bad omen (yuri)

"malheur — sempiternelle aigreur. cette haine, qui l'habite avec ardeur.

supplices ;
qu’elle sait ravageurs.

parce qu’elle a toujours été écorchée. objet qui ne cesse d’être utilisé. sensation d'être exploitée — bafouée. elle n’est qu’un jouet, isra. elle le sait. poupée qu’on aime effleurer. là, le temps d’un instant. avant de l’abandonner ; pour s’enquérir d’autres joyeusetés.

habitudes qui perdurent ;
qui l’auront à l’usure.

cassure — coincée entre quatre murs. pensées dont les tréfonds sont abîmés. malédiction déclarée ; eaux troubles dans lesquelles elle semble se noyer. où nul ne l'entend crier.

knock, knock.

phalanges glissées contre la porte boisée. refusant de sonner, espérant qu’il finirait par encore l'abandonner. à se détester pour s'être à nouveau traînée jusqu'à cet antre faisandé.

knock, knock.
seconde sommation.

elle patiente, en silence. iris rivées ; à attendre qu’il daigne se montrer. là, à se promettre qu’elle ne reviendra jamais. que tout est terminé : qu’il est temps de l’oublier.

de l'enterrer.

« can i have my things back, yuri ? »

prénom craché — sensation de nausée. enflammées, lucarnes qui désirent l'exterminer. main tendue, à attendre qu’il daigne lui redonner son dû.

« yuri, come on. i don't have time for this. »

mots posés ;
volonté de ne pas reculer.

ft. @han yuri

Te briser entre ses doigts. Les peaux qui se déchirent sous les caresses acides. Et les cœurs qui se meurent. Les pleurs résonnent comme de jolies symphonies. C’est ainsi que vous créez votre conte. Les amertumes qui noircissent les iris.  

Ne te retourne jamais face à moi,
ou tu le regretteras.

Les attentes s’en font comme une éternité. La cage dorée qui n’attend que de renfermer l’oiseau parti trop vite. Te capturer entre ses paumes. Te marquer. Les cicatrices estampées à jamais. Tes prunelles qui le supplient encore.  

Ce serait dommage...
que tu pleures de nouveau.

Viens à lui. Et c’est un rictus qui s’affiche quand il entend les signes de ton arrivée. Ta voix qui vient frissonner la carcasse, alors qu’il en ouvre la porte pour se retrouver face à toi. “And me, can i got you back ?” Il se moque de toi. De tes chagrins. Isra, qu’est-ce que tu fous encore là ? Il sait que tu te poses la question. “Now ?” Et c’est sa main qui vient t’étreindre pour t’emprisonner. Dans cette cage dorée que tu hais tant.  

"pensées qui malmènent sa psyché. volonté de s’envoler.

d’être oubliée

cependant, elle ne peut bouger. figée — les lucarnes rivées sur cette carcasse détestée.

« are you kidding me ? »

les mots ; crachés. elle sait qu’elle devrait le repousser — le rejeter. là, lui demander de disparaître à jamais.

de devenir fumée

« what now ? »  

frissons ; cette prise qui l’électrise alors qu’elle devrait lui offrir toute sa méprise. emprise — coincée dans cette misérable hantise. elle avance, alors qu’elle devrait reculer.

pourtant,
elle vient d’entrer.

you should run ,,
la porte qui s’empresse de se claquer. là, âme à nouveau lâchée dans ces limbes faisandés. dîner apporté au démon ; dont les affres ne sont que manipulation.

« you're not going to give me my things back, right ? »

T’es toujours celle qu’il t’a fait devenir,
finalement.  

T’as jamais fui ces ombres qui te bouffent. T’aurais dû courir, mais te revoilà au point de départ. Isra, t’es conne, et tu le sais toi-même, non ? T’as du mal à te défaire de son étreinte, et il y a encore ses mains autour de ton cou. Cruel collier à collecter tes perles.  

Tu t’en défais pas,
tu t’en déferas jamais.  

Baisse les yeux. Dis oui. Laisse-toi faire, de toute façon tu sais jamais rien lui refuser. T’es cette fleur qu’il a cueillie durant la plus belle des rosées, tes pétales qu’il est venu arracher un à un pour t’en garder dévastée. Souris Isra, de toute façon, t’es déjà condamnée.  

Qu’il continue de te dévoiler,
offre-lui la seule chose que tu sais faire.

“Come on, let’s have fun first.” Les doigts qui remontent sur tes lèvres. Le rouge qui vient en tacher le bout. Et d’un geste à s’essuyer sur tes joues, à t’en marquer. A t’en souiller. A t’en foutre en l’air tes traits de poupée.  

Et même ta peur,
en sublime le tableau.