slowmo, kiharee.

ça hurle et ça fracasse. y'a la colère dans l'air. elle fend la noirceur, traverse la porte fermée pour éclater dans l'air ; alerte le voisinage des égos froissés. les injures et les menaces cinglantes se suspendent dans l'air, comme si tout autour, on retenait son souffle. une tasse vole, traverse la pièce avant de se fracasser en mille fragments contre le sol. le silence tombe... à se demander si la tempête est passée.... mais elle reprend, se déplace. y'a le bruit des talons qui heurtent le plancher, le bruit de la lourde porte d'entrée qui s'ouvre, et qui claque en fermant -- y'a sa voix qui demeure suspendue pourtant, comme une épine dans le coeur du propriétaire : nous deux, c'est fini!

les nerfs à vif et l'insulte plus cuisante encore que la trace de ses doigts brûlante contre son derme. les mots injurieux caressent les lèvres dans une mélodie cacophonie. il faut un certain temps avant que les émotions ne retombent, que le sang cesse de bouillir. mais la clientèle demeure absente de si bon matin, alros il se le permet. elle est partie, et il ne reste plus que lui dans le commerce vide ; plus que lui, pour ranger les fracas de leur amour explosif. un coup contre la porte avant de prendre entre ses doigts le balai -- forcé de nettoyer après leurs excès de colère. c'est au beau milieu de la tâche que la porte s'ouvre à nouveau, venant briser la bulle paisible s'étant installée. un sourire capitaliste s'installe sur les lèvres alors qu'il pose ses yeux sur la cliente. bienvenue au time out café.

Les nuits sont fraiches et bien souvent parsemée d’insomnies. Pauvre gamine en proie aux terreurs nocturnes depuis toute jeune, personne n’y avait jamais vraiment porté attention, tout n’était qu’invisible. Quand les premiers rayons de soleil viennent prendre la place des étoiles c’est comme une forme de soulagement, quand le soleil est là tout va bien non ? Aree est du genre à croire que les démons ne surgissent que la nuit laissant au jour une chance de renouveau. Une dure journée l’attend elle le sait, un script à apprendre par cœur et un shooting photo, elle n’est jamais très à l’aise face aux lumières des projecteurs mais elle fait avec, elle n’a pas le choix cela fait parti du jeu. Afin de mettre toutes les chances de réussites de son côté elle décide d’aller ailleurs prendre un café afin de mettre ses idées au clair et se donner l’énergie nécessaire pour commencer la journée.  Il n’est pas si tard que ça et pourtant les rues sont déjà bondées, preuve que le soleil apporte son lot quotidien de mouvement en tout genre.

Son attention se porte sur un café qu’elle ne connait pas, elle est sensible à l’esthétique de la devanture et surtout il n’a pas l’air d’être rempli ce qui arrange bien ses affaires après tout il est difficile encore pour la jeune héroïne de deal avec sa nouvelle célébrité. Elle a l’impression d’être une inspecteur, de ne pas être légitime, alors chaque instant de paix elle le savoure comme le café qu’elle s’apprête à commander. Lorsqu’elle entre le café il est vide à l’exception d’une personne qui la salue. Ses yeux se posent sur lui et son cœur ne fait qu’un bon.

Il est beau, dieu qu’il est beau, il a un regard à s’y perdre et le ton de sa voix la fait frémir. Elle a l’habitude que son cœur réagisse aux voix masculine mais cette fois c’est différent elle le sait, elle le sent cette fois c’est la bonne. « Bonjour.. merci bienvenue aussi.. » dit-elle maladroitement « Enfin non pas bienvenue car vous êtes déjà ici je suppose depuis longtemps.. avant moi.. hahah » elle se perd dans ses propos incohérent jeune innocente bien trop naïve devant un homme comme toujours. « Je vais prendre un café.. ou même deux ? autant de café que vous voulez » dit-elle doucement avec son grand sourire, à se perdre dans son regard elle en est certaine maintenant il n’y a pas que le café qu’elle savourera ce matin.

se dévoile aux prunelles sombres les traits séraphins. un sentiment de déjà-vu, mais qu'il saurait pas replacer. la young justice qu'a jamais été faite pour sa démographie ; trop vieux pour s'intéressé à la nouvelle jeunesse dorée. ça ne le concerne pas, ça le concernera sans doute jamais. mais il la voit approcher, alors il dépose le balai, reprends sa place derrière le comptoir. la tâche aurait été celle de linzy, si elle l'avait pas quitté en fracas. la pensée arrive à échauffer les cendres de son énervement. que les balbutiements de la cliente pour le tirer de ses pensées. elle tourne en rond, s'emmêle les pieds et trébuche ; et il est là pour observer, le coin des lèvres s'élèvant en amusement confus. sait pas trop comment réagir quand elle fait aucun sens. commençons par un seul café ? s'accroche à la seule chose à laquelle il puisse s'accrocher, à cette unique information utile dans tous les mots qu'elle avait déballés. drip? latte? espresso? énonce les différentes options, sa main pointant doucement vers le menu affiché derrière lui où toutes leurs spécialités apparaissent. il fait preuve d'une patience exceptionnelle, de celles qu'il a mis des décennies à perfectionner -- l'oeuvre d'une vie pour celui qui a toujours su attendre le bon moment pour agir. gâchis d'utiliser ses compétences dans un tel contexte sans doute, mais la vie de simplicité qu'il avait finalement choisie après des années à vivre dans le danger. notre café filtre avec nos grains guatémaliens sont particulièrement appréciés de notre clientèle. qu'il ajoute pour l'aider à faire son choix, guider cette jeune brebis qui semble si égarée dans le silence du commerce.

Pourquoi était-elle si nerveuse ? Après tout, ce n’était pas la première fois qu’elle commandait un café, mais c'était sans doute peut-être la première fois que son cœur allait exploser à la seule évocation des multiples boissons proposées. Elle buvait ses paroles sans vraiment l’écouter; il aurait pu lui raconter tout et son contraire qu’elle aurait continué à sourire bêtement, comme elle le fait maintenant. Son problème à elle ? Trop faible devant les hommes, eux, bien trop beaux.« Woow, tout ça a l’air délicieux… » Comment pouvait-elle lui avouer que le café n’était pourtant pas sa boisson de prédilection ? Elle en buvait pour se donner un genre, celui d’une femme d’affaires redoutable. Elle avait sans doute trop regardé la télé pour penser qu’une simple tasse de café pourrait changer la vision des gens sur elle. « Je vais prendre comme tout le monde alors, une tasse de… guatémalien ? » Elle n’est pas certaine de ce qu’elle avance, et elle sait d’ailleurs qu’elle va devoir cacher la grimace de dégoût quand elle en prendra une gorgée. Mais le réconfort que lui inspire le jeune homme vaut bien quelques cafés, non ? « Avec du sucre, beaucoup de sucre, une montagne de sucre ! Je suis un bec sucré, enfin c’est ce qu’on dit de moi. On dit aussi que je ne devrais pas prendre autant de sucre car ce n’est pas bon pour la ligne et ça gâche le goût du café. » Aree était partie dans un monologue très peu intéressant, comme à son habitude, s’en voulant intérieurement de toujours trop parler. « Je crois aussi qu’on me dit que je parle trop, et surtout pour dire n’importe quoi. Surtout à des personnes qui essayent juste de faire leur travail. » Elle affiche un sourire désolé, elle aurait dû se contrôler, mais malheureusement, Aree ne sait pas encore limiter son débit de parole. « Je m’appelle Aree… et je vais payer par carte. » C’est mieux pour tout le monde que de continuer à se ridiculiser.

le regard ne quitte jamais l'unique cliente, attend impatiemment qu'elle se décide enfin. le sourire sur les lèvres polis en un reflet parfait du capitalisme. son coeur qu'il peut presque voir battre au fond des prunelles vides de toute réflexion. un soupire réprimé ; gamine exclue du réalm des possibilités. sans doute trop facile à obtenir, trop enfantine, pas dans ses goûts ? et alors qu'elle entre dans un monologue sur sa consomption de sucre, il le sait, au plus profond de son âme : elle parle trop, elle l'épuise. hoche la tête, prétend de l'écouter alors qu'il se laisse emporter ailleurs ; linzy qui lui manque soudainement, insoutenablement. attend une accalmie dans le rap improvisé pour s'insérer à nouveau, refaire de cette interaction une discussion.

j'ai une proposition. il en pose une, l'empêche de continuer à parler. je te fais un moka avec extra chocolat. aurait proposé de retirer le café tout entier si elle n'avait pas débuté sa commande par : je vais prendre un café, autant de café que vous voulez.. parce que plus elle parle, plus il doute qu'elle apprécie réellement le café. mais il n'est là que pour la servir, pas pour lui apprendre à être plus sincère. il attend une approbation de sa part avant de lui pointer la machine afin qu'elle paie, alors que lui s'éloigne pour préparer le breuvage. ya que le bruit de ses mouvements qui résonne, arrive à assassiner la mélodie de fond de la radio. c'est votre première fois ici ? mais ça ne sera sans doute pas la dernière vu la façon dont son regard suit ses moindres mouvements.