don't worry (you will) ☼ minrae 07

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suburbs, habitations (09.06.24)

Egoïste. C'est ce qu'il est, Minhun, au fond. C'est ce qu'il se refuse à être et, pourtant, il l'est. Quand le regard glisse sur Mao et sa silhouette éloignée. Quand il a le cœur qui se serre à l'idée que, ce soir, elle ne veut pas de ses bras pour s'apaiser. Et il ne sait pas pourquoi. A terriblement peur de savoir pourquoi. Alors il ne veut pas savoir pourquoi. Tout simplement. A-t-elle deviné quelle tromperie il a pu lui faire ? Sent-elle combien il se hait, chaque jour, de mentir en se penchant sur ses lèvres ? Il a l'adrénaline qui pompe dans les veines, et, pourtant, l'on a pas besoin de lui sur le terrain. Il risquerait certainement de provoquer plus de crises cardiaques qu'il ne pourrait aider à évacuer les personnes en danger.
Alors il rôde sans savoir quoi faire.
Il cherche la présence de sa femme qui le fuit. Cherche Meili et ne la retrouve pas. Se prend quelques autres héros dans les pattes et fait du smalltalk sans savoir quoi dire, vraiment, car l'anxiété est grandissante et il faut qu'il parte. Alors c'est ce qu'il fait.

Cendrillon a laissé une chaussure au bal, mais pas lui. Et quand minuit frappera, il restera ce cauchemar qui lui serre chaque jour un peu plus la trachée. Menace de le poignarder. Il ne sait pas où il va mais se reçoit quelques regards curieux, quelques chuchotis sur son passage. On le reconnait, parfois. Il ne s'arrête pas pour signer les autographes réclamés. Et peut-être que c'est une mauvaise idée, mais, au fond, il sait où il se rend. Tête penchée vers l'avant, épaules affaissées, il redresse le visage vers l'appartement qu'il a fui, quelques semaines auparavant. Et puis il entre.

Les pieds sont lourds. Ca claque contre les murs mal insonorisés. Ca fait vibrer et trembler tout son corps. D'appréhension. De confort. Il a besoin de Narae, ce soir, parce qu'il a l'impression que son monde s'effondre. Alors il toque et attend. Se triture les doigts. Se les mordrait, presque, jusqu'à ce que Nana ne lui ouvre la porte et alors le souffle se coupe. C'est qu'il ne sait pas quoi dire. N'a pas pensé jusque là. N'a pas pensé tout court. Mais les yeux écarquillés, là, quand il le voit, il a envie de se fondre entre ses bras et oublier que dehors existe. « Narae.... Hi. » Déglutit. Il s'attend presque à ce qu'on lui claque la porte au nez.

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suburbs, habitations (09.06.24)

Il pleut des cendres, cette nuit. Les larmes ont un gout amer qui traine dans l'fond des gorges, la noirceur de cette tempête coule dans le fond des verres de champagne - dehors le monde brûle. Les corps s'embrasent sous les yeux de ceux que l'on appellent Héros. Pourtant leurs mains sont couvertes de sang, ils n'ont d'héroïque que leurs titres, quelques exploits que l'on fait briller au milieu des abîmes. Ils ne sont pas mieux que les rats qui se trainent dans le chaos.

Et Nana le sait, que Nemesis n'est pas mieux, qu'il y a des monstres entre ces murs, et qu'ils meurent d'envie de prendre l'univers, de tout saccager - si Nana ne s'identifie pas à Athena, il ne trouve pas non plus sa place auprès de Némésis. Ils ne sont qu'un refuge pour lui - au fond ce n'est qu'une prison. Alors ces actes, il les regarde à travers l'écran, et se meurt de culpabilité. Il est un V, mais à quel prix ? Son esprit se tord, ses boyaux se retournent quand il pense à lui, se demande où est Minhun ce soir, et pourtant, le courage ne vient pas quand il hésite à lui envoyer un message, à lui demander où il est. Il n'en fait rien, laisser le téléphone retomber contre ses cuisses alors que son regard ne lache pas les flammes qui dansent face à lui.

Minhun l'a abandonné - n'avait-il pas raison ? Nana l'a laissé par le passé, est parti sans se retourner, le poison contre les lèvres. Il l'a mérité, ne lui en veut pas, non. Il aime chérir les souvenirs de cette nuit passée ensemble, peut-être que c'était la dernière, peut-être qu'ils ne se verront plus jamais - est-il seulement heureux dans ce mariage ? Il en doute, quand il repense avec quelle ferveur il s'est abandonné dans ses bras, à embrasser ses courbes d'une passion que Nana ne connaissait pas encore. Se souvient encore de son coeur qui s'arrête dans sa poitrine quand ils s'embrassent - et encore ce soir, quand une main s'écrase contre la porte, Nana saute du canapé, le pas pressé jusqu'au seuil de l'appartement, il espère. Espère que ça soit lui. Espère qu'il aille bien. Minhun! Dit-il en ouvrant la porte d'un coup, presque essoufflé d'avoir couru dans l'appartement. Il reste quelques secondes ainsi. Le regard planté dans le sien, il n'y a aucun colère, aucune haine dans celui de Narae. Non, il est peut-être légèrement triste, mais au fond, il est heureux qu'il soit là. Heureux comme jamais. Minhun... Qu'il murmure de nouveau alors que ses bras se tendent, s'enroulent autour de son cou, serrant la silhouette contre la sienne, l'accueillant dans sa chaleur, dans son amour qu'il a peur de prononcé. You're safe... Thank god... Et il ne le laisse pas partir, ne le laisse pas plus respirer, enfonçant son nez contre son cou, son odeur le hante, a marqué ses draps jour et nuit. I missed you so much... Il lui laisse un peu d'espace, se recule sans jamais cesser de l'étreindre. Et s'il n'avait pas peur, il l'aurait embrassé, ce soir encore. I'm glad you came. Il voudrait demander pourquoi il est là - mais au fond, il a peur de le savoir.

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suburbs, habitations (09.06.24)

Mais Narae ne lui claque pas la porte au nez, loin de là. Il l'entend s'exclamer et ça lui coupe le souffle. Voit son regard s'illuminer et aurait envie de se cacher. Il n'en fait rien. Se tient, là, les bras branlants jusqu'à ce qu'il ne se jette à son cou et cette fois, il tremble. Les bras s'enroulent par réflexe autour de la taille fine du garçon et les yeux s'humidifient étrangement. Les doigts s'accrochent à ses vêtements et quand le visage de Nana vient se blottir contre sa gorge, son propre nez vient humer ses cheveux. Son shampooing. Odeur familière qui lui avait manqué. Dont il avait chassé le souvenir en espérant ne se remémorer que la douce odeur de Mao, à la place.

Ca n'avait pas fonctionné.

Car là, alors qu'il le tient fort contre lui, alors qu'il n'a plus envie de se séparer de cette moitié fuie, il se rend compte que rien n'est comparable. Que son cœur ne battra jamais aussi vite pour personne. Et ça le brise. Ca lui donne envie de pleurer. Alors c'est ce qu'il fait. Quelques larmes s'échappent alors qu'il s'accroche à celui qu'il aime quand il n'a pas su aimer correctement sa propre femme. « I missed you too. » Qu'il renifle contre sa peau, yeux clos, profitant comme si on risquait de lui arracher ce brin de bonheur qui se profile sous la silhouette de Nana. Il croise le regard de Narae et, enfin, réalise qu'il pleure. Ecrase du poignet les cristaux et inspire profondément. « Sorry, I- » Inspire profondément, et ça tremble. Il s'avance, entre dans l'appartement, envahit l'espace de Narae et ferme la porte d''entrée derrière lui. Ils se retrouvent proches à nouveau. Trop proches, peut-être. Et Minhun a envie de se pencher et de se perdre à nouveau contre Narae, mais.
Mais il se sentirait trop vil de ne pas s'expliquer, avant.

Alors il glisse une main contre le visage de Narae et tout sort d'un coup. « I'm sorry I left you. I'm sorry I didn't come back and didn't even bother texting you. It's just- » Fronce les sourcils en se perdant sur le visage de l'autre. « I'm a horrible person, Narae. For you and for Mao. She deserves so much better. She deserves to be loved and I- » Il ne lui a pas dit. N'a jamais prononcé ces trois mots qui feraient basculer tout son monde drastiquement. Parce que ça l'effraie. Ca se bloque dans la gorge alros qu'il inspire. « I don't love her like that. » Aveu murmuré. Presque une confession. Il se penche, hésite, se recule de plus belle. Se punit comme il tente de le faire depuis qu'ils ont couché ensemble. « She's wonderful, truly. She's the best person I know. She's kind, pretty, smart and she makes me happy, too. And I cheated on her. With you. And I feel so bad for her. And for you. »

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Il attendait ce moment, plus qu'un autre. Le moment où Minhun se montrerait enfin à sa porte, le coeur en lambeaux, et l'air misérable sur son visage. Le jour où Narae le prendrait dans ses bras pour le rassurer, apaiser ses peines comme ses peurs. Dans le chaos de cette soirée, c'est le soleil qui frappe contre son coeur, sous la pluie qui menace de l'éteindre, et sans sa lumière, il sait qu'il n'est plus rien.
Garçon béni des anges, des dieux, Minhun est un prince qui vogue jusque dans les bras de celui qui se noie en enfer. L'instant est doux, presque magique. Apaisant l'espace d'un instant, tout ce qui tracasse et torture les crânes. Il avait besoin de lui, de sa présence. Un peu de sa chaleur pour se redresser. Nana le tire à l'intérieur et Min ne se fait pas hostile, referme la porte derrière lui. Il n'a pas envie de le lâcher, mais n'a pas envie de le priver de sa liberté.

La main contre sa joue est légère et lui arrache un sourire qui n'existe que pour lui - les autres n'auront que sa sale gueule et sa mauvaise humeur. Et l'homme éclate, soudainement, tout sort et Nana se prend une bourrasque en plein visage, qu'il ne tente pourtant pas d'éviter. Il le regarde, ses yeux détaillant chaque partie de son visage qui se ferme, son corps qui s'éloigne comme coupable de tous les maux du monde - il voudrait lui dire que ce n'est pas le cas, qu'il n'a rien fait, si ce n'est aimer.
L'amour.
ce sentiment qui crève son coeur, torture son être à chaque fois qu'il prend la parole, il le voit, le comprend. Lui aussi en a souffert - peut-être pas autant, quand il croise dans son regard, ces regrets et ces blessures que Narae ne pourra jamais effacer d'un seul baiser. Ssshhh... Qu'il murmure, comme de peur de le brusquer, de l'effrayer. Comme pour le rassurer, lui montrer que tout va bien. You're not an horrible person. Il se rapproche, brise les frontières que Min avait imposé pour se punir, et ses deux mains trouvent son visage, ses joues qu'il caresse de ses pouces, alors que son front se colle au sien un instant. You can’t control how you feel. I know that. Il dépose un simple baiser sur le bout de ses lèvres, chaste, il en voudrait plus, mais se fait doux pour le rassurer. And you are a wonderful person too. You have great values, you love everyone, you’re a sun in everyone’s life. You know, I’ve never met anyone like you. You’re unique, and I could talk about how I feel about you for hours. Il replace quelques mèches qui tombent devant les yeux de Minhun, derrière son oreille, souriant doucement. I know that you love Mao, she's important for you, and i can understand it. She's sweet and nice. She'll understand too. She wants to see you happy. And i want it too. I won't be mad if you want to stay with her... But you should live your life for you. For once. Not for her, not for me. Il expire, laisse quelques larmes couler le long de ses propres joues, baisse les yeux avant de le regarder de nouveau. I... I love you, more than anything. I love you so much.
Ca sort, ça soulage, autant que ça fait peur.
Parce que Narae n'a jamais été aussi vulnérable qu'à cet instant.

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Et il souffle. Et ça tremble, entre eux, lorsque son visage se retrouve si joliment entouré de mains adorées. Il inspire, ouvre les yeux, presse son front avec une douceur surprenante contre celui de Narae. Comme s'il avait peur qu'au moindre mouvement brusque, il risquerait de trop s'éloigner. De s'envoler. Loin de lui. Comme s'il avait peur de faire plus de mal, encore, que ce qu'il a déjà pu causer. « It's not about what I feel. It's about what I do. » Et c'est peut-être pire. Car Minhun, il déteste par-dessus tout briser la confiance de ceux qu'il aime. Et il a l'impression que jamais Mao ne pourra le pardonner d'avoir agi avant d'avoir osé lui avouer que, peut-être, il ne l'aimait pas comme il l'aurait souhaité.

Et tous les mots de Narae lui mettent du baume au coeur. Tous les mots de Narae lui arrachent la poitrine. Oh ! Comme il aimerait se perdre entre ses bras et ne plus jamais les quitter ! Comme il aimerait que la vie soit si simple... Au lieu de ça, le voilà : torturé par ses propres sentiments. A devoir choisir ce qu'il fera, maintenant. Et l'honnêteté ne s'est pas dirigée dans les bons bras directement. Saura-t-il rectifier cette erreur ? « I can't live with her anymore, Narae. It wouldn't be fair for her. But how should I tell her ? How can I tell her ? She's been nothing but nice to me. And I've lied to her. Hell, I cheated on her after we got married. If I'm the sun, I trully destroy everything I try to build, huh ? » Ricanement qui n'a rien d'amusé. Qui sonne un peu humide par les larmes. « I- Love you too. » Et ça serre trop fort la poitrine. Et il aimerait l'embrasser à nouveau. La simple caresse des lèvres de Narae ne lui a pas suffit. Il en veut plus. Toujours plus. Homme affamé de ce dont il a toujours voulu sans jamais réussir à y goûter. Et aujourd'hui, il est celui qui s'est érigé ses propres barrières. « Even if she does want to see me happy, I've been so selfish and it eats me everyday. » Les mains se serrent sur le t-shirt de Narae. Le regard se promène sur ce visage si proche du sien et il inspire. Tremble encore. « Everyday I think about you and I hate it. Everyday I should think about my wife but I can't do that and I can't bring myself to tell her because I've already been enough of a bad husband as it is. And I don't want to hurt her. » Il se rapproche encore (si possible), il laisse leurs souffles s'effleurer et glisse une main dans le bas du dos de Narae. Tentation à portée de main. « Everyday I want you. And you're here, now. But what about tomorrow ? Damn, why are you so- » Il ne trouve pas le bon mot. Fronce les sourcils, et ça se voit dans son regard : il se bat contre lui-même. Finit par flancher. Se penche, tord un peu son cou, et presse leurs lèvres avec plus de violence. Plus d'envie. Plus de passion. Parce que Narae est là. Et il est tout ce dont il a toujours rêvé.

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Nana tremble. Il tremble et il a peur. Car à tout moment, tout pourrait exploser, s'envoler dans les airs, et revenir à 0, redevenir des inconnus, des gosses qui s'ignorent comme autrefois - et Nana en a eu assez de se cacher, de se mentir à lui même et à Minhun. Il veut pouvoir l'aimer librement, sans crainte, sans barrière, alors que ses propres mots se libèrent, ça soulage sa poitrine, il se sent plus léger - mais sa tête reste lourde, prête à tomber, ça bourdonne dans ses oreilles, ça bouillonne dans ses veines. The best thing you can do for her... is to be honest... Vérité écrasante entre ses lèvres - il sait que Minhun comprend. Qu'il n'y a plus rien à faire. You can't go back now Minhun... Pas après lui avoir dit qu'il l'aimait - pas après s'est rendu chez lui, alors que le monde s'embrase chez lui. Non, il ne peut plus reculer et ils le savent à cette tension qui vibre entre eux, à ses mains qui se retiennent de se perdre sur les corps - ses yeux attirés par sa chemise trop transparente.
Nana ne se sent pas coupable (au contraire, victorieux), mais son coeur se serre à force de croiser le regard de celui qu'il aime - détruit, tristesse et confusion qui hantent ses orbes, et dieu sait que Narae voudrait le voir heureux (à ses côtés), volerait toutes les étoiles pour lui apporter, se brulerait les ailes pour embrasser le soleil une énième fois. I'm sorru Min' 'cause... I don't feel guilty... I want you, i want all of you. I want you today, in the present, and in the future, my future. Min i-... I love thinking about you, wanting you, i want to cherish you, i don't care about your wife, i mean... Yeah, she's nice, but... Il se coupe un instant, reprend son souffle alors que l'amant lui vole, dévore ses lèvres et les mains de Nana glisse contre le torse du garçon, doucement, presque trop sensuellement alors qu'il crèverait pour dévorer cette peau nue. Il murmure contre ses pulpeuses. Im selfish. I know. I want you, be with me, Min. Be mine, please... I don't want to lose you again, not anymore... I just love you too much for so long and we’ve wasted too much time. Dans une vie si courte, qui aux yeux de l'univers, ne se résume qu'à quelques secondes. Une de ses mains se perd dans les mèches sombres de Min', tirant légèrement dessus alors qu'il l'embrasse, dévore ses lèvres comme un affamé - avant de se nourrir de son odeur, alors ses lèvres dérivent le long de son cou, son nez s'écrase son sa chair, son épaule, alors qu'il presse leur corps. I love you. Répété en boucle - car maintant il est libre.

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Et il le sait, mais ça ne l'empêche pas d'encaisser le coup. De fermer les yeux. De serrer Narae plus fort en poussant un soupir maladroit. Il a mal. Mal de devoir mentir à Mao. Mal de devoir lui dire la vérité. Mais Narae a raison. Il doit être honnête. Il doit lui dire ce qu'il a fait. Quel homme il est. Et la culpabilité le ronge. Et il s'en voudra certainement longtemps, mais la passion et l'amour le dévore et ce ne sont pas les mains de Mao qu'il désire si ardemment, non. « I know. » Qu'il murmure. Ca lui brise le cœur, mais il le sait. Il a un petit rire humide suite aux mots de Narae. Rouvre les yeux. Croise le regard de celui qu'il aime. « I know you don't like her. I can't blame you. » Lui non plus n'aimerait pas la femme de Narae, s'il en avait une. Probablement que la jalousie lui rongerait les os jusqu'à ce qu'il n'existe plus. Il l'aurait camouflé dans les bras de sa dulcinée, pourtant. Si la situation avait été différente.

Le frisson qui remonte tout le long de son corps est violent. Produit par Narae tout entier. Ses mots, ses lèvres, ses baisers, ses mains qui cherchent à sculpter sa silhouette. Et ses propres doigts viennent tirer sur ses habits, se perdre sous leur douceur, caresser la courbe de son dos alors qu'il ferme les yeux et laisse le monde s'embraser autour d'eux. S'il peut avoir Narae, ce soir, il serait l'homme le plus heureux. A fuir les bras de Mao. A s'amouracher de ceux d'un homme. L'une de ses mains vient redresser son menton pour qu'ils se regardent. Il l'embrasse. Tendrement. Avec dévotion. Se recule un peu, laisse toute sa sincérité déborder. Toutes ses désolations. Tous ses tourments. « I'm a coward. But I want to tell her. For you. Will you wait for me to find the courage ? » Les mots ont un poids trop lourd sur ses épaules, et il n'attend qu'une chose : que Narae allège tout ce qu'il encaisse depuis plusieurs semaines, déjà. Qu'il lui donne sa bénédiction. Qu'il lui affirme qu'au bout du chemin, dans un mois ou peut-être deux, il sera encore là, à lui tendre les bras. Qu'il lui offrira l'espace et le temps nécessaire pour se remettre de ce qu'il a lui-même créé, car il le sait : il lui faudra s'éloigner pour se remettre de ses propres émotions. Mais il reviendra. Parce qu'il l'aime. Parce qu'ils s'aiment. Parce que leur amour vaut la peine que le temps s'écoule encore un peu. Après tout ce temps, ils ont encore le droit d'y aller doucement. De se promettre que demain, ils seront encore ensemble malgré les épreuves.
Minhun veut savoir que cette fois, Narae ne lui tournera pas le dos. Car encore une fois, il lui offre sa confiance aveuglément. Mais il ne lui pardonnera pas deux fois de lui avoir brisé le cœur.