little things (feat. im eri)

à peine réveillé le jeune homme met une musique douce pour revenir à la réalité : "lauren" de men i trust joue en arrière plan dans l'appartement alors qu'il part directement dans la salle de bain. après s'être changé il revient dans le salon et quelque chose lui dit d'aller à l'entrée. quelque chose de très abstrait... le jeune homme regarde à travers le judas pour apercevoir une jeune femme de dos, semblant se parler à elle même. intrigué par cette découverte, il s'appuie contre la porte et attends que celle-ci ne se retourne... "oh. mais c'est la voisine d'en face" il pense tout simplement avant de se demander ce qu'elle fait ici. il pose sa main sur la poignée avant de réaliser que s'il lui ouvre, il passera pour un gros stalker. alors que s'il fait semblant de sortir c'est elle qui passera pour la personne bizarre dans l'histoire. dans ce cheminement de pensée il met sa veste et se presse de sortir... oubliant de mettre ses chaussures et ne s'en rend même pas compte.

"oh, salut" il lance faussement surpris "comment ça va ?" "comme une stalkeuse en devenir" il plaisante dans sa tête avant de rajouter en regardant la sonnerie "la musique était peut être un peu trop forte, tu as sonné ?" quel escroc

il appuie comme pour dire que si elle avait sonné il l'aurait entendue, vu que la musique tourne toujours en arrière plan.

"non ? ça a l'air de marcher ? " il s'appuie dans l'encadrement de la porte et plisse brièvement les yeux avant de rétorquer "à tout hasard, tu n'aurais pas passé la nuit devant la porte ?" le ton et l'expression semble sérieuse mais il est à deux doigts d'éclater de rire. une de ses passions était d'embêter eri. il ne s'en lassait jamais.

les nuits d’insomnie se faisaient de plus en plus fréquentes. elles étaient souvent volontaires, des heures sans repos à étudier infatigablement, mais parfois, eri restait assise dans son lit sans trouver le sommeil. elle attendait simplement, laissait des milliers de pensées envahissantes fourmiller dans sa tête, l’anxiété, la culpabilité et la peur l’avaler toute entière et l’empêcher de respirer correctement. la nuit dernière faisait partie de celles-là. l’angoisse commençait à monter, les larmes aussi, et puis il y a eut cette mélodie lointaine. tête reposant sans force contre le mur qui séparait sa chambre de l’appartement voisin, des airs de guitare semblait en provenir. c’était doux et apaisé, en contraste parfait avec son esprit en guerre, elle écouta les accords de l’instrument et la voix chaude qui l’accompagnait de temps en temps. eri libéra les sanglots qu’elle retenait, et s’endormit au bout d’une heure lutte, bercée par la musique.

le lendemain matin, elle ne fut plus capable de penser à autre chose. elle connaissait le garçon qui occupait l’appartement près du leur, elle l’avait aperçu quelques fois, s’était surprise à déchiffrer les traits particuliers de son visage. l’héroïne en devenir n’en savait toutefois que très peu sur sa vie, simplement qu’il écoutait souvent la musique trop fort. il fallait une excuse, n’importe quoi pour lui parler, pour démystifier l’être qu’il était et poursuivre sa vie en paix. alors elle opta pour la pire solution; celle de l’accuser de tapage nocturne.

devant la porte, elle hésite. les bras croisés sur sa poitrine, elle répète religieusement son texte, ça sonne évidemment terrible, elle voudrait repartir mais quelque chose la retient ici, sur le pas de la porte. finalement, cette dernière s’ouvre en fracas derrière elle, lui valant un sursaut et un cri de surprise peu flatteur. eri fait immédiatement volte-face, juge la distance entre elle et son voisin peu formelle et recule d’un pas, le rouge aux joues. il lui faut quelques secondes avant que son cerveau imprime qu’elle est supposée répondre à l’échange qu’il amorce, déstabilisée par sa désinvolture et son effronterie naturelle. euh, bonjour, a-t-elle le temps de bégayer avant qu’il ne reprenne les rênes. ses grands yeux ronds observent son sketch, la question rhétorique à laquelle il répond sans qu’elle ne pipe mot, à la fois intimidée et agacée par ses moqueries. sa dernière interrogation a le don de piquer la gosse, qui fronce les sourcils et serre légèrement les poings. pas du tout ! je voulais sonner mais tu m’as devancée… et si tu l’avais fait dans cinq minutes ou dans une heure, tu m’aurais certainement toujours devancée, mais ça elle se garde bien de l’avouer. un peu vexée, elle croise ses bras fins sur sa poitrine. sache que ma chambre est collée à ton appartement, et que je t’entend jouer la nuit. elle n’arrive pas à dire que ça la gêne, ni à lui demander d’arrêter.

elle qui était tant habituée à la comédie sociale, ça l’agace de ne pas savoir lui tenir tête. bien pauvre it girl qu’elle était, elle ne sait même pas soutenir son regard, alors ses yeux finissent irrémédiablement par fondre vers le sol, pour atterrir sur les pieds nus du garçon. l’assurance lui revient un peu. c’est pas plutôt toi qui attendait impatiemment ma venue ? parce que visiblement, tu n’as pas ouvert pour aller prendre l’air, note-t-elle en accompagnant ses accusations d’un geste du menton vers ses pieds, un sourire timide et fier sur les lèvres.

c'est dur pour ryeowon de garder une expression sérieuse en la voyant se décomposer aussi facilement.

"aaaaah... je vois" il rétorque l'air peu convaincu avec un hochement de tête lent pour accentuer la chose. alors que finalement ça le démange d'éclater de rire mais il veut juste voir jusqu'où cela va les emmener. la réponse de la jeune femme le fait le sentir instantanément coupable. "oh désolé, je pensais pas jouer aussi fort" il dit en passant sa main derrière sa nuque "la prochaine fois n'hésites pas à venir me voir tout de suite si je t'empêches de dormir. ou alors pour t'éviter le déplacement, je peux juste de donner mon numéro si tu veux ?"

il suit le regard de la jeune femme jusqu'à ses pieds et lorsqu'elle lui fait la remarque, il sait déjà comment la contrer, et répond presque instantanément :

"on dirait ce que quelqu'un qui achète des feet pics dirait" il rajoute d'un ton gêné en essayant de cacher un pied sous un autre "ah arrête de les regarder ! c'est une intruision à ma vie privée" non, il voulait juste qu'elle le regarde un peu plus dans les yeux mais ne savait pas quoi faire pour attirer son attention. je plaisante après cette scène digne des oscars, le jeune homme fait à peine demi tour pour mettre ses sandales et s'appuie contre l'encadrement de la porte bon. il regarde l'heure sur son portable pour me faire pardonner, tu veux aller déjeuner ? tu déjeunes le matin ?

et dès qu’elle pensait reprendre contenance, il l’assommait à nouveau avec une réponse désinvolte et provocatrice. je peux te donner mon numéro, si tu veux. adversaire mise au tapis. c’était pas la première fois qu’on lui demandait ce genre d’échange, mais c’était la première fois qu’eri était encline à la proposition. ça ne m’a pas dérangé, aurait-elle voulu dire, toutefois ça aurait fait perdre toute crédibilité à cette visite impromptue. oui, d’accord, et puis tu pourras aussi m’appeler si on fait trop de bruit comme ça, ce qui n’arrivera évidemment jamais, eri ne veut jamais exister trop fort, elle est aussi silencieuse que l’eau qui dort. ses mots lui permettaient simplement de se donner une illusion d'affirmation face à lui, tandis qu’elle tendait son téléphone déverrouillé, les doigts légèrement tremblants.

le soupçon de confiance qu’elle commençait à lui accorder se meurt aussitôt qu’il fait une plaisanterie tellement déplacée qu’il lui faut un peu de temps pour la comprendre. elle fronce d’abord les sourcils, pas très au fait de l’industrie prospère du fétiche des pieds, puis vire au rose fluo. son regard quitte immédiatement l’objet du crime pour se confronter au sien, mais ses yeux sont profonds, alors ils finissent par atterrir sur le côté, vers la fenêtre de leur couloir commun. j’achète pas de feet pics c'est pas vrai, se défend-elle, butant sur le mot qui la gêne, et alors qu’elle ne pensait pas pouvoir être plus embarrassée que ça, il l’invite maintenant à déjeuner. ce garçon avait visiblement décidé de la malmener, bien loin de ses échanges habituels, c’était des montagnes russes émotionnelles et elle allait avoir mal au coeur. confus, ses yeux lui reviennent, son corps se déride légèrement. pourquoi accepterait-elle de déjeuner avec cet énergumène pervers ? euh oui. d’accord… d’accord. elle avait perdu la tête. c’était se jeter dans la gueule du loup.

les yeux à nouveau rivés sur le sol, elle file vers l’ascenseur sans un mot, la anse de son sac tenu fermement entre ses dix doigts devant elle. eri avait l’impression d’avoir perdu la faculté de parole. pourtant habitué aux interactions gênantes et peu naturelles, il était tellement aléatoire qu’elle avait l’impression de perdre tous ses moyens face à lui. et pourtant, eri ne pouvait pas nier la petite flamme d’excitation qui s’était née quand elle avait accepté de l’accompagner déjeuner. c’était rare qu’elle se laisse vivre ainsi, partager un repas de manière spontanée avec un quasi inconnu. elle pense au petit café en bas de leur immeuble, et à leurs muffins salés. elle aurait bien aimé aller là-bas. l’odeur de leur bacon et de leur pain moelleux lui revient subitement, et son ventre se met à gronder timidement. elle pose aussitôt la main dessus, plus rouge que jamais. oh, désolée, bégaie-t-elle, en espérant que les cordes de la cage d’ascenseur cèdent et mettent un terme à cet instant terrifiant de gêne.

si elles faisaient trop de bruit ? cette réplique le fait légèrement hausser un sourcil. il rit doucement en hochant la tête en s'imaginant que cela restait peu probable et que l'inverse risquait d'arriver à nouveau. après tout on ne pouvait pas changer les mauvaises habitudes du jeune homme. il attrape le téléphone de la jeune femme se retenant de faire une remarque face à ses petites mains tremblantes. il note affectueusement avec des emoji autours " ma célébrité préférée (ryeowon) "

"okay okay" il répond rieur en agitant doucement la main. il ne pensait pas que cela la mettrait dans ces états là. mais elle était marrante sans le vouloir.  et tout aussi simplement, ils étaient maintenant dans l'ascenseur. silencieux, il regarde les étages défiler quand le bruit de l'estomac de la jeune femme. au lieu d'éclater de rire, comme il aurait probablement fait, le jeune homme tousse et rétorque

"il y a un resto sympa à côté de l'immeuble" les portes de l'ascenseur s'ouvrent, seul Dieu sait ce que cela lui a demandé de ne pas rire. il continue sur sa lancée dans un soupir "ah moi aussi je crève de faiiiim... heureusement que j'y ai pensé sinon j'aurais pu continuer toute la journée à travailler et m'en rendre compte le soir" il était passionné par son travail à ce point là. il ne leur a fallu que quelques minutes pour arriver dans ce café et non pas un restaurant. accueilli par la bonne odeur du pain chaud et du bacon grillé, ryeowon décide de s'installer vers les sièges du fond qui paraissent plus calme. il y laisse sa veste et s'assied. il ne faut que quelques minutes pour qu'on leur apporte le menu et qu'ils commandent.  c'est la première fois que je viens ici il regarde autour de lui pourtant ça a l'air sympa il pose les yeux sur eri et lance d'un ton sérieux mais plaisantin tiens bon le menu arrive, ne nous quittes pas quel idiot. il rit doucement avant de demander un peu plus sérieusement tu fais quoi dans la vie ?

comment pouvait-il être aussi à l’aise socialement tout en violant constamment les règles même qui définissaient les rapports sociaux ? du moins, celles de la société coréenne, nombreuses et fatigantes. sûrement qu’il s’en fichait. elle l’écoutait tout le long du trajet sans en placer une, par peur que le moindre de ses mots ne soit utilisé comme une arme contre elle. avec la répartie qu’il avait, elle était fichue d’avance. elle eut envie de lui demander quel travail il pouvait bien faire pour que ça lui prenne autant de temps alors qu’elle l’entendait jouer de la guitare toute la sainte journée, mais ça aurait sans doute était malvenu. leurs pas les mènent au café, qu’elle observe avec une envie vorace, elle est donc ravie lorsqu’il l’invite à entrer à l’intérieur. un sourire béat qu’elle peine à cacher sur le visage, elle le suit sagement, tout de suite plus à l’aise dans un environnement qu’elle connait.

moi je suis venue quelques fois, c’est vraiment hyper bon, ose-t-elle finalement d’une voix douce et qui trahissait sa joie. eri adorait manger, ça pouvait soigner n’importe laquelle de ses peines. le serveur arrive avec les menus, et son expression change immédiatement lorsqu’il aperçoit eri. tiens, je t’avais pas reconnu ! tu es venue avec ton petit copain ? première balle. elle se met à rougir et secoue vigoureusement la tête à la négation. il tend les deux menus. comme d’habitude, je suppose ? et la voilà, la seconde balle. pour qui allait-elle passer, si il réalisait qu’elle était une cliente très régulière de tous les restaus environnants ? oui, s’il vous plait, répond-t-elle d’une voix quasi inaudible, dans un sourire poli et forcé. le muffin classique, un verre de jus de fruit et leur merveilleuse brioche sucrée.

le serveur finit enfin par déguerpir, et ryeowon, grand seigneur qu’il est, décide de l’épargner de plus de honte et change de sujet. malheureusement, celui-ci était aussi une discussion épineuse. je travaille pour athena. et toi ? sans dire évidemment quel était son poste, bien qu’elle n’en ait pas honte, elle aimait l’idée qu’il la découvre autrement que comme la starlette en devenir. son portable vibre, elle le déverrouille dans un réflexe, et découvre enfin la page de contact et le nom étrange qu’il s’était attribué. elle fronce les sourcils, avant de relever ses deux yeux confus vers lui. célébrité ? c’est pour rire ? lui demande-t-elle, méfiante et persuadée qu’il se moquait à nouveau d’elle.

"vraiment hyper bon, mes attentes sont...-" le jeune homme n'a même pas le temps de terminer sa phrase qu'il est interrompu par l'arrivée du serveur qui parle directement de façon posée à la jeune femme. il le regarde, puis regarde eri, puis le regarde. ne trouvant ni le besoin ni l'envie d'intervenir dans cette conversation qui avait pourtant tellement de potentiel pour la taquiner un peu. ils se content de commander avant de laisser le serveur partir et gentiment changer de sujet.

et un sujet pas anodin pour ryeowon. lorsqu'il entend le nom d'athena, il hoche la tête avec un sourire en commentant d'un "oh okay" plein d'entrain alors qu'il ne peut pas se la voir. il n'encourage pas eri à en dire plus même si sa curiosité le démange quelque peu. "moi ? je suis guitariste et chanteur, je pensais que tu le savais depuis le temps. peut être que je devrais jouer un peu plus fort la prochaine fois" il plaisante d'un ton faussement mesquin et boudeur. il ne mentionne ni "damocles" ni rien au sujet de sa vie de héro en hiatus qui n'a jamais commencée officiellement. il rit doucement face à la remarque de la jeune femme et rétorque hey tu aurais pu faire semblant et vendre mes autographes et gobelets sur amazon mais maintenant je sais que tu ne connais vraiment pas mon groupe et il ne lui en voulait nullement, le groupe grandissait petit à petit et les personnes qui savaient savaient. il pianote d'une main distraite sur son genou avant de rajouter bon, plus qu'à travailler encore plus dur j'imagine un soupir chantant s'échappe de ses lèvres closes accompagné d'un sourire alors qu'il demande innocemment qu'est-ce que tu fais le 22 juillet ? pitié qu'elle soit libre, il lui filerait un billet pour venir à son concert. ou alors préfèrerait t-il qu'elle découvre le groupe d'elle même ? le dilemme se bousculait dans sa tête. ce serait marrant quand même, qu'elle tombe nez à nez sur une affiche et qu'elle découvre le groupe d'elle même. je demande pour un ami

et elle mentirait si elle ne se disait pas surprise de la réaction de ryeowon lorsqu’elle déclare faire partie de la grande industrie des héros. partagée entre la susceptibilité de ne pas avoir été questionnée quant à son statut et entre le soulagement qu’il semble s’en contre-foutre, elle a plus de mal à faire perdurer la neutralité quasi constante sur ses traits lorsqu’il fait mention de son activité professionnelle. ses sourcils s’écarquillent puis se froncent, comme si elle refusait de croire à ses dires. si il était réellement l’artiste qu’il prétendait être, ne devrait-il pas vivre dans l’un de ces immenses penthouses de gangnam, ces demeures qui restent vides et silencieuses pendant des mois entiers lors de tournées planétaires ? ses lèvres restent closes et ne délivrent aucune de ces pensées, si il était l’un de ces chanteurs ratés et à la masse, il n’avait sans doute pas besoin qu’on le lui rappelle. pourtant, ryeowon avait une si belle voix… les réflexions l’embarquent comme un radeau à la dérive sur les vagues, le regard qui se vide peu à peu de toute présence trahit certainement la distance qui se creuse entre le monde des vivants et celui où elle se trouve, à des années-lumières du présent.

hey, rappel à l’ordre qui la ramène violemment à la réalité, si les reproches ne sont que des plaisanteries taquines, ça n’empêche pas eri de se mettre à rougir violemment. désolée… je n’écoute pas beaucoup de musique, quand je t’écoutais jouer la nuit je me disais bien que je ne reconnaissais pas les morceaux mais je pensais que c’était des chansons connues parce qu’elles sont jolies mais que je connaissais pas parce que je manque de culture musicale… et à mesure qu’elle s’embrouille dans des explications nébuleuses, elle conscientise les sous-textes de ses paroles. enfin, je veux dire, je ne t’écoute pas, simplement j’entend, se reprend-t-elle en bredouillant, par peur de passer pour une cinglée qui colle son oreille aux murs toutes les nuits. inconsciemment, elle saisit sa lèvre inférieure entre ses dents, comme pour se forcer à se taire et à mettre fin à ce monologue d’un ridicule consternant.

et alors qu’elle se persuade qu’il va finir par la détester ou qu’il l’évitera simplement dans les couloirs parce qu’elle n’a aucun goût pour la musique et qu’elle a un penchant pour les pieds, il lui demande maintenant si elle est disponible dans les jours à venir. son coeur rate un battement, elle tente d’ignorer la chaleur qui émane dans sa cage thoracique. euh je sais pas, je suis certainement libre si c’est le soir, avance-t-elle en sachant pertinemment qu’elle l’était puisque eri connaissait son planning sur plusieurs mois, elle voulait simplement se donner le genre d’une fille plus légère et spontanée. sans trop besoin de réflexion, ça ressemblait à une invitation de rendez-vous, la gamine à l’expérience amoureuse quasi nulle se retrouve donc à nouveau foutrement confuse quand il fait allusion à son ami. pour un ami ?.. ça se sentait dans sa voix, dans ses gestes et dans ses yeux, qu’elle se perdait au fur et à mesure de leur conversation, elle avait beau s’accrocher de toutes ses forces au fil de la discussion, ça finissait forcément par la dépasser. les sentiments se mélangent et l’avalent doucement, et sans crier gare, voilà qu’elle se sent terriblement vexée et blessée par le sous-entendu que cela impliquait. je suis pas intéressée, si tu veux dire par là que tu veux m’arranger un rendez-vous, murmure-t-elle d’une voix un peu éteinte, le regard rivé sur le couvert dressé devant elle.

il y a quelque chose d'adorable dans la façon dont elle s'exprime, on dirait qu'elle a vécu en haut dans les hauteurs des montagnes et que ce n'est que la première fois qu'elle en descend. non pas parce qu'elle ne connait pas stardust mais tout simplement parce qu'elle n'écoute en général pas beaucoup de musique. l'envie de rire ne le démange même pas alors qu'il lui demande d'une curiosité cachée. "c'est quoi ton type de musique ?" c'est la première fois qu'on lui fait un compliment pareil. peut être que ce n'est pas un compliment mais c'est assez pour tirer un sourire gêné à ryeo. et sa peau légèrement pâle d'être resté trop longtemps à l'intérieur prend une légère couleur rosée au niveau de ses joues alors qu'il répond  "tu penses qu'elles méritent d'être plus connue ?"

un jour certainement alors. peut être que les chansons deviendraient connue... la surprise dans les yeux quand elle rétorque qu'elle l'entends mais qu'elle ne l'écoute pas. une moue légèrement triste s'installe sur son visage, c'est voulu, il lâche alors à t'entendre parler on croirait que je te torture est-ce que ce n'était pas là la stricte et simple vérité ? il se demandait très sérieusement. mais il n'a pas eu beaucoup de temps pour assez réfléchir. qu'elle tombe alors totalement mais totalement à côté de la plaque. au point que ryeowon la regarde bouche bée et ceux pendant quelques secondes le temps que l'information monte à son cerveau. et là alors.

non, je... il ne sait pas quoi dire. c'est que... jamais il ne la présenterait à aucune de ses connaissance. elle était bien trop adorable qui que ce soit du groupchat. il a terriblement envie de rire mais il se contient. et il joint ses mains en prière avant d'incliner sa tête vers elle en signe d'excuse je pense que j'ai mal été compris il lance en rajoutant sur sa lancée c'est une expression. je ne demande pas réellement pour un ami. la longueur de cette explication le tue à petit feu alors qu'il pose sa tête sur le dossier du sofa et qu'il lance en pointant sa propre épaule tu peux me frapper si tu veux. je ne mérite pas de partager le même air que toi, à quoi bon vivre... quelle dramaqueen