quietude ((ari))

quietude
the sound of silence
seokchon lake ,, (31.03)

P

aisible. un mot qu'elle ne disait plus très souvent maintenant. rien n'était paisible autour d'elle après tout. elle qui ne cessait jamais d'être dérangé par des requêtes de son frère, le bruit courant autour d'elle sur le campus car l'harcèlement ne s'arrête jamais au lycée... il n'y avait pas une seule minute de silence, de calme, un moment où elle pouvait être réellement elle-même, calme, libre. yehwa en rêvait jour après jour, de cette tentative de se libérer de l'emprise de son frère, de ses parents, mais pour le moment, elle devait se contenter de cette drôle de rencontre qu'elle avait faite un jour. ari il s'appelait, elle ne l'avait pas appris avant un moment, cela avait pris plusieurs rencontres, encore plus pour avoir son numéro de téléphone. autre que ceci, elle ne savait rien de lui, et pour être bien franc, elle s'en contre-fichait. il était là quand le monde se taisait, et elle appréciait ce silence, ce calme, cette impression d'être enfin seule avec lui.

comme à leur habitude, un message, et rendez-vous quelque part de calme, pour absolument rien faire qui sortait de l'ordinaire. sac sur son dos comportant sa tablette graphique et son macbook, petite glacière dans une main, yehwa était arrivée sur les lieux comme prévu, quelques minutes plus tard. « hey. ah oui vraiment. » s'arrêtant quelques secondes à quelques pas du lieu de rencontre, yehwa observa la tente qui était déjà mise en place, ne s'imaginant pas qu'il parlait d'une vraie tente. mais si c'était le cas, ce n'était pas plus mal, non pas qu'elle l'utiliserait pour elle. « j'ai pris du thé glacé et de l'eau. » la jeune clairvoyante posa la glacière à l'intérieur de la tante, hors du soleil et des insectes, avant de poser son sac à même l'herbe avant de s'asseoir, sortir son macbook et l'allumer. certes, ce n'était pas en accord avec l'aspect camping, mais personne ne l'empêcherait de dessiner au calme, même pas lui. « ah. et des biscuits. je sais pas s'ils sont bons. » tablette branchée, la voilà partie pour compléter un brouillon, avant de s'attaquer au dessin réel.

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seokchon lake ,, (31.03)

d

ifférentes personnes, ari était une différente personne depuis bientôt quatre ans. rôle de vieux qu’il avait perfectionné à la longue, pro de la pêche, pro du camping et c’était sûrement pour cela qu’il avait réussi à monter la tente qu’il avait ramené en deux deux. qu’est-ce qu’il aimait la simplicité et l’efficacité, ne pas se casser la tête, et c’était peut-être ça qu’il était aussi bien auprès de yehwa. elle, elle ne le jugeait pas, elle ne le regardait pas bizarrement car il avait quitté son job de héros si jeune, tout le monde voulait l’être, non ? surtout un héro de rang s. elle, elle était calme, elle posait pas de question, et lui non plus. c’était sûrement le genre de relation dont il avait besoin, sincèrement.

concentré, il l’était à mettre son appât sur sa canne à pêche, à en sursauté quand il entendait cette voix familière. léger sourire qui apparaissait alors sur son visage rien qu’en croisant ses yeux avec les siens. épaules qui s’haussaient légèrement, oui, vraiment, ari était peut-être je m’en foutiste la plupart du temps, mais il lui arrivait d’être en raccord avec ce qu’il disait. il lui avait dit camping, et ça se fait avec une tente. « oui, vraiment, t’as cru que j’allais venir sans tente ? il est sucré ton thé glacé ?.. mais merci, tu gères. » à en venir détester les sucreries depuis son enfance, préférant largement l’amertume. et le voilà qui met sa canne à pêche dans le lac, attendant patiemment qu’un poisson daigne mordre sur sa chaise pliante. « comment ça tu sais pas s’ils sont bons ? tu les a trouvés où ? par terre ? » léger rire qui sortait de ses lippes, rire sincère, rare, à en croire qu’en ce moment il ne riait uniquement grâce à yehwa. amitié qui donnait du baume à son cœur, heureux de passer du temps avec elle, pas besoin de parler du beau temps ni de leur vie respective, c’était un peu comme une pause dans leur vie. un moment de répit dans ce calme.

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seokchon lake ,, (31.03)

U

n monde dans sa forme la plus paisible, l'ultime sérénité, une chose que yehwa aurait aimé voir, ne serait-ce qu'une fois. cependant, que ce soit dans sa réalité actuelle où les nombreuses visions qu'elle a eu alors qu'elle n'était qu'une enfant, rien n'était paisible. le monde brûlerait sous les corps que la société essaierait de cacher, l'homme tuera l'homme, comme il le fait déjà jour après jour. au moins au côté d'ari, elle n'avait pas à penser à tant de choses qui ne lui donnait pas envie de même se lever le matin. elle était libre d'être elle-même avec lui. et bien que c'était souvent compliquée, qu'elle n'arrivait pas à totalement baissée sa garde avec un homme qui était toujours un inconnu au fond, la clairvoyante ne s'inquiétait pas du futur qu'il lui réservait. après tout, ce n'était pas un pauvre jeune homme de son âge, avec sa canne à pèche et sa tante qui allait détruire son monde... n'est-ce pas ? il n'y avait qu'un seul monstre ici, et c'était elle. un monstre de la nature, de la société, de cette époque. cachée dans le corps d'une jeune artiste.

fille de riche ou non, yehwa n'avait jamais eu vraiment peur de se salir, de faire des choses dites inadaptées pour la jeune élite qu'elle était. s'asseoir à même l'herbe, grimper sur certaines choses, des actes potentiellement masculin et vu comme hors de sa catégorie. avec le jeune homme qu'était ari, il n'y avait pas d'élitisme, pas de fémininité ou masculinité. juste le néant, et le silence. « je pensais pas à une tente comme ça c'est tout. et je crois pas. c'est du thé au citron. j'ai pas regardé. » elle se devait pourtant de faire un minimum attention à ce qu'elle touchait, où elle s'asseyait, de par sa nature sensible. mais elle lui faisait assez confiance pour savoir qu'ils n'allaient pas s'installer sur un banc de pierre ou autre. tablette sur les genoux, stylet en main, les traits se faisant comme une habitude le long d'une feuille qui n'était déjà plus très blanche. le chant des oiseaux résonnant dans le parc, annonçant la sérénité du lieu, de quoi détendre tout le monde, même le plus stressé des hommes. « j'ai dis que je sais pas s'ils ont bon pas que je veux te rendre malade. » léger souffle qui s'extirpa de ses lèvres, non pas un rire, mais proche, alors qu'elle ne le regardait même pas. elle n'en avait pas besoin, il était là, c'était suffisant. « je les ai trouvé chez moi mais je les ai jamais goûté. donc tu me diras. » la rousse aurait pu posé des questions sur un grand nombre de chose, comme la raison pour laquelle il lui a demandé ci ou ça, pourquoi il aimait tant péché alors que ça ne semblait pas être quelque chose de son âge, pourquoi il lui demandait d'être présente, mais elle se fichait des réponses. la relaxation était le plus important.

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c

alme, on ne pouvait avoir ce calme ultime avec n’importe qui n’est-ce pas ? et avec yehwa tout était calme et si simple, à ne même pas connaître d’où elle vient, à s’en taper l’oignon totalement. il n’avait pas besoin de ça, pas besoin de se sentir assez proche d’elle, pour lui envoyer des messages en plein milieu de journée lui demandant de passer du temps avec lui. non pas qu’il avait réellement besoin de quelqu’un, c’était juste qu’avec yehwa, il se sentait bien. léger lever de sourcils, est-ce qu’elle pensait qu’il allait ramener sa tante ? de quel genre tente elle parlait ? il y en avait d'autres ? qu’est-ce qu’il était confus parfois quand elle était là. « tu pensais à quoi ?.. et citron ? okay c’est parfait, niquel. »  à venir se concentrer sur sa canne à pêche, à guetter le moindre remous, ô qu’est-ce qu’il aimait ce moment, celui où le calme était là et quand il n’y avait qu’une bataille entre l’homme et le poisson, à en venir les relâcher après une bataille acharnée. « je suis trop jeune pour mourir donc évite. ou le suis-je vraiment ? » 23 ans, son corps en avait 23 mais ses souvenirs en avaient bien plus. à se coltiner bien plus de souvenirs qu’il ne le devrait, mélangeant ces derniers à la réalité, vraie.  à venir se donner un air faussement mystérieux.

et quand ça ne voulait pas, ça ne voulait pas, pêche mise de côté quelques instants, à en venir récupérer un gâteau gracieusement amené par yehwa, heureusement qu’elle avait pensé au goûter. lui qui en avait été distrait, à n’en ramener que de la bière. sourire aux lèvres, heureux, voilà qu’il croque un bout et.. nope. not doing that. le voilà qui repose le bout de gâteau rapidement. sucré, trop sucré. certes il n’était pas mort, certes il n’était pas non plus malade mais ce n’était pas pour autant une réussite. « tu peux garder tes gâteaux. c’est trop sucré pour moi, vraiment trop sucré. tu les a trouvés chez toi ? à ton avis pourquoi personne ne les avait mangé. » déçu, triste, ô, il l’était réellement, lui qui s’attendait à tout sauf à un goût sucré venant toucher ses papilles. retournant alors s’asseoir sur sa chaise, reprenant la pêche, avec une mine triste.

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A

quoi elle s'attendait ? une bonne question, yehwa ne s'attendait jamais à grand chose, jamais à beaucoup. après tout si on n'avait zéro attente d'une personne, zéro préjugé, il était impossible d'être déçu. après tant d'année à espérer qu'une personne l'écoute, qu'une autre la regarde, qu'une autre arrête de se souvenir qu'elle existait, elle avait abandonné. plus de traces d'espoir sauf pour son rêve unique, plus de traces d'espoir pour le monde autour d'elle, ils ne le méritaient pas. une des choses pourtant qu'elle appréciait ici, en compagnie d'ari, c'était qu'elle n'avait pas besoin de même penser à ses choses, de penser à ce qu'il pourrait penser, ce qu'elle devrait penser, espérer. libre de toutes les gymnastiques mentales, libre d'être elle-même. « je sais même pas à quoi je m'attendais. j'ai pas dû me l'imaginer. » main venant balayer l'air pour venir changer de sujet, ne pas rester sur quelque chose d'inutile comme ce sujet-ci. le laissant se concentrer sur sa pêche, elle sur son dessin, elle vint lâcher un très court rire en l'entendant dire qu'il était trop jeune pour mourir. si seulement. la mort ne décide pas en fonction de l'âge, et bien heureusement, car plus elle vivait, plus elle espérait partir assez tôt de ce monde. « est-ce qu'il y a un âge pour ça déjà. » un sujet sombre, probablement pas adapté pour de nombreuses conversations, et pourtant elle avait ce court sourire aux coins de ses lippes. le monde était sombre après tout, si on ne parlait jamais de ces choses, à quoi bon le vivre ? pas de tabou, pas de crainte.

coup de stylet faisant probablement autant de bruit que la canne à pêche à ses côtés, bien qu'elle ait amené de quoi grignoter ou boire, elle-même ne comptait pas y toucher, elle était là pour une chose et non pour se distraire avec des petites choses. cependant, elle devait l'avouer, l'homme à ses côtés avait parfois le talent inné de dire les choses de la façon la plus désagréable possible. très bien, il n'avait pas aimé les biscuits, cool, mais est-ce qu'il devait mettre la faute sur elle qui a au moins pensé à lui ramener quelque chose ? quelle drama queen. yehwa posa son stylet sur ses genoux le temps de le fixer directement dans les yeux, lâchant un soupire. « parce que ma mère en achète trois tonnes alors qu'on y touche pas. mais t'a raison, je me disais que si je le donnais aux chiens ça serait mieux, j'irai en chercher ailleurs. » un peu trop ? possible, mais c'était rien à ne prendre au sérieux à ses yeux, juste des gâteaux qu'elle n'avait même pas fait, et même l'insulte était sur un ton très sarcastique, presque trop. s'il le prenait mal, c'était qu'il n'avait pas à parler comme il le faisait, après tout, il faut savoir mordre si on aboie. « tu sais ce qu'il y a dans ce lac ? comme poisson je veux dire. le reste m'intéresse pas. » en réalité rien ne l'intéressait réellement, mais elle venait d'avoir une petite idée, mettant son dessin de côté pour ouvrir de nouveaux calques blancs.

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seokchon lake ,, (31.03)

à

pouvoir en être lui-même, à pouvoir se lâcher tout en restant légèrement dans son rôle de petit vieux à la retraite. style qui allait avec, passions qui reflétaient le calme qui était le train-train de sa vie. c’était à se demander s’il avait réellement 23 ans. léger soupir qui sortait de ses lippes, un âge pour mourir, il n’y en avait pas forcément mais il fallait éviter de mourir jeune, n’est-ce pas ? non pas qu’on pouvait défier le destin, non pas qu’ari avait déjà essayé, non pas qu’ari ne faisait que ça lorsqu’il était chez athena. à toujours réparer les pots cassés, à jouer à dieu quand il le pouvait, ô qu’est-ce que les répercussions en étaient grosses. « bah mourir jeune c’est un peu triste. tu me diras, mourir vieux aussi. on va dire que j’ai pas envie de mourir pour le moment. » puis ari en était conscient, mourir n’était pas une option pour lui, non, pas tant qu’athena était dans les parages. à s’en demander jusqu’à où ils iraient pour le garder près d’eux.

quiétude vite dérangée, non pas par un poisson qu’il avait péché mais plutôt par les gâteaux qui étaient infects, du moins du point de vue d’ari. une calamité, quelque chose d'immangeable. rire qui sortait tout de même de ses lippes, il s’attendait pas à ce que yehwa réagissait comme ça, qu’est-ce qu’il en aimait ce nouveau côté qu’il venait d'apercevoir. « pourquoi elle ferait ça ? elle en achète alors que personne en mange ? c’est du gâchis. je pense pas être un chien, et je pense pas non plus qu’un chien pourrait manger.. ça. et oui je te conseille d’aller ailleurs ou d’en faire toi-même ! »  non pas qu’ari était un bon pâtissier, bien au contraire, il évitait tout ce qui touchait au sucré mais.. si on suivait une recette, cela devrait être simple et il pourra toujours fournir le lait.

à venir retourner toute son attention sur son activité du jour, c’est-à-dire la pêche, à vouloir pêcher le plus de poissons possible pour ensuite les relâcher. et il ne pensait pas que yehwa allait s’y intéresser, à toujours être heureux de partager ses connaissances aussi inutiles qu’elles étaient. « alors si tu parles que de poissons, y’a du brochet mais ça, on peut pas les pêcher, enfin si mais faut les relâcher. là ce qu’on peut pêcher vu la saison, ce sont les carpes. bon y’a des poissons qu’on peut pas manger, genre la tanche, tu peux en mourir je crois ? je te dirai pas les trucs bizarres que j’ai déjà pêché ici, promis.»  non pas qu’il voulait faire durer un suspens ou autre, yehwa a juste demandé à propos des poissons alors il lui donnera ça uniquement.« tu vas dessiner quoi toi ? t’as déjà des idées ? »  lui, il n’a jamais été doué en dessin, c’était à se demander comment il faisait pour faire du tricot mais il était réellement curieux sur ce que yehwa allait faire.

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seokchon lake ,, (31.03)

Q

uel sujet sombre de discussion. entre deux personnes d'un même âge, connaissant seulement jeunesse et rien d'autre, il n'y avait pas lieu d'avoir de telle discussion n'est-ce pas ? et pourtant, parler de la mort n'avait jamais dérangé yehwa. pour être bien franche, elle aimait en discuter, voir ce que certaines personnes y voyaient, le début d'une autre vie ou la vie de toute existence. l'idée de mourir jeune ne la dérangeait également pas, certaines personnes le méritaient, dans tous les sens possibles. retirer un poids de leurs épaules, le poids de leur existence, ou punir les plus grands idiots et criminels, il y avait tant de beauté à l'idée de mourir jeune. « pas maintenant... c'est probablement le mieux. il n'y aurait pas eu de rôle, d'impact... juste inutile. » sa voix partant d'une hauteur compréhensible à toutes personnes à ses côtés jusqu'à un chuchot, prononçant purement sa pensée, l'idée même qui se promenait au sein de son esprit. et par là, elle ne voulait pas lui lancer une pique, juste exprimer que si un se devait de mourir tôt, il devrait y avoir un but, une raison, un impact, sinon à quoi bon.

il était mieux entre "amis" de venir à avoir des conversations engageantes, intéressantes ou même drôle même pas ? et alors qu'il était là, à râler du goût de gateaux qu'elle n'avait même pas goûter, elle ne s'était pas empêchée de se moquer, de vouloir gentiment l'érafler, jouer de cette pique dans sa voix si rarement présente. sa continuation n'aida pas réellement dans l'idée que la conversation était sérieuse, les sourires les trahissaient, ils prenaient plaisir à agir comme deux jeunes aigris. « quoi, tu crois que je vais me salir les mains juste pour t'amener de quoi manger ? je suis pas ta mère ni ta copine, on ralentit. je mange même pas de biscuits. » car elle ne mangeait pas grand chose pour être bien franc, il n'était pas rare qu'elle passe des journées entières sans même manger un plat complet. ses parents n'en étaient pas inquiets, tel était le repas d'un sportif à leurs yeux, alors que les sports de yehwa se résumaient à les fuir le plus rapidement possible. elle répondait à son corps quand nécessaire, mais pas avec des sucreries, sauf si gentiment invité à le faire. et aujourd'hui n'était clairement pas le cas. d'abord le dessin, ensuite le reste.

question posée, elle aurait pu se sentir bête, mais l'entendre partir sur une petite tangente en l'entendant était preuve qu'il était vraiment heureux d'en parler, illuminant son idée suivant, gardant son dessin mit de côté. forme rapide faites sur un claque vide, rond et doux, avant de venir y ajouter doucement quelques formes plus détaillé, un corps enfantin ou plutôt réduit, tout encore brouillon. la différence entre tous ces poissons ? elle n'en avait pas la moindre idée, et elle s'en contrefichait, mais s'il était heureux de lui expliquer, elle était là pour l'écouter. plus il blablatait plus elle pouvait faire apparaître cette idée qu'elle avait en tête, le temps d'un rire. « hmm ? ah oui, le dessin. » stylet tournant dans ses doigts en fixant son début rapide, ce ne serait pas un de ses plus arts, juste quelque chose pour rigoler, à partager avec un ami, rien de plus, mais l'idée qu'elle ne soit vu qu'en créatrice de petits dessins de style dessins anime alors que ce n'était même pas son style, elle n'en était pas sûre. « j'ai un truc à faire pour les cours, mais ça peut attendre. alors je me suis dis que je te ferai toi qui attrape une carpe. si je me rappelle à quoi ressembler une carpe. attrapes-en une pour moi que je me trompe pas de couleur. » se sentant comme un npc dans un jeu vidéo, demandant au personnage de lui récupérer quelque chose de bien précis dans l'attente d'une chose complètement inutile. mais s'il était curieux de ce qu'elle faisait sinon, il avait son instagram, il n'avait qu'à regarder. « sauf si tu veux absolument pas que je te dessine, c'est rien de précis, ça te fera pas peur, je mettrais pas tous les petits défauts de ta peau dessus. » elle ne pouvait pas s'en empêcher, d'une raison ou d'une autre, elle aimait l'embêter.  

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seokchon lake ,, (31.03)

l

a mort, ce n’était pas un sujet de discussion qu’on avait avec tout le monde. bien trop sensible, bien trop sombre et pourtant ari était toujours ouvert pour en parler. mort qui prenait une assez grosse place dans sa vie mine de rien. à en vouloir sauver le monde entier tout en sachant très bien qu’il n’y aura personne pour le sauver lui-même. léger sourire triste qui se dessinait alors sur son visage, ô, la mort, il en était si proche mais si loin en même temps. «   c’est vrai que mourir en martyr ou en héros était pour le mieux, non ? » et certains en rêvaient, être dans les livres d’histoire même après leur mort, égo surdimensionné, heureusement que ce n’était pas le cas d’ari, lui qui sauvait le monde dans l’ombre la plus totale. aucune reconnaissance, aucune médaille, pas même un merci, juste des traumatismes et des cauchemars.

et un rire, franc, sortait de ses lèvres, et même si les gâteaux que yehwa lui avait ramenés étaient infâmes. est-ce que c’était ça passer un bon moment sans arrière pensée avec une personne dont on sait le minimum ? sûrement. ari s’en fichait de ne pas en savoir beaucoup sur yehwa, il l’appréciait comme cela. unique personne que ari invitait à pêcher, seule personne qui ramenait un calme dans sa vie si mouvementée. «  tu le fais uniquement si t’as envie, je t’ai rien demandé. bien sûr que t’es pas ma copine et encore moins ma mère. t’es .. ma pote ? je crois. t’aimes pas ça ? je note. » note mentale, au cas où, au cas où il décide de cuisiner pour elle, un jour, peut-être. et ari était un homme simple, parler de pêche suffisait pour le rendre l’homme le plus heureux de cet espace temps. ô, qu’est-ce qu’il aimait ce calme, cerveau qui ne pensait pas à sauver le monde, qui ne lui disait pas qu'il n'était qu’une personne inutile. silence, son cerveau l’était et cela lui faisait du bien. voir que yehwa avait l’air d’apprécier tout autant ce moment, cela ne pouvait que le rendre unique, non ? quand tout était sur la même longueur d’onde.

jamais, jamais on ne l’avait dessiné, ne serait-ce que dans n’importe quelle forme. il fallait bien se l’avouer, ari n’était pas et ne sera jamais une source d’inspiration.  «   tu vas vraiment me dessiner ? je vais essayer de t’en attraper une mais il faudra la relâcher, ok ? je pêche pas pour manger, pas aujourd’hui en tout cas.  » à en venir légèrement rougir, très légèrement, se reconcentrant alors sur sa nouvelle quête récemment acquise, si yehwa demandait une carpe, alors carpe elle aura. «  tu peux, ça me dérange pas. tu peux mettre mes défauts, je suis beau au naturel, non ? » non pas qu’il voulait que yehwa l’affirmait, le réconfortait ou autre, non, il savait qu’il n’était pas mal au naturel, quand il ne prenait pas soin de lui et s’habillait comme un sac.

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seokchon lake ,, (31.03)

E

st-ce que pour autant la discussion autour de la mort d'une personne allait s'arrêter ici ? il faut croire que non, car deux mots particuliers venaient d'être prononcé, et yehwa avait son avis sur ces mêmes mots. il n'était pas inconnu qu'elle ait un avis sur diverses sujets, mais qu'elle prononce son même avis était différent, c'était la preuve qu'elle était confortable, la preuve qu'elle voulait bien lui offrir sa parole, qu'elle n'était pas inquiète de débattre avec lui. s'il n'en pensait probablement rien, c'était un grand pas pour la clairvoyante, un grand pas qu'elle prenait avec simplicité. « j'aime pas ce mot. martyr. héros non plus en fait. » les sous-entendus de ces deux mots avaient détruits son avis sur ces sujets, car les deux "avaient raison", les deux étaient éternellement bons, ce qui n'était pas forcément réel, pas forcément juste. « juste... mourir à un moment correct, c'est bien. quand ta vie a atteint un point où tu peux te reposer et rien regretter. pas besoin d'être un martyr ou un héros. » la pure libération de l'humain, c'était tout ce qu'elle voyait, ce qu'elle voulait. son rôle dans la société importait peu.

ah si elle venait à parler comme ça à n'importe qui d'autres, ses meilleurs amis étaient probablement les uniques personnes pouvant la voir ainsi, presque hautaine, avec du répondant. et c'était cette partie d'elle-même qu'elle tentait désespérément de faire en sorte soit plus présente en elle, qu'elle puisse se défendre, tenir tête aux autres. pour le moment, on commençait par un inconnu, un ami, juste pour rire. « pote ouais c'est bien, c'est flou mais pas trop. et j'aime pas le sucré en général. je prends mon café noir. » mais en même temps, qu'est-ce qu'elle aimait ? ses parents, en particulier sa mère, l'avaient tellement habituée à ne rien manger, juste ce qui était bon pour son corps, tout en lui donnant jamais une once de gras, que du muscle et de l'eau, elle n'avait eu le droit au reste que si rarement. les sucreries étaient une chose qu'elle avait découverte tardivement et d'elle-même, ou alors par la proposition des amis. ces biscuits étaient probablement là pour son père ou son frère, mais pas pour elle.

et ce petit bout de dessin commençait à prendre former, alors que la base même, les lines commençaient à être plus clair, une forme humaine, et d'un poisson, se formant sur son écran. c'était habituel pour elle, de dessiner parfois ses proches, enfin, ceux qu'elle appréciait, de façon mignonne pour leur donner et ne jamais le refaire plus tard, alors la surprise de son camarade de flemmardise était légèrement étrange à ses yeux. « ... ça se mange les carpes ? » une autre preuve qu'elle ne touchait pas à grande chose en terme d'alimentation. « mais oui relâche la après, je veux juste les couleurs. » elle était maintenant concentrée sur son dessin, tant que la réponse du jeune homme à ses côtés ne la fit même pas réagir immédiatement, mais facilement plusieurs secondes en retard : un regard vers sa personne, sourcil levé, avant de lâcher un court rire étouffé et de se reconcentrer sur son dessin. s'il s'attendait à une réponse, pas avec elle, pas maintenant.