nothing ((haryu))

peut-être qu'elle n'aurait pas dû, que la raison pour laquelle elle s'était ouverte un peu plus à lui n'avait pas aidé comme elle l'aurait pensé. ou alors peut-être que tu étais toujours trop naïve songyan, naïve au point de croire que tout le monde avait une porte de secours ouverte, qu'une solution au trauma, à la torture de tous existait. tu voulais y croire, dur comme pierre, et même alors que tout ce que tu avais pensé faire, pensé pouvoir dire ne semblait pas marcher, comme si elle parlait à un mur qui montrait deux trois fissures par moment, tu n'allais pas totalement abandonner. non. parce que si tu décidais d'abandonner, tu ne savais pas comment tu allais le retrouver. certes, il n'était plus la personne importante pour ta vie entière comme auparavant, mais rien que le fait qu'il l'avait été fut un jour était suffisant. tu voulais le voir sourire, l'entendre rire, voir celui qui s'est écroulé sous la culpabilisation revenir de ces cendres pour briller à nouveau. peu importe qu'il soit carmine sous ce masque, ou haryu tout simplement, qu'il puisse vivre comme n'importe qui devrait en avoir le droit. et il était là, au fond, les gestes qu'il te montrait le prouver, il fallait juste maintenant trouver comment le sortir de ce gouffre.

d'un geste rapide de la tête, dégageant mèches et regrets de son visage, un sourire apparut à nouveau, souhaitant être la plus franche, la plus elle possible. « tu peux te défendre aussi. je ne sais pas exactement comment, peut-être que pour toi la violence n'est pas nécessaire. mais d'une façon où d'une autre, une porte va s'ouvrir un jour. comme elle s'est ouverte pour moi. » si pour elle la porte avait été son pouvoir, sa capacité de oublier les détails qui étaient trop durs pour se concentrer sur ce qui était important, ce qui était urgent, pour lui, il fallait encore qu'il la découvre. et elle comptait être là, peu importe sous quelle forme, présente pour l'entendre, pour le laisser parler, pour avoir une présence à ses côtés. aussi énervant que cela pouvait être, d'être devant une personne qui avait déjà tout abandonné, sa propre vie, ses envies d'être, laissant la dépression faire son chemin jusqu'à son âme, la chinoise ne pouvait pas être énervée, elle ne pouvait pas lui en vouloir, de s'être laissé tomber aussi bas. car à son place, elle en serait probablement à la même étape, coincée éternellement dans le passé, au point où rien ne se montre, rien n'est présent d'autres que ses "erreurs". « d'accord, si tu penses que c'est une chose que je ne devrais pas faire, je te laisse gérer. seulement, promets moi une seule chose, s'il te plaît. »

passant son bras autour du sien, les entrelaçant, la brune sourit quelques secondes, fixant le jeune homme dont elle savait très bien qu'elle n'aurait pas de retour de regard. si elle ne pouvait pas l'aider ici, maintenant, lui donner sa porte de secours, alors elle fera la seule chose dont elle sait qu'elle sera toujours capable, que personne ne pourra lui retirer, même athena. « si un jour tu ressens que tu as besoin de crier, de pleurer, de parler, de tout lâcher d'un coup, appelle moi d'accord ? » sa présence était tout ce qu'elle pouvait lui donner, l'inquiétude éternelle qu'elle aura pour lui, pour sa santé, pour son moral, pour ce qui fait de haryu lui-même restera là, en elle, jusqu'à qu'elle le voit à nouveau sourire comme avant. « non tu ne me dérangeras pas. et non tu ne me blesseras pas. alors s'il te plaît. je ne suis pas psy, même si athena peut en penser autrement parfois, mais je suis toujours ton amie au fond non ? enfin... c'est compliqué mais... tu peux me parler comme à un ami. » compliquée c'était plutôt amusant à dire, venant de celle qui refusait une conversation sans un "pardon" réel. mais si elle devait tout mettre de côté pour lui, même pendant plusieurs années, elle le ferait.