bulletproof ⋆ . ✫ . weiye

ils sont nombreux à faire sonner les mélodies cacophoniques au fond de l’encéphale. plus souvent que pas, alimentent le carnage du faux qui dévore la société tout entière. il en oublie les visages coupables, tous se ressemblent et se confondent. ce sont les vérités qui se distinguent dans cette nouvelle réalité illusion, de leur rareté presque mythique, à lui faire croire qu’il en est le dernier gardien. mais elle, elle avait été marquante, avait laissé sa tâche dans ses pensées.

existence moquerie dans les premiers temps, à ne pas comprendre pourquoi un tel ramassis de stupidités. dans ce monde à exister sous l'oeil scrutateur de la déesse capitaliste, les préférences alimentaires avaient-elles tant d'importance qu'il soit nécessaire d'en faire suppurer les mots illusions sur les lèvres. et qu'est-ce que ça changerait au monde si elle préférait les pantalons aux jupes, les jeans déchirés aux jupes de ballerine ? chaque mot martèle le crâne de sa fausseté, à lui donner l'envie de fuir.

et alors qu'il tourne les pieds pour abandonner la symphonie cacophonique, le premier aveu conséquent tombe des lèvres rosées. sentiments envers athena dévoilés accidentellement au gamin détecteur de mensonges, reflète, en partie, sa propre relation conflictuelle avec la corporation démon. et ainsi, le nom s'est gravé à l'esprit...

…myung haye. les paroles le tirent de sa torpeur, le ramènent à sa réalité. ses prunelles observent son entourage, affalé contre sa chaise de bureau, les designs de charbon éparpillés sur la surface, s'invitant dans les moindres recoins. un prototype de tissu accroche son regard, planqué entre deux lourds volumes de couture avant de faire son chemin jusqu'aux traits appartenant à la voix l'ayant tiré de sa torpeur. what? qu'il demande, avouant sans honte avoir été distrait. myung haye is here for you. ses prunelles tombent sur son poignet, observe la montre pour réaliser que l'heure de leur rendez-vous était effectivement venue. ok, thanks.

ses doigts agrippent la poignée de son premier tiroir, y repêchent une bouteille de cachets pour la migraine. le comprimé est rapidement avalé, et quand le tout a retrouvé sa place, il quitte finalement sa station. à se fier à ses souvenirs de leur première non-rencontre, il préfère prévenir que guérir... et alors qu'il approche de l'entrée, elle lui prouve avoir eu raison. sa douce voix s'élevant, accompagnée des notes charades. i'm here, miss myung. voyant que l'homme cherché se manifeste, les employé.e.s tout autour retournent à leurs occupations, abandonnant les deux âmes à leurs affaires. please come to my desk, it'll be better to discuss. would you like something to drink? ses doigts l'invitent à le suivre alors qu'il refait le chemin inverse, retrouve le chaos organisé qu'est son poste de travail. il lui pointe une chaise avant de reprendre sa place. what can I do for you? de cette curiosité qu'il ne désire même pas cacher.

get me a green tea for miss myung. adressé à la volée à un collègue qui passe par là, alors qu'il guide la princesse des illusions à son bureau. elle ne le déçoit pas, continue de mentir comme elle respire -- pour des pacotilles. mais tout ça l'importe peu, qu'elle mente sur la couleur du ciel ou son petit déjeuner, c'est plus profond que demeurent les réponses qu'il recherche. mais aujourd'hui n'est que leur première rencontre, il ne faudrait pas effrayée la nymphe, faire fuir l'objet de sa curiosité.

discrète déception ; la raison de la visite, banale. qui entre ces murs ne venaient pas quémander leurs étoffes après tout ? mais le challenge se prouve intéressant. il ne retrouve pas sa place de l'autre côté du meuble, préfère plutôt prendre appui sur son bureau pour lui faire face. il écoute son explication sagement, note la sincérité singulière de ses mots qui n'élèvent aucune symphonie cette fois-ci. les prunelles glissent sur les cristaux avec intéret. s'il fréquente les héros et héroines de l'entreprise fréquemment, il a cependant peu d'occasions de voir leurs pouvoirs en action. et il a une pensée pour les défunts, pour ceux qui auraient sans doute adoré être à sa place en ce moment ; qui le tabasseraient sans doute s'il avait l'audace de refuser la demande de la nymphe. that's quite the challenge you have for me there. du coin de l'oeil, il voit le breuvage arrivé et franchit en quelques pas la distance entre le bureau et la porte. il revient quelques secondes plus tard pour poser la soucoupe devant la demoiselle. may i take a closer look? les doigts pointant vers son armure de cristaux, quelques questionnements et idées tournant déjà au fond de l'encéphale. il a néanmoins la décence de garder un semblant de professionnalisme.