a white night ((nana))

tu ne devrais pas être là
pars, loin, fuis
va t-en.

il n'était qu'une douce nuit de printemps. les températures se réchauffent, le soleil sort de sa cachette, et elle, pitoyable jeune lee, sortait en pleine nuit. si ses parents étaient au courant, qu'elle aimait la douceur de la brise nocturne, l'absence même de lumière forte sur son crâne, ce silence qu'elle ne pouvait avoir chez elle. cette lumière du soleil qui venait l'aveugler par sa grandeur, cette agression jour après jour, la clairvoyante préférait cette lumière artificielle : écran de grandeur et pixels, au son agressant ses tympans, les arcades, son premier amour. sac de plastique accroché à son bras comportant une boisson caféinée et un petit paquet de snack salé, dans sa main gauche, un café encore chaud, de quoi la faire tenir encore plusieurs heures. enfin, en ces lieux, elle pouvait abandonné qui elle était, fermer le monde à la yehwa que tout le monde aimait voir souffrir, voir pourrir sous les regards de sa famille, et bienvenue à celle qui ne perdrait pas le moindre jeu en cette nuit.
elle était déterminée, en confiance
et extrêmement compétitive.

les jeux rétro étaient tout ce qu'elle a toujours appréciée. ses jeux souvent bien trop vieux pour pouvoir inclure même une once de mention des héros et de personnes ayant actuellement des pouvoirs pouvant exister dans son monde, tout n'était que science-fiction, imagination pure et dure. et bien sûr, il existait aussi de simples jeux mis au goût du jour, manuellement mise à jour pour contenir des références actuelles et nouvelles musiques. la blonde s'installa quelques secondes sur la première machine de son choix, BeatOn, jeu de rythme, rien de plus simple, de plus direct. ddr l'appelait également, mais probablement après son café. la salle était étrangement plus calme que d'habitude, laissant entendre ses mains frappant chaque bouton comme si elle heurtait la machine, bien que légèrement enfoui sous le bruit de toutes les autres machines allumées. elle y passa du temps, concentrée comme si sa vie en dépendait, comme s'il s'agissait du moment le plus important de sa vie sur cette écran 720p au mieux, avant de se lever, une fois sa partie enfin finie.

boisson qu'elle avait posé au sol le temps de jouer à nouveau prise dans sa main, seulement pour venir se cogner à une personne en retournant, ne s'attendant pas à ce qu'une personne soit derrière elle. ce n'était pas un employer du lieu non plus, juste un simple inconnu, un visage qu'elle ne semblait pas connaître, et une tâche de café venant de sa main. « oh, je suis désolée. » droit au but, directe, elle n'avait jamais été une personne aimant en dire trop. seulement il fallait reconnaître la faute là où elle était, dans sa main. bien que la tâche n'était pas grande, ayant été en parti protégé par le couvercle sur le gobelet, le café était bien souvent l'un des pires liquides à faire disparaître d'un habit. elle en avait entière conscience. « hmm, je peux vous payer la laverie si vous le souhaitez... je ne sais pas trop comment aider... » elle n'allait pas lui demander de se déshabiller pour s'en occuper maintenant, mais c'était déjà bien de proposer quoi que ce soit. dans ce silence, presque assourdissant, c'était comme si le monde s'était effacé le temps d'une conversation, juste eux, et rien d'autre.

J'aurais pourtant tant aimé nous protéger
Le temps s'est arrêté et tout a continué
Et ça fait mal

Le printemps fait fondre les neiges sur les arbres - sur les toits où les oiseaux reviennent se poser, mais ça ne fait jamais fondre celle qui s'est déposée sur le coeur de Nana, y'a trop longtemps, il se souvient pas depuis quand - pourtant tout est gelé, et il a froid, manque de cette chaleur humaine, d'un peu de douceur. Ca s'coince comme de la glace dans la gorge, impossible de crier, d'hurler, impossible d'avouer ces maux qui tordent ce coeur, y'a pas assez de mots pour en parler. Pas assez de place dans cette bulle où il manque d'air, prête à exploser ! Grenade qui menace, lentement, les tic tac des secondes qui s'écoulent,
Et ça fait peur,
Lui même en tremble la nuit.
Combien de temps ça va durer ? Cette liberté faussement acquise, prisonnier, il a les pieds et les mains liées, car s'il a réussi à échapper à Athena, il ne pourra pas fuir toute sa vie, redoute ce moment où ils poseront de nouveau une main froide sur son épaule, le tirant dans les abîmes - Nana a tout envoyé valsé ! Tiré un trait sur cette vie confortable. Les corbeaux se penchent sur ses épaules, lui demandant s'il regrette, et s'il sent la nécrose dévorer ses entrailles - s'il finira par faire marche arrière. Pensées empoisonnées qu'il vient noyer dans la nuit, pitié qu'on ne le perçoive pas, qu'on ne le regarde pas ! Qu'il reste invisible, car ça lui va - de ne rien être, de ne pas être catégorisé, pourtant vilain, V marqué sur sa réputation, en a remplacé le S d'antan. Âme perdue sur ces vieilles bornes d'arcade, le regarde s'efface, les cernes s'impriment, ombre qui couvre son visage, l'autre moitié est d'ordinaire couverte par le masque qu'il a sur lui, actuellement baissé - il y a trop peu de monde, sait que les caméras fonctionnent mal ici. Il ne fait pas non attention à l'être à côté de lui, ne l'a à vrai dire, qu'à peine remarqué et c'est seulement lorsqu'il sent la chaleur couvrir ses vêtements, sensation d'humidité qui l'accompagne, qu'il sursaute, baisse les yeux sur lui - tâche de café qui vient s'éteindre lentement sur sa chemise. Ah. Il relève le regard, le dépose sur elle, jolie poupée, elle qui tient le coupable en question, gobelet enfermé entre ses doigts. Il passe ses doigts sur le vêtements pour tenter de diminuer les dégats, c'est pas si grace, c'est pas bien grave, il en a d'autres, et si c'est foutu, il ira volé dans les fringues de son colo. Non, non, ce n'est pas la peine. Ca partira plus tard, c'est pas si gros, ça arrive. Il aurait pu faire la même erreur - ne lui en veut pas, colère qui n'existe pas. Il vient frôler son masque, pourtant, elle ne semble pas le reconnaître, il fronce un peu les sourcils, se dit qu'il est peut-être en sécurité, mais il ne sait pas, pensées qui se mélangent, il ne sait pas s'il droit la craindre. Il finit par faire confiance à son intuition, son bras retombe le long de son corps - Mais je veux bien un café à la place. J'aime... Beaucoup ça. Addiction trop forte, n'a pas eu assez de sa dose du jour - et se dit que sa compagnie ne sera pas si mauvaise, si elle aussi, vient trouver refuge dans ce genre d'endroit. Tu n'es pas obligée d'accepter. Léger sourire qui étire ses lèvres, il n'a rien d'un vilain, rien d'un monstre - tout simplement parce qu'il n'est rien de tout ça, pointé du doigt pour désirer sa liberté.

car ils avaient perdu le temps
et le temps les avait perdu
en retour.

le monde était devenu étrange dernièrement. bien qu'elle avait entièrement conscience de ce qu'elle était, de ce qu'elle faisait, elle venait découvrir de nouvelles personnes, de nouvelles horizons, sans jamais pour autant demander un quelconque détail. car tout ceci, les idées reçues, les interdits, les avertissements, il n'y avait rien de plus insupportable. un monde dans lequel personne n'avait le droit de vivre comme bon l'entend, un monde dans lequel chaque institue semble avoir pour but de détruire chaque nouveau venu. dans ce monde de damné, yehwa avait choisi l'ignorance. et bien que l'on dit que l'ignorance est une bénédiction, elle attendait encore à voir les fruits de cette phrase. n'était elle pas un autre des prisonniers de la société en souhaitant être ignorante du monde dans lequel elle vit ? n'était elle pas un pion sur le plateau en fermant les yeux devant les potentiels crimes qu'elle voyait ? en souhaitant ignoré l'existence même des héros pour les réduire au niveau humain lambda ? ou était-ce ce que tout ce beau monde demandait ? de revenir à la normale ? d'être enfin considéré comme humain à nouveau ?

à quoi bon.
ils s'en foutent probablement.

sa maladresse pour autant n'était rien d'inconnu à ses yeux. blondie aux deux pieds gauches, c'était assez étonnant qu'elle avait réussi à tenir avec les longues années de sport obligatoire que sa mère lui donnait, encore plus qu'elle était douée dans un sport. et même alors que son café était encore entier, seulement présent partiellement sur la chemise du jeune homme, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle venait de lancer l'équivalent du gobelet entier. non pas de la culpabilité, seulement une légère pitié, pour son café, et pour cette pauvre chemise qui allait subir des lavages supplémentaires. stress légèrement visible sur son visage alors qu'elle mordait le bord de sa lèvre inférieure, prenant un regard plus précis à la personne devant elle qui ne semblait pas être trop dérangé par cet accident. cela la changeait de chez elle, de ce qu'elle pouvait constamment entendre, des rires, des insultes, de l'amour familial comme elle l'appelait. peut-être enfin avait-elle croisé une personne comme elle, qui n'avait pas le temps de s'inquiéter pour quelque chose d'aussi trivial. il était pourtant clair, sur la position, le langage corporel, qu'il n'était pas des plus confortables, ou peut-être s'agissait-il d'autre chose ? usuellement tout sauf du genre à vouloir plaire autour d'elle, ce lieu était son oasis, son petit paradis sur terre, si elle venait à y gâcher son temps en agissant comme une idiote, elle s'en voudrait plus qu'il ne le faudrait.

sourcil venant s'arquer à sa "demande", par pure curiosité mais également légère surprise. yehwa vint regarder autour d'elle, portant sa vue vers la machine à boisson chaude au fond de l'établissement, avant de reporter ses yeux sur son propre gobelet, toujours chaud. « j'en aurais bien acheté un là-bas pour m'excuser, mais ils sont pas super. » léger soupire prononcé, il y avait une raison pour laquelle elle s'était arrêté en chemin pour se prendre un café, mais avec une proposition comme celle-ci, il était probablement mieux d'accepter. si elle était seulement plus comme son frère, elle lui aurait posé quelques billets dans la main comme pour lui dire de déguerpir, mais rien n'était important pour elle, ni même ce pauvre café qu'elle aimait pourtant tant. retirant le couvercle du gobelet, la clairvoyante lui offrit son café, ainsi qu'une surface neutre sur lesquels ses lèvres ne s'étaient pas posés. « j'espère que tu l'aimes fort. prend-le, je l'avais à peine toucher autre que... ça. » elle-même disposait d'une autre boisson, bien que froide, à la caféine pour la tenir debout, c'était suffisant. ce n'était pas pour un café qu'elle avait causé un problème, encore moins agir comme un enfant. la personne devant elle pourrait être n'importe qui, mais elle ne s'était jamais intéressée en le passé, les noms et les cases dans lesquels ils étaient, si le jeune homme était ici, c'était parce qu'il devait apprécié l'endroit, c'était suffisant, elle n'avait pas besoin de plus.

J'aurais pourtant tant aimé nous protéger
Le temps s'est arrêté et tout a continué
Et ça fait mal

Il est rare que Nana ne se sente pas menacé - mais dans le regard de la jeune femme, il n'y a aucune animosité, aucune menace à l'horizon. Elle est là, face à lui, ne semble pas vouloir le ramener à Athena, et au fond, son visage de lui dit rien - sûrement pas une habitué du grand groupe, gamine laissée par la société - presque jaloux de cette liberté, sans pour autant la connaître, sans rien savoir d'elle - de son passé comme de son présent. La nuit enveloppe les pensées, les corps, au milieu de l'arcade, les visages éclairés par les lumières colorées autour d'eux. Liquide chaud qui imprègne son haut, il finira par le rattraper, ou ira en racheter un autre, y'a plus grave, y'a toujours plus grave quand on a déjà tout perdu.

Il la regarde, suit son regard quand il se dirige vers la machine à café, elle a raison, ils ne sont jamais bon ceux là, ont un sale gout amer qu'il déteste, le langue habituée au trop plein de sucre ! Il hausse les épaules, enfonce ses mains dans ses poches alors qu'il se tient contre la borne sur laquelle il jouait. Tu as raison, la dernière fois j'ai cru que j'allais vomir. Il sourit, ricane légèrement, ses épaules ne sont lourdes d'aucune culpabilité ce soir - d'aucun vice, aucune peur. et innocemment, elle lui tend son autre boisson, il hausse les sourcils, presque surpris qu'on lui offre quelque chose pour une fois. Sa main se lève, il hésite, avant de finalement prendre le café, trempant ses lèvres dedans, une grimace s'empare de son visage. Je le préfère sucré, mais c'est gentil, peut-être que c'est un signe pour réduire ma consommation de sucre. Il rit doucement, délicatement, aussi lisse que du cristal. Cette soirée avait commencée par de l'angoisse, continuait finalement sa route avec une agréable rencontre - malgré tout. Il fouille un instant sa poche avant de sortir quelques bonbons, au café également. Tu en veux ? Lui tendant le paquet, et quand elle se décide finalement, il range la boite dans sa veste - se tournant de nouveau vers les bornes. Ca te dit de jouer un peu ? Si tu as envie. J'ai rarement l'occasion de jouer avec quelqu'un qui partage ce même passe temps. Parce que les présences à ses côtés se font maintenant rare - enfant qui a tourné le dos à tout le monde, le voilà seul, le coeur à l'abandon et ses rêves sur un bout de trottoir.

to give other
only what you wish
in return

introvertie de nature, yehwa n'avait jamais aimé les lieux bien trop peuplé, elle aimait le silence, le calme, et les lieux où chaque son n'était que le produit des objets autour d'eux. un lieu où le contexte d'une personne n'avait aucun rôle, où personne ne devait s'inquiéter de la montagne de chose auxquelles penser dans leur vie de tous les jours. voilà pourquoi elle aimait cet endroit, tranquille, vide, en présence uniquement de personne à la même recherche qu'elle : la liberté, la paix. qui l'aurait cru, elle qui ne parlait que si peu même autour de ses amis, pouvoir partager un léger rire avec un pur inconnu. elle pouvait entendre le jugement des autres de loin, ce qu'ils pourraient en penser, elle, descendu aussi bas que de parler à un inconnu en ce lieu, et elle s'en contre-fichait. s'il disait la vérité pour le goût du soi-disant café des arcades, elle se sentait assez libre, justifiée dans un petit rire qui s'échappa également de ses lèvres. elle en avait le droit, il n'y avait pas de loi, ni de règle en ce lieu. elle était libre.

« ah, oui désolée... je suis pas très sucre... » dit-elle alors qu'elle vint jouer avec le bout de ses doigts comme une description parfaite de l'introvertie. bien qu'elle disait qu'elle n'était pas une fan du sucre, c'était avant tout qu'elle avait été interdit de cette substance pendant si longtemps que sa langue n'y était pas habituée, comme un enfant réagissant pour la première fois à l'acide du citron, le sucre était hors de ses habitudes. raison pour laquelle alors qu'il lui proposa des bonbons, au café certes, elle hésita pendant un petit moment, s'imaginant qu'elle n'aimerait pas, que ce serait trop sucré, qu'elle n'avait pas le droit d'y toucher, avant de finalement prendre le petit paquet, l'ouvrir pour en goûter un seul. sourcil qui vint s'élever légèrement, main devant la bouche, la blonde esquissa un sourire. « ils sont pas mauvais ! je connaissais pas ! » tout ceci en espérant qu'elle ne développe pas une addiction soudaine à ce genre de chose, elle appréciait l'échange entre deux étrangers comme si elle retournait en enfance, comme si toutes les relations auraient du commencer de la sorte. même si elle l'aurait pensé impossible, la soirée ne faisait que s'améliorer alors qu'il lui proposa de jouer ensemble. la clairvoyance s'arrêta quelques secondes, fixant le jeune homme, aussi stupide que cela pouvait être, elle ne se souvient pas qu'on lui ait un jour proposé aussi simplement de jouer avec elle. « je... d'accord ! excuse moi par contre... je peux être un peu compétitive sur ces jeux... » en un clignement d'oeil, la voilà passer de cette surprise enfantine à un sourire si rare à voir sur ses lèvres, son corps venant se pencher avec les bornes à leur côté. « tu préfères les jeux de rythme, de combat ou autre ? je touche un peu à tout comme il n'y a jamais personne à ses heures là. » elle développait même un peu de paroles, l'envie de s'exprimer de partager son avis, voici tout ce que réveillait son amour pour ses lieux, tout ce qu'elle aimerait pouvoir être une fois qu'elle traversait la porte pour rejoindre le monde réel.