when it rains, it's really pouring ⸻ ari

Quelques SMS échangés, et les deux frères se sont mis d’accord pour aller à la plage.

C’est Haryu qui a initié ; étonnement – ou pas. Quoi qu’il en soit, le dernier repas de famille l’a laissé cafardeux. Il s’est disputé avec Kanon, et finalement, aucun des deux n’a participé au repas. Il ne sait pas si Ari est au courant de ce qu’il s’est passé, mais lui a décidé de ne rien dire, accablé par l’idée d’être un poids pour tout le monde, quand les sourires se sont éteints il y a des années, et qu’absolument rien dans cette vie ne l’encourage à le retrouver. Il veut simplement trouver un peu de réconfort, quand rien ne l’accroche à cette vie, quand il voudrait tout envoyer valser, mais qu’il n’en a pas le courage, au risque de sacrifier la maternelle. Au milieu de tout le monde, le jeune homme se sent incompris. Et parce qu’il est supposé être l’aîné, il se sent tel un incapable.

Et puis maintenant, il y a Reina, nouvelle lubie de son père et sa belle-mère dont il ne veut pas parler ; même s’il sait qu’ils sont peut-être déjà au courant – encore une fois, il est le dernier que l’on tient au courant.

Alors le voilà installé dans son SUV flamboyant, sur le chemin pour récupérer son frère. Il conduit habilement jusqu’à la destination, avant d’arrêter le véhicule en double file, warnings allumés.

Je suis là.

Téléphone déposé, puis en attendant que le cadet ne monte dans le véhicule, Haryu allume le GPS pour se rendre à Naksan. Le trajet affiche deux heures, il a bien fait de prévoir des boissons, qui trônent fièrement dans les deux portes gobelets centraux du véhicule. Ce dernier est également rempli en carburant, ils ont donc largement de quoi faire l’aller-retour.

Il scrolle son téléphone un moment, jusqu’à que quelqu’un toque à sa vitre et qu’il ne sursaute – heureusement que les vitres sont teintées. Haryu repose son téléphone et déverrouille la porte.

rares,
elles étaient rares les fois où haryu était celui qui engageait la conversation. non pas que les frères sin ne s’entendaient pas, bien au contraire, mais ari n’était pas quelqu’un qui faisait le premier pas non plus. par contre, dès qu’on l’appelait, il était un des premiers à rappliquer, parce que la famille était plus importante que tout pour lui, surtout son frère, sa sœur et bea.

à venir s’en dépêcher, maillot de bain mis, vêtements simples, quelques caresses pour béa et le voilà dehors, pas qui se veut rapide, il ne voulait pas faire attendre son frère une seconde de plus. panier de pique nique en main, il fallait se l’avouer, ari avait passé la plupart de sa nuit à cuisiner, peut-être qu’il en avait trop fait, peut-être que c’était son but, pour en laisser le surplus à son aîné, pour s’assurer qu’il se nourrissait suffisamment.

sourire,
ari avait un léger sourire aux lèvres lorsqu’il montait, enfin, dans la voiture d’haryu. à regarder le gps pour savoir où ils allaient aller, naksan ? ça devrait faire l’affaire, puis ari s’en fichait royalement où il était tant qu’il était en bonne compagnie. à privilégier la qualité sur le reste. t’as pas trop attendu, ça va ? oh et de quoi tu voulais parler ? enfin.. je crois que t’as un truc à me dire. et il le sentait que le temps n’était pas réellement à la rigolade, est-ce que haryu cachait quelque chose de sérieux ? sûrement, mais qui ne le faisait pas de nos jours.

—Non, ça fait deux minutes, ne t'en fais pas. Ca va et toi ? Tu as préparé à manger ?

Alors que ses yeux suivent le panier être déposé sur le sol de la voiture, brillent avec un intérêt certains. Il espère déjà pouvoir le manger ; quand il sait déjà que son estomac va être ravi. Et Haryu, face à Ari, face à ce festin qu’il a préparé de ses mains spécialement pour eux, il ne peut cacher son bonheur comme il a l’habitude de la faire, quand les trois quarts du temps il est essentiellement triste, en colère, frustré et bien d’autres émotions négatives que sa situation lui procure – dépression bien ancrée en lui, impossible à faire partir, mais soulagée par les médicaments. Alors quand il dit que ça va, tout le monde sait pertinemment que c'est fondamentalement faux, mais ça pourrait être pire.

— Ah non pas spécialement…

L’honnêteté d’Ari le prend au dépourvu ; bien qu’il est toujours été comme ça. A ce moment précis, cela lui donne la sensation qu’il lit dans ces pensées. Mais des choses à dire, il y en avait, c’était peu de le mentionner. A cacher beaucoup trop, à prendre sur lui beaucoup trop ; parce qu’il pensait que c’était son rôle, celui que son père lui avait donné.  

Une fois que son petit frère est installé dans la voiture, il démarre et déplace le véhicule pour le lancer vers leur destination qui est à bien deux heures de leur point de départ. Ca leur laisse largement le temps de discuter.

— Je me suis disputé avec Kanon… Encore… Mais il n’y a pas grand-chose à dire.

C’était souvent la même chose. Il se blessait, elle voulait le soigner, il n’était pas d’accord, ne voulait pas qu’elle se fatigue pour lui alors que tant d’autres personnes ont besoin de ce pouvoir – plus que lui. Il sait également que son père ne verrait peut-être pas cela d’un bon oeil, voire même, à très mal réagir. Ce n’est pas un secret que Ryu n’aime pas leur père ; il le déteste même, pour tout ce qu’il lui fait subir. La cause principale étant qu’il le menace de s’en prendre à sa mère s’il ne fait pas ce qu’il veut. Ceci incluant le fait de ne pas mourir. Mais sans ça, peut-être que cela ferait des années que le héros aurait mis fin à ses jours.

— Et papa m’a fiancé. Ou va, c’est pas encore officiel.

C’était sûrement la nouvelle la plus croustillante du jour.