every breath you take | minjae

Le voile de Nyx, les astres sont morts et la Lune est basse. L’heure du crime. La vermine est dehors, le talonnement de ses bottes une cacophonie dans la nuit muette, il devrait bientôt passer par là. Jinsol le sait parce que Jinsol le traque depuis un bon mois. Ses faits et gestes, son emploi du temps morose, sa routine éclatée depuis la chute du héro qui lui servait de grand-frère, l’implosion de fissures pré-existantes — des morceaux qu’il aurait aimé tangibles pour pouvoir les profaner de son touché, quelle histoire lirait-il s’il pouvait déposer une main sur le velours tranchant de ces morceaux d’âme ? Une chose de fantasie. Ô Jinsol pouvait bien rêver du secret de l’Univers. Lire cette laideur, lire cette beauté, étancher sa fascination morbide pour le souffleur de verre, faire taire cette obsession sortie d’absolument nulle part. Pas sa première, pas sa dernière. Ces jeux malsains lui étaient familier. Ça aurait pu être un autre, mais il a fallu que ce soit Minjae.

Il en connait un à qui ça n’allait pas plaire. Tant pis. Le joaillier aurait dû savoir que le rat laisserait traîner son museau là où il ne fallait pas. La maigre surveillance qu’on lui avait si joliment demandée n’avait même pas exister le temps d’une journée, le débordement de son intérêt prenant le dessus sur une modération inexistante dès sa première lecture. Il ne pourrait pas mettre le doigt sur le pourquoi. Un brin de sadisme, très sûrement. L’attrait d’un joli minois, peut-être. Le conte horrifique du plus jeune d’une famille dysfonctionnelle, probablement. L’orphelin est, après tout, toujours partant pour le visionnage d’un bon traumatisme — il y avait quelque chose de sirupeux dans l’allure de la misère humaine qui le rendait légèrement fou.

Euphorie dans les veines. Son rendez-vous approche. L’ombre d’une camionnette noire se glisse dans la rue. Les yeux rieurs, le nuisible abandonne son chewing-gum à la cannelle sur le mur du fast-food avant de se glisser dans son enceinte. Dernier client, ses talons claquent trois pas sur le sol gras avant qu’un bras passe sous son cou, le baiser froid d’un revolver sur sa tempe. Un premier cri strident perce la bulle de silence, annonciateur du chaos à venir, vite étouffé lorsqu'un des cinq malfrats au masque de clown aboie à la clientèle de garder le silence d’une voix pincée. De la petite racaille. Les braqueurs du dimanche ne se connaissent pas entre eux, réunis par un critique besoin d’argent et un unique bout de papier.

Une lettre d’ANIMA. Une date, une heure, trois combinaisons de code. Moment opportun où les coffres contenant les gains de la semaine de l’enseigne populaire sont ouverts. Seul instant vulnérable où la multitude de billets est accessible, juste avant son dépôt en banque, après avoir été compté une nouvelle fois évidemment. Il ne leur a pas vendu cher, cette précieuse information. Son salaire véritable tombera plus tard.

Otage officiel, il est traîné comme une poupée de chiffon jusqu’à la ligne de caisse. Des ordres sont donnés, des menaces surtout, le responsable de l’établissement tombe dans les pommes et Jinsol zieute l’horloge au mur.

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Hurlement cognitif, le breuvage à l’absinthe. Le grésillement des souvenirs heureux, la cassette semble se rembobiner dans cet infernal enfer. Les lèvres mouvantes apportant la tragédie d’un guerrier se noyant dans le styx. La cacophonie des cris internes, ses phalanges s’agrippent à ses fibres capillaires pour quémander la quiétude. Le son s’estompe de sa gorge, profanation de la réalité. Le déni griffe sa rationalité. Les sanglots s’évaporent sous la fiévreuse qui embrase son essence. Damné s’amourachant de son agonie. Ses ongles rongent la chair de ses doigtés. Démentielle emprise du démon, ce susurrement brisant son ouïe sous un remord d’inutilité. La compression d’une poigne explosant son palpitant en une prise. Conscience absolue de tout repos, la plénitude hilare sous les draps immaculés du garnement. Le cycle s’éternise pendant des jours entiers. Et son soupir implore sa rédemption. Dans cette chambrée obscure, il s’adonne à l’amour nauséabonde des ténèbres.

Toutefois, les responsabilités d’un héritage ôte le prisonnier de ses maux à s’émouvoir dans la monotonie du héros parfait. Un ordre de la déesse sous une influence de malfrat dans un endroit public. La brume de ses oeillades ne discerne aucunement la vitalité de son possesseur. Seul son apparition sera souhaité. Un test pour discerner sûrement son aptitude à remonter ce trou béant. Le jouvenceau n’accordait aucune abnégation face à cette autorité corrompu. Pourtant, la fièvre reste inquisitrice de son trône.

Le tintamarre des sirènes, les lumières dansantes sur les traits fins de son facial, l’endroit assiégé par les autorités et les piaillements des médias. Ses gants façonnaient des petits flammèches autour de ses fibres osseuses. La claquement de ses semelles sur le sol souillé par l’avarice humaine. Ses oeillades se permettaient de visualiser le nombre d’individus offusquant notre belle divinité. 1,2,3….7,10. Le silence choyait son entité alors que le chef ébruitait son exécrable ordre de s’adonner à sa dominance sous la menace de faire exploser la cervelle des détenus.

Ses prunelles se brouillent, un voile de flou s’octroie sa vue. La délicieuse fièvre s’amuse à torturer ce charnel en peine. Le jouvenceau dépose sa dextre sur sa trempe quémandant un sevrage de sa souffrance. Hélas, un bruitage cueillait la psyché du héros agonisant, une balle fut dirigée vers son doux minois. En un claquement de doigt, la balle fondait éclaboussant ses traits faciaux de sa conception. Sa dextre s’élevait pour claquer plusieurs fois, les armes à feu s’enflammaient, s’écoulant comme une fade substance liquide. Seule l’arme à feu qui détonnait un otage dont les traits juvéniles semblaient être connus par le héros, semblait être confectionné par un matériel s’opposant à la morsure du feu. Ses gants s’enflammaient alors que son approche rapide fut de séquestrer la gorge du malfrat pour libérer son otage connu. Les flammes étaient contenues par la maitrise des idéaux d’un défunt ainé. Ses pupilles dévoilaient un rayon ébène, une dilatation d’excitation de décimer la vermine. Toutefois, il relâchait son emprise en songeant à la déception de ses valeurs. Les hommes de sécurité s’émerveillaient à faire plier le genou des autres importuns sans aucunes armes. Ses iris s’attardaient sur l’otage en quémandant un brin d’attention.

« Es-tu blessé ? Penses-tu être apte à te déplacer vers l’ambulance ? »

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Prompte jacassement des infidèles. Les mirettes inquisitrices, d’une droiture esseulée de toute quiétude enchanteresse. Le fleuve des mots naviguait vers l’ouïe de l’héroïque destructeur opprimé par ses propres chaînes psychotiques. Psyché en larmes. Froideur lisible, absence de cette bienséance tant proclamée par l’aurore de sa procréation. La sagesse d’un mouvement de son poignet pour cueillir la poigne tendue du pauvre effronté remué par ses simulacres émotions. Toutefois, dans cette force adonnée pour redonnée le blason de cette attraction terrestre, une secousse fut émise. Une suspicion, une interrogation survenait à s’octroyer l’attention du poupin sulfureux. Souvenir d’une essence, un timbre de voix, d’un visage fortement connu dans des images sélectivement égarées dans un tiroir. L’emprise de sa senestre s’estompait dès lors que cette droiture ombrageait la luminosité extérieure. Un plissement de ses paupières, le fiévreux embrumait sa vision, représentation vitreuse de cet interlocuteur sûrement familier.

« Hélas je crains vous avoir oub... »

Dialecte à peine audible brusqué, meurtris par l’écoulement de l’irrigation de l’eau sous une sonorité stridente. Son facial délaissait son intrigue insoluble pour se complaire dans cette pluie synthétique. De son enchanteresse fumante, les gouttelettes s’estompaient en nuée gazeuse. De ces jours dévastés, les larmes des cieux semblaient une nouvelle fois l’appeler. Hélas, son égarement certifiait sa naïveté dès le moment importun. Des cris véhiculaient une surprise à la détonation des plus nuisibles.

La protection du civil devenait une priorité absolue. Dans une précipitation plutôt minutieuse, le class A se permit d’inviter le jouvenceau à ses côtés dans l’une des pièces blindées ouvertes pour y blottir une protection grâce à sa résistance à toute épreuve. Un tremblement de terre, le claquement de cette serrure se scellant en leurs dos pour imposer la repentance de leurs damnations.

« Je vais sûrement me répéter, mais cette fois-ci, est-ce que vous allez de nouveau bien ? »

Situation burlesque, les deux effrontés choyaient le confort de l’opulence sans y être invité. De cette douce inspection sur les pores de porcelaine de son interlocuteur, quelques tentatives vaines fut émises contre le blindage de cette forteresse imprenable. Un long souffle s’évadait des charnues d’Iblis. Son châtiment rongeait son esprit, l’embrasement de sa prestance. La fièvre dévorait son entité jusqu’à lui octroyer la chimère d’une voix familière. Celle du défunt orateur de ses nuitées.

« Nous allons attendre que cette porte s’ouvre de l’extérieur. Il nous faut encore un peu de patience. »