♡,, wrong place ❪ yuri ❫

“



joli théâtre de marionnettes -
c’est toi qui tires tous les fils.
les sourires sont de façades et bae s’articule en silence - elle fait ce qu’elle sait faire de mieux : se tenir là et être jolie.
elle s’est longtemps demandé si t’étais toi aussi un pantin ;
toi et tes sourires de velours, ton touché savant, ce coeur qu’elle a cru parfois brûlant.
bae a été aussi idiote que toutes les autres, sans doute, à croire pouvoir effleurer ton âme cachée, meurtrie d’incompréhension, pour ne découvrir au final que ce néant dont tu portes le nom.
alors quand les caméras s’éteignent et que le silence l’embrasse de nouveau, elle te regarde autrement, bae.
ignore cette douleur acerbe dans sa poitrine en souvenir de l’abandon dont elle a souffert.
toi comme tous les autres, vous ne vous intéressez qu’à ce qu’on peut vous donner. vous arrachez la moindre parcelle de chair jusqu’à ne laisser que les os, véritables charognards au sommet de la chaîne alimentaire.
c’est ce qu’elle est bae, sûrement, à tes yeux.
une proie.
et c’est avec certitude qu’elle se tient là devant toi, sans pour autant oublier vos instants plus intimes, secrets, ces moments où tu as su lui donner cette importance qui l’a rendue accro, lui a fait croire à un échappatoire quand son coeur insatisfait réclamait un peu d’attention.
“we’re done for today i guess.” sourire léger tandis qu’elle réajuste sa veste, ôte ses cheveux coincés dans son dos. “what you wanna do?” parce que c’est toujours toi qui possède les rênes. bae se contente d’attendre, à se demander ce qu’il adviendra de sa soirée, car quand tu es dans l’équation, tout se complique inévitablement.
(et demain tu me laisseras,
je le sais,
je ne t’aime pas tu sais yuri,
pourtant je me sens meurtrie
et presque abandonnée à chaque fois que mes draps refroidissent,)
et pourtant si tu  veux la posséder tu le pourras,
comme à chaque fois.
tu es de ces gens là, yuri, tu arraches. tu prends. tu possèdes.
et puis tu délaisses.

Bae, finissons le travail.
Te disloquer une bonne fois pour toutes, ça te dit ?  

Les cœurs qu’il vient trop facilement broyer de sa main.  
Qu’importe les larmes. Qu’importe les écorchures.
T’as joué, t’as perdu.

T’es allée droit dedans, alors que tu savais que tu allais te faire déplumer.  
(C’est ta faute, non ? alors pourquoi pleurer ?)

Bae, quand tu le regardes, as-tu vraiment vu un prince charmant ? Ne mens pas. Ne te mens pas à toi-même.
(Sois pas conne.)  

Si t’en dessines des désillusions, en façonnes ses bras cruels. C’est ton problème, non ?  
Ou alors peut-être que les charognards c’est ton genre ? Y as-tu pensé ?  
Faut croire, t’es encore là.  

Son regard qui t’a hantée pendant tout le tournage ne semble ne pas t’avoir suffi. Tu te présentes à nouveau à la fin.

La jolie fleur veut de nouveau se faire cueillir.

“Now you’re here. I wanna hang out with you.” Et peut-être qu’il t’arrachera pas trop brusquement du sol cette fois-ci.

(yuri tu m’as fait haïr ce monde,
tu sais ?)
quand tu l’observes de cette manière, entamant cette mélodie de feu et de glace ;
elle se sent figée et consumée de l’intérieur.

mécaniquement, elle s’offre de nouveau à toi –
parce que si elle ne se présente pas, tu finiras par venir la hanter, n’est ce pas ?
c’est plus simple de s’offrir au loup que de se faire pourchasser - à espérer que l’aube ne tardera pas à se lever.
(et quelque part elle aime ça,
sentir tes crocs contre sa peau,
comme pour lui rappeler ce que ça fait d’être un instant animée dans le regard d’un homme qui la désire,
l’observe,
la rend spéciale juste un instant,)

ses doigts se nouent, tandis qu’un sourire se grave au rebord de ses lèvres avec cette douceur dont elle seule connait le secret. « great. was thinking about this rooftop bar on the avenue. need a whisky before anything goes on. » et elle songe à ces autres nuits tes côtés, mêlées de soupirs et de verres où ne demeure qu’un vestige de glace à demie fondue. quand vos vies semblaient encore quelque part liées – parce que bae était promise à cet avenir là avant de perdre tout son intérêt.
est-ce que tu regrettes parfois son absence ?
elle sait que non,
et pourtant, quand elle te regarde, y’a toujours cet espoir -
(je suis fatiguée d’être devenue invisible)
« let’s go. » qu’elle lâche sans hâte – ouvre la voie en direction de la rue ; parce qu’elle est ainsi, bae.
elle n’attend pas son heure.
elle choisit toujours de quelle manière elle rencontrera son bourreau.