let's be useless together (eri)

Les héros et héroïnes se pressaient pour se rendre sur les lieux de l’explosion, tandis que Ruby les observait dans un coin. Elle ne pouvait de toute manière pas faire grand chose. Elle était inutile dans cette bataille, comme dans les précédentes et les suivantes mais également pour la guerre en général. Qui aurait besoin de son pouvoir ? Elle ne pouvait pas l’utiliser pour aider les gens ni pour les attaquer. Alors, à quoi bon se dépêcher sur place, où elle ne serait qu’une nuisance pour celles et ceux qui travaillent pour le bien de la société. Ruby sentit alors le picotement caractéristique des fleurs qui étaient apparues dans ses oreilles, signe que ses émotions étaient en vrac et qu’elle ne contrôlait plus rien. Attrapant son téléphone, elle remarqua qu’il s’agissait de gentianes dont la signification était le mépris et le dédain. C’était donc de sa personne qu’elle était méprisante et dédaigneuse. C’était dans ce genre de moments qu’elle comprenait l’attitude de ses parents envers elle. Quand on voyait le pouvoir de Blossom qui pouvait guérir des gens et celui de Gala qui rapportait de l’argent à la famille. Le sien n’était clairement pas à la hauteur.

Ruby voulut donc quitter les lieux, non pas pour aller aider les victimes de l’explosion, mais tout simplement pour rentrer chez elle. Elle fut cependant stoppé dans son élan par un membre du staff d’Athena. « Tu as interdiction de quitter les lieux ! Ton pouvoir ne sera pas utile là-bas. » La jeune femme sentit ses poings se fermer, prête à en décrocher un à ce type désagréable mais elle se ravisa. Ce n’était pas bien vu de s’attaquer à Athena et ce même si c’était un membre du personnel. « Merci je sais bien ! Je suis pas totalement conne. Je voulais juste rentrer chez moi… » Elle s’éloigna alors, marmonnant dans sa barbe des insultes à l’encontre de cet individu plus que déplaisant.
La trainee soupira et alla s’installer dans un coin, attendant que l’agitation se calme pour rentrer chez elle et s’affaler sur son lit. Elle qui pensait que la soirée serait un bon moyen de voir Azusa. Elle s’était bien trompée. À la place, elle était coincée dans cette pièce avec d’autres personnes dont les pouvoirs étaient sûrement tout aussi inutiles dans ce contexte. « Fais chier ! » Ruby s’énerva et frappa avec son pied dans un verre tomber dans la précipitation. Il heurta alors une autre personne qu’elle reconnut comme étant Eri. « Omg ! Pardon. C’était pas voulu. » se confondit-elle en excuses, tout en se penchant pour s’excuser encore plus.

les pupilles de eri balaient la salle dans des mouvement nerveux et confus. dans son coeur, une pique de jalousie et de frustration, quand bien même elle n’avait jamais voulu être une héroïne, la sensation d’être à la traine restait amère. pendant quelques secondes, elle s’était enhardie d’un orgueil et d’une audace qui ne lui ressemblait pas, avait imaginé pendant un très court instant accourir à l’extérieur et aviser sur place. après tout, elle était aussi était un des bijoux d’athena. elle avait été punie de terrain à cause d’un fâcheux accident, nouvelle qu’elle avait accueillie avec soulagement. elle le regretta toute fois bien vite, devenir l’image lisse et étincelante de la société sur les écrans étant plus harassant encore pour elle. alors, quand s’allume une lueur d’espoir dans le fond de ses iris, ses bourreaux calmeront aussitôt ses ardeurs. elle croise le regard d’un de leurs supérieurs, et il n’eut besoin d’aucun mot pour briser un peu plus son amour-propre. d’un simple signe de tête, d’une négation condescendante dans un mouvement lent, droit dans les yeux, il la fait renoncer à toute tentative de changer sa condition.

et si son coeur semble tomber de plusieurs étages, résignée et obéissante, eri hoche la tête et se détourne pour faire quelques mètres dans un coin de la salle. elle pince ses lèvres violemment pour empêcher à bout de force le barrage de ses larmes de céder. un peu vexée qu’on la traite en permanence de pleurnicharde, si elle chouinait souvent pour un rien, aujourd’hui elle chialait pour tout. alors qu’elle déglutit avec difficulté, elle se fait surprendre par un objet non identifié qui vient buter sur son talon. après avoir essuyé à la hâte les quelques sanglots qui lui avait échappés, elle se tourne et fait face à ruby, qu’elle avait évidemment remarqué à la seconde où elle était entrée dans le bal. splendide dans sa robe, eri avait toujours regardé sa camarade avec admiration, et ce soir un peu plus que les autres. elle secoue les mains maladroitement pour intimer à la trainee de cesser ses inclinations en guise d’excuse, elle estimait que n’importe qui de plus respectable qu’elle n’aurait jamais à s’incliner face à elle. pas de problèmes, j’ai rien senti ! s’exclame-t-elle, et si le verre avait ouvert sa peau en deux et l’avait vidé de son sang, elle aurait sans doute dit la même chose. après le choc et son embarras habituel face à des situations sociales auxquelles elle n’était pas préparé, elle remarque vite la mine un peu défaite et irrité de ruby, mais n’en dit évidemment rien. elle avait toujours eu envie de lui parler, et maintenant qu’elle était face à elle, elle était intimidée et avait l’impression que n’importe quelle chose qu’elle dirait ne ferait qu’augmenter son agacement.

je voulais te dire, j’ai vu à la télé ta pub pour le parfum… celle où tu t’es servi de ton pouvoir, avec les fleurs, c’était vraiment magnifique. elle bégaye légèrement, ses yeux jusque là rivés sur ses doigts en mouvement remontent timidement vers elle. ton pouvoir, il est vraiment incroyable.

et eri était bouleversante de sincérité en cet instant. les yeux ne mentent jamais, pour elle, les fleurs avaient plus de pouvoir que les armes ou que la force brute. peut-être était-elle trop idéaliste, mais pour eri, les fleurs pouvaient arrêter les guerres.

La frustration de ne pas pouvoir rentrer était telle qu’elle avait envoyé un coup de pied dans un verre tombé à cause de la précipitation. Ruby n’avait pas la prétention de vouloir aller sur le terrain pour aider les héros. De toute façon, ce n’était pas avec son pouvoir qui consistait simplement à faire sortir des fleurs dans les oreilles des gens qu’elle arriverait à aider. Elle le savait qu’elle n’aurait pas pu quitter les lieux du gala pour se rendre là où l’explosion avait créé le chaos. Mais malgré tout, se le faire rappeler ainsi, sans aucune considération pour ses sentiments, lui laissait un goût amer dans la bouche. La jeune femme avait eu l’impression de se trouver une nouvelle fois devant ses parents et la déception qu’elle n’ait pas un pouvoir plus défensif ou offensif. Son pouvoir n’était qu’un truc inutile à leurs yeux et Ruby avait aussi fini par le penser, le rejetant totalement. C’était sûrement pour cette raison qu’elle ne parvenait pas à le contrôler.

Alors, son coup de pied était justifié et ce malgré qu’elle ait envoyé le verre sur une autre personne du gala. La jeune Ryeo s’excusa de suite, se courbant maintes et maintes fois pour exprimer à sa sunbae son respect mais également ses excuses. Im Eri était déjà une héroïne et en plus de class B, faisant d’elle une de ses “supérieures”. « J’aurais pu te blesser… C’est pas rien… Désolée encore. » La trainee ne voulait pas de problèmes et même si elle se doutait que Eri n’était pas du genre à en créer, on était jamais trop prudent. Après tout, ses parents pourraient avoir vent de ses exploits et décider de la punir ou une connerie dans le genre. Oui, même à vingt-deux ans, Ruby craignait encore ses parents pour ce genre de choses. Elle était pathétique, elle le savait.

Ruby se redressa et planta son regard dans celui de la jeune femme en face d’elle quand elle reprit la parole, rougissant à ses mots. Elle sentit le picotement familier de l’apparition de ses fleurs dans ses oreilles et elle sut sans même se regarder dans le miroir que des anthuriums blancs étaient apparus, signe que sa timidité reprenait le dessus. Ce n’était pas tous les jours que quelqu’un qu’elle ne connaissait pas lui faisait un compliment, encore moins sur son pouvoir. Il était vrai que Blossom, Maelynn ou même Azusa de temps en temps lui en fassent, mais, ce n’était pas pareil. Les filles étaient presque obligées de lui dire parce qu’elles étaient proches. Elles n’étaient pas objectives. Mais, quelqu’un avec qui elle n’avait jamais parlé. Ruby prit alors conscience qu’elle lui faisait peut-être ce compliment parce qu’elle se sentait elle aussi obligée de lui faire ce genre de remarques par rapport à la politesse. Ce ne serait pas la première fois. Cependant, elle finit par ne plus savoir où se mettre et les rougeurs s’accentuèrent quand elle sentit la sincérité dans les mots de Eri.

« Je… Et… Bah… Merci… » balbutia-t-elle pour toute réponse, la fuite n’étant pas une option pour elle, malgré l’envie qui la tiraillait. La jeune femme aurait aimé disparaitre dans un trou de souris et cacher les fleurs qui sortaient de ses oreilles tellement elle était embarrasée par la situation. Malheureusement, elle ne pouvait pas. À la place, elle détourna simplement le regard. « Je suis désolée, pour ce qui t’es arrivé. » Ruby avait entendu des bruits de couloirs, sans avoir l’exacte explication des événements qui avaient poussé Athena à mettre Eri de côté. « J’espère que ça s’arrangera rapidement pour toi. » rajouta-t-elle avec un sourire, sans la regarder, trop gênée pour ça.

cute. telle est la première pensée de eri en assistant au spectacle inédit et floral du pouvoir de ruby, de jolies fleurs blanches qui faisaient ressortir son teint et le rouge vif de ses joues. elle n’en dit évidemment rien, mais son sourire mesuré trahit son attendrissement. ses yeux n’osent pas rencontrer directement les siens, elle incline machinalement son visage pour accuser les remerciements de la trainee. il était évident qu’elle l'avait mise mal à l’aise, et eri s’en culpabilisa immédiatement. elle connaissait ce sentiment, syndrome de l’imposteur si violent qu’elle était capable de l’identifier sans la moindre difficulté chez l’autre. elle pouvait sentir que ruby doutait de son honnêteté. c’était un des nombreux contre-coups du pouvoir qui sommeillait en elle. à force de voyager dans le coeur des autres, il lui suffisait parfois de lire dans un regard pour comprendre les sentiments qui y logeaient plus profondément.

eri mordille sa lèvre légèrement, blanc étrange qui s’était installé, si elle n’avait habituellement pas de mal à relancer la conversation, elle voulait à tout prix ne pas creuser le malaise qu’elle avait provoqué. elle aurait aimé pouvoir poser sa main sur le poignet de la blonde, échanger leurs âmes quelques secondes, simplement pour qu’elle puisse voir combien son coeur était sincère.


légère confusion d’abord, eri ne comprend pas tout de suite à quoi ruby fait allusion. personne ne s’en était réellement inquiété jusque là. on avait tu son histoire. héroïne qui avait pas eu le temps de briller par ses exploits, k.o au premier round, son renvoi du terrain n’avait pas fait de vagues. toutefois dans les couloirs d’athena, il n’était pas surprenant que la nouvelle se soit répandue. mystérieux arrêt soudain d’une carrière florissante sans la moindre explication, évidemment que ça avait du animer quelques discussions. c’est à son tour de prendre des teintes vermillon, sa main effleure dans un réflexe nerveux et traumatique la cicatrice qui se cachait sous sa robe, proche de son bas-ventre. oh merci, mais c’est pas grand chose, dément-elle, peu convaincue que quiconque croira à ses bobards. de toute façon, je suis trop nulle en combat réel, c’est mieux ainsi, rajoute-t-elle en haussant les épaules, dans un sourire forcé. ça avait du participer au fait qu’elle n’avait pas su se défendre ce jour-là. si elle avait fait preuve d’un peu plus de courage et de force… tu me battais souvent quand on s’entrainait ensemble. quelques souvenirs lui reviennent en mémoire, il arrivait que eri et ruby s’entraînent ensemble à l’époque où elle était elle aussi sur le banc des trainees.

Si elle avait pu rentrer chez elle, Ruby aurait pu éviter ce genre de situation. Elle n’aimait pas quand son pouvoir faisait des siennes que ce soit sur les gens ou sur elle-même. Elle ne le maîtrisait pas et même s’il était inoffensif, c’était quand même humiliant d’être une des rares personnes à ne pas savoir contrôler cette partie d’elle-même. On lui avait souvent dit que c’était comme respirer, que c’était naturel et que ça se contrôlerait au fil des années. Mais, cinq ans après la découverte de ses pouvoirs, elle n’y arrivait toujours pas. Pourtant, d’après ses parents, ce n'était pas si compliqué que ça. Malgré tout, en face de Eri, des fleurs sortaient de ses oreilles, signe de sa timidité. Ruby aurait voulu avoir quelque chose pour se cacher. Pour cacher l’ornement floral de ses oreilles mais également le rouge de ses joues. Malheureusement, elle n’avait rien pour se camoufler.

Alors, elle préféra partir sur autre chose, redirigeant la conservation vers Eri et ce qui lui était arrivé. En soit, Ruby n’avait pas réellement les tenants et aboutissants, ne connaissant sûrement pas toute l’histoire. Elle avait juste eu les bruits de couloirs et avait appris que la jeune femme avait été mise de côté. N’importe qui aurait très certainement mal vécu la situation, encore plus aujourd’hui. La jeune Ryeo pouvait comprendre la frustration de son aînée dans une certaine mesure. Elle n’était pas elle-même une héroïne, mais toute sa vie, elle avait été mise de côté par sa famille et maintenant par Athena. Donc, Ruby sympathisait avec Eri, plus qu’elle ne le pensait.

La dernière de la famille Ryeo remarqua le geste de l’héroïne mais ne fit aucun commentaire. Ce geste cachait peut-être quelque chose dont elle n’avait pas envie de parler et ça, Ruby le comprenait. Elle laissa donc Eri reprendre la parole et secoua vigoureusement la tête. Il était vrai qu’à défaut d’avoir un pouvoir qui était soit offensif soit défensif, elle avait entraîné son corps pour ainsi arriver à se défendre sans l’aide de personne. Il était donc vrai qu’elle battait souvent les autres trainees. Cependant, elle n’en tirait aucune fierté. « Peut-être, mais en attendant, tu es une héroïne… » pas moi… se retint-elle de rajouter. Elle lui sourit cependant avec tendresse avant de reprendre. « J’ai suivi tes débuts parce que comme on s’est entraînée plusieurs fois ensemble, j’étais contente pour toi. » Ruby n’était pas réellement jalouse de Eri, mais plus du fait qu’elle était devenue une héroïne alors qu’elle, elle resterait probablement une trainee toute sa vie ou une héroïne de seconde zone. C’était plus cette envie là, plutôt que sur les gens. « Dans ce genre de situation, ils autorisent les trainees à aller donner un coup de main… Tu te doutes bien qu’avec mon pouvoir… Je serai inutile. » finit-elle par avouer, se sentant honteuse de sa remarque alors qu’elle était totalement légitime.

les paupières d’eri s’écartent légèrement, demeure dans son regard une confusion quant aux paroles proférées. d’abord, elle pense à elle. au genre d’héroïne qu’elle était, au sentiment qu’elle inspirait chez les gens. l’admirait-on ? sans doute pas. le public l’aimait comme on aime un petit chiot attendrissant, maladroite et jolie comme un coeur, elle inspirait bien des choses mais certainement pas de l’admiration. en quoi pouvait-elle réellement se qualifier d’héroïne ? son coeur engourdi dérive vers d’autres émotions, puis des regrets immédiats qui viennent lui brûler la langue. ô combien ses mots avaient-ils étaient inconsidérés, et eri pouvait sentir la peine de ruby qui se terrait derrière sa réponse. elle s’en veut tellement qu’elle pourrait se mettre à pleurer, là, maintenant, tant les non-dits de ruby étaient criants de sa tristesse. elle pince les lèvres, n’ose même pas répondre à ses remarques concernant ses débuts, aussi adorables était-ils, eri détestait tellement provoquer des sentiments négatifs chez les autres, parce qu’ils rebondissaient en elle comme des balles, chaque émotion lui revenait en raz-de-marée.

dans ce genre de situation, ils autorisent les trainees à aller donner un coup de main… tu te doutes bien qu’avec mon pouvoir… je serai inutile. dans un geste qui la dépasse, elle saisit la main de ruby au creux des deux siennes. moi aussi, je suivrais tes débuts avec beaucoup d’attention. bien qu’elle réponde en retard, il y a beaucoup de détermination dans son regard vitré par des larmes qui menacent de s’échapper, mais qu’elle retient de toutes ses forces. dans le contact qu’elle a initié, il y a de la fermeté dans la douceur. tu sais ruby, je crois vraiment que les vrais héros ce sont pas ceux qui combattent… ce sont qui font rêver les gens. ceux qui sont capables de les faire sortir de leur quotidien, de leur montrer combien la vie peut être merveilleuse parfois, même si c’est pas la réalité… elle finit par libérer la main de la trainee, prenant soudain conscience qu’elle a l’air certainement l’air d’une déséquilibrée mentale. elle était comme ça eri, elle faisait tout trop fort, et paradoxalement, elle aurait voulu taire son existence le plus possible. toi, tu as un pouvoir qui peut faire rêver les gens. le mien… le mien n’apporte que du malheur, parce qu’il a été donné à quelqu’un qui est incapable de s’en servir correctement.

c’était bien le genre d’héroïne qu’elle était. une incapable, assez jolie pour faire oublier combien elle était inutile et incompétente. et alors qu’elle réalise qu’elle avait sans doute mise très mal à l’aise son interlocutrice, elle efface complètement son air trop sérieux et le remplace par son joli sourire de convenance. en tout cas, moi je serais ta première fan.

S’appitoyer sur son sort n’était pas réellement dans les habitudes de Ruby. Elle tentait toujours de se montrer sous son meilleur jour parce que les Ryeo n’auraient pas accepté qu’elle soit une perdante devant les gens. Déjà qu’elle l’était à leurs yeux, il n’y avait pas besoin que ce soit le cas devant les autres. Seules les personnes les plus proches d’elle pouvaient voir cet état, état qu’elle cachait aux autres avec beaucoup d’ardeur et surtout derrière des sourires. Mais aujourd’hui, alors que le monde avait besoin de héros et même des trainees qui auraient pu être utiles sur le terrain, la jeune femme se sentait de plus en plus inutile. Malheureusement, ce sentiment fut exacerbé en voyant toutes les personnes qu’elle côtoyait pendant les entraînements partir aider les personnes dans le besoin. Un soupir s’échappa de ses lèvres tandis qu’elle prenait quelques secondes pour se laisser abattre. Un comportement qui n’était pas digne des Ryeo et elle savait que si ses parents étaient là, ils lui feraient une réflexion.

Mais, ils n’étaient pas là et la malveillance de cette famille n’était pas dans les paroles et actions de Eri qui semblait être bouleversée par les propos de Ruby. Cette dernière fut surprise par son geste soudain de lui prendre les mains. Elle releva les yeux vers elle et sourit tendrement à la jeune femme pour ses mots réconfortants. « C’est gentil. » murmura-t-elle, le sourire toujours sur ses lippes. Elle ne put rajouter autre chose parce que Eri se mit alors à parler, faisant du métier de héros quelque chose de plus noble que ce qui était présenté par Athena. Elle se mit à rire doucement quand elle lui lâcha la main bien que ça ne l’avait pas dérangé du tout. Ruby était quelqu’un de tactile alors, ce n’était pas quelque chose qui l’aurait embêté. Elle s’en moquait même. Le geste n’aurait pas été si brutal et soudain, elle ne l’aurait même pas remarqué. C’était pour dire.

Le sourire de Ruby finit par faner à cause des mots de Eri et elle secoua la tête. « On est deux alors… Je ne sais pas contrôler ce pouvoir. Donc il sert pas à grand chose non plus. » lança-t-elle sur le coup de la plaisanterie avant de hausser les épaules. Les deux jeunes femmes étaient dans le même cas. Un pouvoir qui ne fonctionnait pas quand elles le voulaient et surtout qu’elles ne contrôlaient pas. Si celui de Ruby pouvait être aesthetic, celui de Eri était un peu plus compliqué. Et le sourire fleurit à nouveau sur ses lèvres quand la jeune femme reprit la parole, faisant apparaitre des rougeurs sur les joues de Ruby. « Merci ! » Eri ne se rendait pas compte d’à quel point ses mots pouvaient lui rendre le sourire. « Assez parlé de choses qui fâchent ! » commença-t-elle, attrapant deux coupes de champagne qui avaient été épargnées dans la précipitation. « Si on peut pas aller sur le terrain ni même rentrer chez nous, autant qu’on s’amuse non ? Y a pas de raison qu’on se morfonde. » Inconcevable selon le “code” des Ryeo.