれない。 Elle replace une mèche derrière son oreille, ses cheveux retombant en cascade le long de ses épaules. 信じてもいいですか？
Et ça résonne entre ses lèvres, comme dans sa poitrine.
Les papiers pas d'une vie qui se bouscule - et comment ça sera, demain ?

et tout le monde :
viendrait
à vous oublier.
quand dans le noir, l'on venait à effacer vos visages. souvenirs d'un temps révolus, pourchassés comme si les misères vous en incombait ! et alors le monde pouvait bien vous reniez ; vous parveniez enfin à respirer ,, loin, là où les regards se tairaient finalement ! pour ne pas en déranger vos sommeils anéantis.


que vous en recolorerez vos doigts des vermines empoisonnées, laisse les horreurs en devenir vos banalités. et de ces déceptions, transformer ces chaos en miracles abandonnées comme si finalement vous en aviez le droit, parfois, à ces rédemptions amères. alors il t'accueille ! dans ces lieux trop silencieux ! anime tout doucement ces murs sans vie : qu'il venait à choyer comme seule réalité qu'il venait à apprécier.
delle où tu viendrais :
redécorer
les silences !
— うん、じゃあお風呂に入って、私は何か作ってあげる。うどんはいいの? fait sonner les douceurs, dans ces lieux à renfermer tous vos secrets. soyez en immortels à deux ! décrochez vos cieux pour ne plus en faire cage ces destinées sans avenir. — どこでもある、モンスター。そして、君について十分知ってる。ただの迷っている子猫ちゃん à venir rectifier finalement ! de ces voix à s'en faire bien trop posées : face à toi qu'il venait à connaître trop peu. — 性格がある野良子猫。


quand il se pose contre le meuble de la cuisine, vient commencer à en préparer tout ce qu'il fallait pour cette interlude aux repos désirés ,, les doigts viennent à nettoyer les horreurs, sous les eaux si pures ! pour en effacer, vos visions passées. — 私を信用できるかどうかは、あなた自身で判断するこだよ。 qu'il finit par sourire tout doucement, se retourne un instant ! de ses épaules à se hausser. — 好きなだけ質問してくれて構わない。全部答えるから。 car tu es libre de tes choix, ici, libre de penser : de réfléchir ! sans avoir à ce que l'on vienne en détourner tes pensées.
regarde le :
forge toi
ces avis !
sur ce qu'il était, monstre avec un cœur : un peu humain, un peu mort. et au final, pas grand chose venait à vous séparer : de ces folies à vous hanter. — 自由に服を取ってね。大きすぎるかもしれないけど、部屋にある。 secoue le bout de son index, vers sa chambre ! finit par s'en concentrer sur ces plats à vouloir rassurer ta figure pour t'en montrer qu'il n'en était pas si horrible que cela ! malgré les mains à en être déjà repeinte de ces vermeilles sans limites.

Elle les a regardé tant de fois dans les yeux, sont qu'on appelait monstres.
Pourtant ils n'avaient rien de différent d'eux, ils étaient humains, peut-être même plus que Rin. Plus que ceux qui abattaient le coup fatal, qui maquillaient leurs mains de leur sang - tout était rouge, rouge cette couleur qui n'existe que dans la mort, quand tout éclate.
Hokuto, tu sais ce que ça fait de mourir ?
Moi, je pourrais te l'expliquer,
Car je suis déjà morte tant de fois.

Et c'est ce monstre qui lui apporte son aide, descend des cieux comme un ange ! Quand elle n'est plus que misère et que bientôt, tout le monde saura ce qu'elle a fait, devinera son visage à ce nom qui s'affichera partout. Bientôt, ils seront tous à sa recherche, dans toutes les rues, chez tous ses proches,
L'avenir s'effondre.
Mais pour la première fois, Rin est libre.
Rin est elle-même.
Libérée des chaines du passé, elle peut sombrer en paix dans les vagues du Styx, se noyer, fermer les yeux sur la lumière - elle n'existe pas quand le monde est dirigé par des hommes comme eux. Qui, au fond, ressemblent tant à son père - qu'ont-ils de si différent ?
Ils devraient tous crever.
うーん、あなたが私を売ったり殺そうとしたりしない限り… 時間が経つにつれて、信頼できるかどうか決めます。 Voix presque blasée, la fatigue s'installe doucement, quand elle ne devrait pas - Rin n'est pas certaine d'être en sécurité à ses côtés, mais elle n'a pas beaucoup de choix - ne peut plus faire marche arrière. Elle pensera à demain plus tard, sentira son coeur se serrer de ne plus voir l'aimer, plus tard. Son esprit est vide, ses émotions se cachent derrière les nuages, comme autrefois, elle ne sait rien de cet endroit où elle se trouve, juge la décoration, hoche la tête de haut en bas aux questions de l'homme - lui aussi a tué.
Lui aussi a du sang sur les mains, alors est ce que leur repas aura le gout du fer ? Est ce qu'elle doit s'habituer à lui, comme unique compagnie ? Ses pensées s'égarent sur le chemin de la chambre, où elle vole quelques vêtements, abandonne les siens dans un coin, avant de trouver la salle de bain.
L'eau n'efface pas ses pêchés, les goutes frappent sa chair comme des balles brûlantes, devenant rouge à chaque endroit où le jet reste trop longtemps.

Ses cheveux trempés laissent des traces sur la chemise blanche qu'elle a trouvé, recouvrant son corps bien trop petit pour elle. D'un geste presque trop simple, elle jette ses vêtements dans la poubelle - un au revoir à hier.
ありがとう。
Elle lève à peine le regard vers lui - peine toujours à regarder les autres dans les yeux, alors elle se penche vers le repas, inspire la bonne odeur qui s'en échappe, ça fait combien de temps que tu as pas mangé quelque chose de préparé par quelqu'un d'autre ? ヒーローを倒すのと同じくらい料理が上手だといいんだけど。 Blague qui ne sonne pas comme t-elle entre ses lèvres, visage trop sérieux alors que pourtant, ses lèvres devraient esquisser un léger sourire. ここでは、あなたはモンスターには見えないよ。
Elle non plus.
Les monstres, ils sont tout en haut de cette société.
Les monstres, c'est les autres.

et le monde
pouvait bien
trembler.
le votre était déjà bousillé. il brûle de l'intérieur, se détruit, se ronge, comme vengeance amères à revivre sous vos poumons éclatés. ça tue, ça dévore vos rêves anéantis. mais y'a rien qui vous attend, dehors, si c'en était les horreurs de ces monstres subtiles. à ne pas être si différent. toi t'es complètement éclaté, Hokuto : fantôme des limbes à t'en faire faucheuse nocturne. tu voles bien plus ! que les simples éclats dans leurs regards.

dérobent :
tous leurs souvenirs.


les miroirs n'en reflètent que t'es maux, tu te décomposes dans ces reflets putrides. alors qu'importe combien tes mains viendraient à en faire leurs propres justices. ô qu'importe combien de vies tu sauverais : t'es qu'un débris à dériver dans cet univers insalubre. — そうね。そういう考えが好きだよ。 car les confiances se gagnent, car tu n'en mérites rien. ici, refuge blanc où les carmins ne venaient jamais entacher les murs. c'est rare ! ça se ternit si vite : mais lui en évite de repeindre de karma et de miasmes, cet endroit qui lui en était seul confort.
alors il en deviendrait
le tien !
si tu le souhaites.
qu'il t'en laisse voguer loin de ses sourires à dessiner les calvaires. laisse les mains en retrouver blancheur pour s'affairer aux gourmets d'une nuit. ça chante, dans les cuisines. seul instant de pureté à se frayer un chemin contre ses peaux. odeurs à envahir les pièces peu à peu ! chaleur retrouvée. il t'en laisse découvrir les réconforts ,, laisse le temps filer : te vois apparaître pour en servir douceur d'un temps presque nouveau. étouffe un rire ,, secoue la tête ! — そんなに得意じゃないけど。 comme mensonge : t'as appris à survivre ,, en commençant par la nourriture.

qu'il s'en glisse dans les pièces, revient d'une serviette entre les mains pour te la poser sur la tête et t'en frotter presque trop doucement les cheveux. — 風邪を引かないで。 à prendre soin de toi passivement ,, ne veut pas t'en faire croire : que tu en étais fragile. mais tout était différent, à présent.

et plus complexe
encore.

fait le tour, s'installe en face de toi : et t'observe simplement ! comme spectacle mélodieux. — まあ。俺はモンスターだけど、誰でもモンスターになれる。生き残ろうとしているだけだ。君も。 qu'il murmure, d'un sourire presque trop faible. — 君の言葉、優しいすぎる。 car tu sais, il en est réellement un : ne cherche plus les bontés, cachées dans ses passés effacés. ils sont tous morts.
lui et ses gentillesses
lui et ses générosités :
à juste te les offrir.
sans envie particulière, sans désir de revivre. simple dévoreur d'âme à ne faire qu'en contempler ses désastres. — 美味しい ? 今度、好きな料理を教えてくれ。作ってあげるから。 vient finalement se servir à son tour pour ne pas en finir affamé, t'accompagne dans ces délices trop somptueux : pour ce que vous étiez. mais il veut t'en offrir semblant de maison, là où ce mot ne voulait plus rien dire. simple foyer pour ceux déjà perdus, et peut-être que ça en deviendrait lieu où les rêves pourraient en redevenir réels. alors juste un instant, il s'en autorisait à espérer un peu.