Une colocation un peu trop appréciée [ PV Taesu ]

Cela faisait quelques mois maintenant que Taesu avait emménagé en colocation avec Ambroise. Un loft entièrement imaginé de ses envies et avec des côtés pratiques. Cela lui avait prit un certain temps de faire en sorte que l'ancien entrepôt devienne habitable et vivable. Du temps, de l'argent et de mettre la main à la patte aussi. Mais c'était enfin un lieu qu'il aimait et qu'il ne voulait plus quitter. Lumineux, spacieux, avec deux chambres bien distinctes en haut de l'escalier et une salle de bain entre les deux pièces. Chacun pouvant y entrer de son côté, mais attention de bien fermer le verrou surtout.

Le rez de chaussé est composé d'un large espace servant de salon et salle à manger avec d'immenses vitres troublées par un film spécial afin que l'on ne voit pas ce qu'il se passe à l'intérieur en regardant de dehors. Un coin cuisine un peu plus à l'écart, une buanderie fermée, un bureau bibliothèque et enfin une autre salle de bain plus grande que celle de l'étage. Tout le nécessaire pour bien vivre en somme. Des plantes pour plus d'oxygène et de vert, une télé assez grande pour voir ce qui passait dessus d'à peu près partout dans la pièce et une chaine hifi avec des baffes pour diffuser en haut comme en bas, bien sur certaines pouvant être désactivées pour ne pas faire trop de résonnance.

Ambroise aimait vivre dans ce petit bout de tranquillité comme il l'appelait. Et d'ailleurs, il s'y trouvait actuellement. Installé dans le canapé, bien appuyé contre le dossier et un pied posé sur la table basse devant lui. Ampli branché, la guitare entre les mains et grattant les cordes en se perdant un peu dans ses pensées. Une envie de composer, mais n'ayant pas d'idées sur le moment. Se demandant ce que faisait Haneul en ce moment, toujours inquiet pour son meilleur ami. Songeant à sa moitié, celui qu'il ne regardait qu'à travers les nouvelles médiatiques lorsqu'il y apparaissait. Ou encore Taesu, tout simplement. Cet ami fait à la morgue de l'hôpital quelques années plus tôt. Celui qui le faisait parfois esquisser quelques sourires et divaguer son esprit un peu plus qu'il ne l'aurait du.

Le V ne le laissait pas totalement indifférent. C'était un jeune homme aussi beau qu'intéressant. Du moins de ce qu'il savait de lui. Taesu semblait être un peu trop secret à son goût et il aimerait pouvoir en apprendre plus encore sur lui. Semblant aussi sortir plus que lui même et souvent avec le parfum d'autres personnes sur lui. Non pas que Ambroise vienne le renifler, mais il avait un bon odorat et puisqu'ils vivaient ensemble..

Un léger soupir passe ses lèvres et il se passe une main sur le visage avant de laisser sa tête retomber sur le dossier du canapé en fixant le plafond haut. Ses doigts continuant de jouer délicatement sur les cordes. Fredonnant tout bas une mélodie qu'il avait déjà joué un de ces soirs sur l'estrade d'un bar.

tw : Sang, organe, vulgarité, language sexuel, ventriloquie.

Frénésie mortuaire, démence choyant ses mouvements, le chef d’orchestre caresse de la longitude de son doigté les mets organiques, leurs dérobant des baisers sous cet elixir qui façonnait une teinte vermillon. L’adorateur de cette démesure pianote sa plus harmonieuse symphonie sur son sujet inerte. Amouraché de sa passion, ses sentiments débordent au travers de la danse de la longitude de ses fibres osseuses. Une écorchure, un jet pourpre épouse ses traits fins. La finesse de ses charnues ébruite son ricanement enfantin. Comme un impudent qui avait été arrosé par un jouet aquatique lors d’un amusement en été. Le bout de sa muqueuse cueille ce coulis ferrique, un souper plutôt bien assaisonné. Ses phalanges teintées par ce liquide s’élèvent vers ce somptueux minois.

- Mais c’est dégueulasse !! Tu vas pas toucher à ses aberrations sorti des entrailles d’un cadavre !! Berk berk berk !! Tu pues, vas-te laver toute suite espèce de crasseux !! Tu chlingues comme quand tu baises des porcs !!! ❞

Le doigté stagnait sous cette stridente voix. La commissure de son oeillade se délectait de cette poupée si adorablement bien vêtue en cette journée… Dragueuse des âmes impures. Le silence planait, l’adonis admirait la poupée… la poupée admirait l’impudent avant qu’il ne capitule en un soupir plaintif. 


« Que de grâce, tu as fort bien raison. Me voilà à la senteur nauséabonde des patients en putréfaction. Sans toi, j’aurais humé le parfum des puants cadavres…. »

- Bien entendu ! Tu pues !! Allez zou, va-te laver. ❞

Un claquement de son doigté fut façonné pour actionner les ordres de la jouvencelle en mousse. L’enchanteresse magnificence de l’impudent s’évadait de son lieu de travail, souillé par la grande éclaboussure sanguine sur les tissus. 

Les vibrations de la guitare choyaient l’ouïe du médecin qui imposait son intrusion dans ses locaux. Des jurons aux travers les coutures des charnues de la poupée, l’adonis s’évadait vers la cuisine dont la machine à laver y siégeait pour la tuyauterie. Sous les oeillades de son colocataire, l’impudent ôtait ses vêtements pour dévoiler son essence vêtu par un simple tissu. Mais quelle tête en l’air ! La poupée sombrait dans la machine, se mariant à merveille avec les jeux aquatiques de la machine.

« Elle était si impatiente qu’elle n’a même pas pris son maillot de bain… Ambroise, mon doux Ambroise, c’est de ta faute… »

Garnement à la dissonance cognitive, l’enchanteur batifolait dans le salon pour cueillir l’attention de son interlocuteur. Sa senestre cueillait le menton de sa pauvre victime pour y essouffler des mots à peine inaudible.

« Et si je deviens ton instrument, nous pourrons batifoler dans des hymnes mortuaires. Les vocalises peuvent être une option. »

Timbre suave, la fascination pour les graves quand le crescendo du palpitant s’émerveille par moment dans les aigües. L’insolent s’élève de son appui pour tourner le dos en direction de cette salle de bain dont il ne verrouillait aucunement toutes les portes…

Au son de la porte, son regard quitte le haut plafond pour celui qu'il adorait observer silencieusement. Caressant sa démarche de son oeillade discrète. Les pas le menant vers la cuisine ouverte et laissant ses vêtements rejoindre un à un le tambour de la machine à laver. Un frémissement de son être, de son coeur peut être, alors qu'il aperçoit cette peau pâle un peu souillée par endroit. Sa tête penchée sur le côté, un sourire amusé de ses mots sur le dit maillot de bain de la poupée.

Mais, ses doigts s'arrêtent sur les cordes pour ne manquer aucune note. Son coeur faisant un bond dans sa poitrine et le touché sur son menton manquant de le faire frissonner s'il n'avait pas un peu de retenu. Etait ce sain ce qu'il ressentait pour cet ami ? Pour celui qui semblait s'amuser de choses un peu morbides et qui batifolait avec trop d'inconnus pour son esprit. Ambroise se disait qu'il deviendrait surement fou s'il tombait plus encore sous ses charmes, pourtant il ne parvenait pas à lui résister.

Une proposition indécente qui le fait un peu flancher, qui lui donne envie de cueillir ses lèvres tentatrices. Faire de lui son instrument de musique ? Faiblesse d'une attirance trop prononcée, son corps semble se lever de lui même alors que Taesu disparait dans la salle de bain. Porte encore laissée ouverte, une habitude trop acquise. La guitare délicatement posée sur la table basse, ses pas le mènent à l'entrée de la salle d'eau. La porte poussée et le regard posé sur le corps de celui qui fait vibrer le sien.

- Besoin d'aide pour te laver le dos..?

Proposition semblant innocente, mais aux arrières pensées indécentes. Il caresse l'envie de le toucher, bien plus qu'il ne serait raisonnable de le faire. Profité de l'impunité de ses mots envers cet autre qui se montre parfois bien plus direct. Son coeur s'affole et fait trembler sa cage thoracique. Ses mains venant le défaire de ses vêtements qu'il dépose sur le meuble à côté, gardant le boxer comme un dernier rempart de pudeur. Approchant alors de la douche assez large pour deux et passant une main dans ses cheveux pour les ramener vers l'arrière alors que l'eau du jet l'éclabousse déjà.

C'est la première fois qu'il s'ose à le rejoindre ici.. Déglutissant silencieusement alors qu'une de ses mains se lève pour effleurer sa nuque, avant de poser sa paume contre son omoplate. Lente caresse d'un touché qui lui était encore inconnu en présence de Taesu. La retirant un peu trop vite pour prendre du savon, parfaite excuse afin de le toucher un peu plus. Lavant lentement et consciencieusement le dos de celui qui faisait vriller sa raison.

tw : maux psychiques, sexe, nudité.

Délectable âme en perdition, l’engouement du reptilien ondulant contre les cadenas si joliment souillés. Le venin s’infiltrant dans les circuits veineux, une danse endiablée se procréant entre les globules immaculés et la dévotion lubrique. Indécente entrevue, le parfum des moeurs écartées… Les canines du serpent s’enfoncent. La marque de la damnation sous cet épiderme tâchée. La fissure de la rationalité. Une entité voguant vers les limbes d’une torture orgasmique. Baby, le bienfaiteur saura blottir ses bras contre cette frêle nuque pour la faire céder sous la passion. Et le soupir est dérobé dans une fiole de cristal.

Attrayant libertin qui s’amourache de sa curiosité comme des caresses entre deux tissus immaculés. Le miroir jalouse son envoûtement, le nappage de vapeur embrumant une partie son facial. Le froissement de la perception, une fraction imagée aux traits féminins. Une esquisse malsaine, illusion d’un souvenir si ardemment choyé. La pulpe de son auriculaire écartant la commissure des lèvres de cette partie encore lucide aux oeillades du marquis. Un soufflement de rire, un ricanement aiguë estompé sous le froissement d’un poids contre les escaliers. La réunion familiale devra être reportée.

Aucun drapé ne saurait convenir à sa magnificence. L’écoulement de cette fontaine brûlante, celle de jouvence ? Quelle divertissante idée. L’impudent répond à l’invitation. Le petit rat s’octroie une entrée dans la restauration étoilée. De dos, notre Dorian envoûte Henry, il brise ses valeurs psychiques… si aisément. Une inclinaison de sa tête pour observer son colocataire s’offrir la romance d’une douche à deux. L’épiderme est caressée, doux péché déjà désiré. Cette aventure détaillée est autorisée à son peintre, la longitude de ses filaments osseux impose la chevelure de siéger en arrière.

Subitement, cette entité se retourne pour affronter le dévergondé qui quémande un moment de réconfort. Une psyché damnée. Le diabolique façonne son étirement, le poignet est enroulé puis séquestré. Un mouvement lui est adonné, celui de frotter les multitudes de ecchymoses sur les clavicules de l’astre. La gestuelle irrite son épiderme, lui ordonnant d’effacer les suçons d’une tierce essence qui couronne la jalousie du garnement. Cette pulpe profanée par la corne, le musicien n’est que la marionette de cette scène érotique. La pression s’estompe, l’objectivité d’effleurer ce corps frissonné par sa machination. Touché ciblé, coulissant sur les côtes pour agripper ce tissu encore obstacle d’un nouvel acte.

« À quoi penses-tu en venant ici ? As-tu une revendication à m’ébruiter ? »

Cette peau si douce qu'il n'avait pu s'imaginer toucher qu'en rêves ou en pensées. Taesu juste sous ses yeux, étoile sur le point d'imploser et emporter la raison d'Ambroise. Il saurait parfaitement le faire sombrer et le musicien le sait. Il peine à se retenir. Se contenir. Il voudrait caresser et embrasser ce si beau fou, mais il n'est que le pion à l'autre bout du plateau.. Cette avancée lui semble presque miraculeuse. Et perdu dans ses pensées, il est surprit du corps qui se retourne, de ces doigts tenant son poignet et l'obligeant à le toucher à nouveau.

Enfin plutôt de caresser ces marques qui étaient du fait d'un autre.. Ou de plusieurs ? Son coeur se serre d'une jalousie qu'il n'a pourtant aucun droit de ressentir. Devait il haïr ces personnes ayant le droit d'obtenir ce qu'il n'osait réclamer à Taesu..? Serait ce permis d'enfermer le Fou dans une cage dorée afin d'en faire son roi et devenir sa reine ? Deux pièces toujours à l'abris des attaques. Normalement. Son esprit divague bien trop en sa présence et des idées étranges ne cessent de courir dans ses pensées.

- N'était ce pas une invitation à te rejoindre ici..?

Le charmer, laisser la porte ouverte, ses regards. Est ce qu'Ambroise aurait mal comprit ? Mal interprété ? Il se sent soudainement idiot de ne pas y avoir réfléchit plus. Pourtant, tout est bientôt balayé alors que ses mains viennent se poser sur les épaules de Taesu avec une nouvelle hardiesse.

- Ca faisait longtemps que j'avais envie..

De le rejoindre. De le toucher. De tellement de choses en fait, mais n'osant jamais faire ce pas qui le mènerait dans une nouvelle folie. Sachant parfaitement que son coeur souffrirait plus encore de s'amouracher de celui qui ne le regardait sans doute pas vraiment. Ses doigts passent sur les marques qu'il voudrait effacer. Couvrir des siennes. Un élan de possessivité envers celui qui ne lui appartenait pas. Et laissant l'autre main longer le long de son flanc avant de rapprocher un peu plus son corps. Ils ne se touchent pas tout à fait, mais l'espace est si réduit tout de même..

- Tu as été t'amuser ?

La nuit dernière ? Celle d'avant ? Dans la journée ? Avec qui ? Pourquoi ? Tant de questions qui effleurent son esprit, mais qu'il refuse de prononcer. Venant alors délicatement frotter le sang restant sur son visage. Son coeur se serre et sa gorge se noue, alors que son regard s'égare une seconde sur les lèvres si tentatrices de celui qu'il voudrait pour amant unique.

S'il faisait un pas.. pourrait il l'avoir pour lui seul ?

Question qui torturait son être depuis un temps qu'il n'osait même plus compter..