✮⋆˙ fire thief (heera)

la muraille de glace que t'as érigé en cacherait presque l'écho ; celui de ces consonances à demi amusées que tu masques derrière une injure.
parce qu'il sait jouer, rohan.
analyser les moindres mouvements de tes paupières pour y déceler tes secrets.
étudier la fréquence de tes inspirations pour y trouver les réponses à ses questions.
sonder tes pensées pour y trouver la vérité ; qu'il te laisse peut-être pas autant de marbre que t'aimerais te l'avouer.
que les regards.
et les mots.
et son tout, pourrait bel et bien te faire chavirer - qu'il pourrait obtenir ce qu'il cherche à te voler.

le rire prend racine au plus profond de son thorax, serpente doucement l’œsophage pour venir éclore au creux de ses pulpes ; d'une allégresse presque étrangère à te voir refléter ses gestes, le cylindre de subtilisé. so that's the game you wanna play? reflet pour reflet, il te renvoie les mots que tu lui avais soufflé, le même sourire toujours pendu aux lèvres. do your worst, beautiful. le défi de lancé alors que ses mains viennent se poser sur ton tabouret, une paume de chaque côté de ta personne ; la proie prise au piège. pourtant il prend tant soin de pas te toucher - a bien remarqué le sursaut qui s'est emparé de tes muscles quand ses phalanges se sont enroulées autour de ton poignet. i can take it.

Murailles qui s'accrochent, n'en trouvent plus le parfait équilibre, voleur des flammes pourraient en menacer les glaciers trop facilement.
Étrange sensation dont elle n'arrive pas à contrôler.
Sentiment de refuge en lui ce soir.
Nostalgie des rues perfides qui l'élancent.
Un dernier écho d'antan.
C'est avec lui qu'elle disait aurevoir à tout ça.
Les liens s'en délaissent.

En repose le cylindre sur les bouts de chairs pour lui laisser une fuite contre la douleur, même si elle ne souhaite que l'écorcher pendant un instant quand il s'amuse au jeu des reflets. Prisonnière, les mains qui se crispent, la gorge qui se serre. "Shut up and don't move."  File qui serpentent dans la chair commençant ses gestes, rapiécé délicatement les conneries, non sans mal, manquant de talent à ce jeu, mais cette volonté de réussir en tout, élève, génie, ne laisse pas tomber. Brise qui en bouge les étoffes, pousse le manteau, continue de montrer ce qu'elle cache dessous.
Les secrets.
Le déguisement
Les escarpins qui font tache dans la brume.
Proie révélée.
"Done." Qu'elle en souffle finalement, encore coincée, les traits qui attendent le dû. Tes prunelles qui serpentent aussi sur son visage.

c'est qu'un jeu à ses yeux.
de briser la façade que t'as sûrement mis des années à te forger, rien que pour le temps d'une soirée.
se donner le défi de pas te laisser t'échapper sans avoir goûté à ta porcelaine.
parce que ton insolence l'intrigue et le garde éveillé.
l'audace d'exprimer tes contrariétés à un parfait étranger qui lui donne envie de toutes les dévorer ; de te les subtiliser une syllabe à la fois, tes pulpes contre les siennes et ses crocs dans la chair.
ça le garde en vie aussi, de se forcer à te regarder avec autant d'intensité alors que son foie crie toujours tout son désespoir ; que le simple feu qu'il a absorbé a pas suffit à le résorber.
quite bossy, aren't you aree? de marmonné tout en faisant balancer le cylindre d'ivoire entre ses lippes tirées, la taffe qu'il inspire longuement avant de l'expirer par le nez. et pendant que tu travailles, il fait que te regarder ;  se focalise sur la lointaine sensation d'effleurement au niveau de sa pommette alors que l'aiguille vient s'y ancrer.
ses phalanges brûlent de l'envie de te toucher, de se déposer à l'arrière de tes genoux avant de prendre le temps de t'explorer.
mais il se retient.
pas par une quelconque décence qu'il aurait soudainement retrouvée ; simplement par le sentiment qu'il doit pas te brusquer.
que s'il compte obtenir ce qu'il recherche, c'est ce respect manufacturé qui te fera céder.
do you really need 50,000 won- sa main droite quitte enfin le tabouret pour venir écarter légèrement ce manteau que t'espérais cape d'invisibilité. when you're wearing these? le regard quitte enfin tes traits pour se poser sur les escarpins adornant tes pieds - le trajet le long de ton corps qu'il a pris le temps d'admirer. fancy. ses yeux retrouvent les tiens alors que sa main regagne sa place attitrée ; le piège qui se referme pour pas laisser sa proie s'échapper.

Les apparences n'auront jamais été aussi trompeuses, y'a dix mille facettes sous tout le reste.
Plus loin que des pièces griffées.
Mais il n'en a que faire, porcelaine visée. Et elle souhaite les billets.
Pathétique à leurs manières.
Perfides de leurs péchés.
Ignorant qu'il pouvait lui claquer entre les doigts à tout moment. Toi, qui penses ne pas jouer, tu es bien pris dans les mailles à t'amuser avec l'échiquier sanglant.
Ignorer les regards insistants, persistants, croire qu'elle peut s'en passer comme tous les jours de son existence. Chaleur de la peau qui lui échappe quotidiennement.
Tu te feras dévorer.
Tu comptes juste éloigner cet instant le plus longtemps qu'il le faut.
Parce que ça fait mal à l'égo.

Manteau écarté, replacé en contradiction par ses doigts, tout ce qui lui appartenait n'était que vol à même les gens près d'elle. Kleptomane des joyaux, quand ils frôlent l'excès. "We have a deal. Et l'interrogatoire n'en fait pas partie."
Admiration qui fait plaisir.
Rictus qu'elle pourrait relâcher si elle n'était pas prisonnière.  "Admire c'est la seule chose que tu devrais te permettre de faire." Proximité qui se fait encore sentir, garde les sens en alerte, une envie démente, contradictoire. Index qu'elle pose sur sa joue, observe le travail, en essuie une dernière trainée. Touche d'elle, Lilith, froide sur le volcan. Phalanges qui s'apposent finalement contre le mentons, mâchoire qu'elle relève quand pour freiner la course sur la silhouette. "What do you want exactly ?"
Les cachettes ne sont plus que pour les passants.
Pour le reste.
Bête des flammes.
Elle n'en dissimule plus rien.

le sang brûle dans ses veines, embrase tout sur son passage - ne laisse dans ses sillons que désir et avidité.
parce qu'il entend l'envie de jouer dans l'écho de tes syllabes, y décèle ce qu'il cherchait à provoquer depuis la première seconde où il a posé les yeux sur ta silhouette - cette faim insatiable qui fait déjà vibrer chacune de ses cellules ; celle qu'il arrive à peine à brider.
parce qu'il se voit déjà parcourir chaque centimètre de ta peau avec ses pulpes embrasées, planter ses crocs dans le doux velours de ton cou - laisser derrière chaque baiser une marque te revendiquant comme sienne, rien que le temps d'une soirée.
souverain gourmand à l'appétit sans fin, ce n'est qu'en te dévorant qu'il pourra calmer sa faim.
oh, i'm admiring. les syllabes s'étendent à la même lenteur que le rictus s'emparant de ses lèvres, ses yeux s'ancrant dans les tiens. come on, you know what i want. mots murmurés à la surface de l'épiderme, le souffle effleurant l'intérieur de ton poignet ; il serait venu y déposer ses pulpes si le cylindre n'y était toujours pas logé.
the better question is... et d'un mouvement fluide, il se relève enfin, relâche la proie de son filet ; espère que tu te seras laissée tomber dans un tout autre piège. ses phalanges viennent entrelacer les tiennes, rien que le temps d'un instant - déposer au creux de ta paume ce billet tant convoité. y a plus que quelques dizaines de centimètres qui vous séparent quand il vient murmurer au creux de ton oreille are you willing to give it to me ?
les dés sont lancés.
les cartes sont jouées.
et l'avenir de votre soirée repose entre tes phalanges dorées.