⸸ good to the last drop (leon)

y a l'adrénaline qui sillonne ses vaisseaux.
les cris de la foule en soif de sang qui s'écrasent contre les tympans dans un vacarme familier - bête de foire habituée au spectacle, un rictus venant animer les pulpes tirées.
certains sont venus pour le voir lui en particulier, l'animal enragé qui sait pas s'arrêter même quand le corps vacille au bord de l'abysse - la douleur que son encéphale sait pas traiter. ils connaissent sa réputation, savent que c'est le bon cheval sur qui miser ; qu'il leur amènera la victoire ou aura la décence de crever à leurs pieds.
d'autres sont sûrement venus pour l'homme se tenant à ses cotés, prêt à entrer dans le ring et s'acharner sur lui sans pitié.
le reste est là rien que pour le carmin qui s'apprête à couler, que pour la violence gratuite devenue divertissement rentable.
ready to get your face beat, old man? il lève le poing et te l'offre comme guise de peace offering avant le carnage ; de quoi promettre que vous donnerez tout et qu'y aura jamais de spectacle aussi euphorique que quand ce sont vos quatre poings qui virevoltent en unisson.
la voix de l'organisateur résonne alors dans l'espace souterrain, annonce la fin imminente des paris et le début de votre match anticipé. l'épiderme se galvanise alors que les spectateurs retiennent leur souffle et que vous entrez enfin dans le ring érigé pour la soirée - let the show begin.

c'est un spectacle, autant de là-haut, que d'en bas. le grillage où les silhouettes s'agglutinent, où ça joue du coude pour se retrouver au premier rang. ils sont tous là pour eux, pour lui peut-être. s'en fout un peu au final, il est pas là par vanité pour se faire adoré. son habit qui détonne tellement. au milieu de tous les gamins à moitié à poils pour impressionner ; papi qu'a l'air décontracté, au point d'en oublier sa présence. c'est ce qu'il fait de mieux leon, il se change pour s'adapter à la situation ; pourrait attirer tous les regards et les mises si c'était son but... mais c'est pas le cas. parce qu'il sait, moins on perçoit ses chances de gagner, plus il touchera gros -- c'est simple, c'est mathématique. c'est tout ce qu'il veut de ce taudis ; the cold hard cash.

les mains dans les poches, y'a une main qu'en sort pour passer sous son nez dans un reniflement discret. ça caille ici. mais bientôt, la chaleur montera quand les corps s'échaufferont dans le ring. l'adversaire à ses côtés, aussi décontracté que lui ; l'aura d'un habitué. le rire qui fend les lèvres alors que le poing vient rencontrer le tien. come on kid, you don't need to give me a reason to send you to hell and back. à lui rendre la pareille ; entre pro, y'a pas besoin de frimer, leur art suffit à faire la discussion.

oh and, don't beat my face, i worked too hard for it to get ugly. les derniers mots à s'offrir, accompagné d'un clin d'oeil avant que le rideau ne se lève. showtime. il t'attend pas, sort des coulisses improvisées pour s'offrir aux regards de la foule. réaction mitigée, faut dire qu'il passe pas souvent ; y'a qu'un ou deux réguliers qui le reconnaissent. toi, par contre, on te reconnait ; t'es un favori à les entendre. t'as ton moment de gloire, grandement mérité il se l'imagine sans problème. et puis ça se calme, un silence pesant qui s'installe ; lourd d'une tension impatiente. 3, 2, 1. FIGHT! et ça explose d'un coup en cris exaltés. ils ont pas besoin de le dire à voix haute pour qu'il les entendent ces coeurs qui scandent d'un même souffle : du sang, du sang, du sang. son regard se pose sur ta silhouette, les mains sortent des poches, mais la posture demeure détendue (presqu'arrogante) ; ses doigts qui t'invitent éhontément à faire le premier pas.