under my skin * juri

Au creux de mes bras,
toi, tout entière.

Les doigts qui viennent ébaucher tes courbes. Il y a cette douceur déconcertante. Les soies qui sont en pagaille et qui viennent en étreindre vos corps l’un contre l’autre. La sérénité s’empare de vous après cette valse exaltante. Cet amour qui semble volé. Interdit. Que se passe-t-il ? Les quelques caresses qui viennent annihiler ton échine. Et c’est ton corps tout entier qui frissonne sous ces passions confuses.  

Ce soir,  
regarde-moi...
un peu plus longtemps.

Les lèvres qui en éclosent les tiennes. Fleur de minuit, à t’en révéler sous les rayons de la lune. Tu envahis ses désirs. La vision se brouille dans l’obscurité, ce sont ses mains qui te devinent. “Why are you here again ?” Parce que vos baisers en sonnent étrangement. Tu laisses l’obscurité t’effleurer, et ça cloche. Ça étonne. Ça perturbe. “Not that i dont like it... it’s just curious...” Toujours dans son étreinte, ce sont ses iris qui viennent chercher les tiens.  

Promis...
je ne te laisserai pas seule dans le noir.

Et la nuit en est plus noire encore.
Une de plus.

Elle brûle dans tes bras. Elle implose. Le corps qui s’embrase, qui s’enflamme. Boules de feu qui virevoltent. Vous êtes curieux comme amants. Explosifs, meurtriers. Pourquoi cette chaleur ne fait écho qu’à la froideur de celui que tu es loin de ces draps ?

Dans ces soies, elle vit les rêves de toute une vie. Les contacts à la faire frissonner. Ton être tout entier pour en faire oublier ses peines. Alors pourquoi, quand tout se termine, le ciel en perd de nouvelles étoiles. Pourquoi tes bras qu’elle imaginait toujours si rassurants ne peuvent empêcher son regard de perdre son éclat ?

Et quand ton regard transperce ses prunelles, elle se sent faiblir. Si démunie. Si perdue. A croire qu’elle ne sera jamais capable de surmonter tous les effrois. Le regard qui reste froid, avant de se dérober, à enfouir la tête contre toi pour ne pas avoir à subir tes iris inquisiteurs. Tu ne sais pas, Yuri, tout ce que les gens font pour toi ?

“I just wanted to spend some time with you.” Oui. Elle voulait passer du temps avec toi. Mais peut-être pas comme ça. Sauf qu’elle est là pour ça Fragile. Et toi dans ton innocence, t’es presque agaçant. Tu comprends même pas ce qui se passe autour de toi. “You seemed nervous earlier, so I wanted to make sure you were… in a good mood.” Oui, c’était exactement ce qu’elle devait faire. La putain de mood maker. Et les doigts viennent retracer les lignes de ton torse, de tes bras, de ton cou. A s’en perdre dans la contemplation. Tu sais, tu es beau, surtout quand le temps s’arrête.

Mais les étoiles continuent de fuir son ciel.
Hey Yuri, toi qui connais si bien le néant, il se passe quoi quand tout devient noir ?

Tu sais,
je ne veux pas te faire de mal.

Même les cruautés sont voilées d’innocence. Mais il y a les ténèbres qui obscurcissent les horizons, et le cœur aussi. Il parait que la pureté en éclair les pensées et les âmes égarées. Et toi, t’es blanche comme une colombe. Judy. Ma jolie Judy. Mais tes ailes sont fermées. Pourquoi tu ne prends pas ton envole ? Qu’est-ce qui te retient ici auprès du monstre ?  

J’aimerais prendre ta main,
et te dire que tout ira bien.

Tes caresses qui résonnent le long de son corps. Continue. Ne t’arrête plus. Tes euphories sont si belles, mais tes yeux sont si tristes.  “It’s fine... I’m fine.” Sous tes doigts. C’est si paisible. Si belle amante, et pourtant, ton masque se brise. Tes chagrins se dessinent. Et c’est son cœur qui cède face à ta distance. “... And you ?... Are you okay ?” Ses deux paumes qui viennent en étreindre ton visage. “Look at me.” Si seulement, il pouvait te comprendre d’un seul regard. Judy, et tes orbes aux milles étoiles. Ma jolie Judy.  

Mais je suis si effrayant,
as-tu vraiment envie de rester là ?

Pourquoi l’univers ne s’illumine jamais ?
Autant d’étoiles pour n’être que de minuscules points dans l’immensité du néant.

Elle aussi, elle n’est qu’un point miniature. Une étoile filante qui explose dans le ciel mais dont la course se finira inexorablement mal. A briller trop intensément pour toujours s’éteindre quand tout le monde détourne le regard. Parce que loin des attentions, elle perd toute sa lueur artificielle, pour en redevenir elle, vide de tout éclat, dans son infinie détresse.

Alors que toi, t‘es un soleil. Tu brilles, tu fascines. Le monde tout entier tourne autour de toi, même si tu brûles quand on t’approche. T’es si beau. Même dans tes horreurs, et plus encore dans tes innocences. T’es comme une traînée rouge vif dans un monde monochrome. Ta lumière, elle s’imprime sur sa rétine. Tes inquiétudes pour la faire trembler. Pourquoi t’as besoin de montrer ce côté qu’elle est pas sûre de vouloir voir chez toi ? Les iris se plantent dans les tiens, et elle se sent si petite. Gamine à admirer les galaxies que tu avales dans ton néant. T’es le commencement et la fin. T’es absolu. Et elle frémit en se perdant dans tes yeux. “I’m okay.” Elle aimerait que ses prunelles ne la trahissent pas. Elle détourne le regard, la main qui se déplace sur ta mâchoire. ”Are you worried about me ?” A laisser échapper un rire pour en feindre la tranquillité d’esprit, avant de venir en chercher ton étreinte. Parce que tu n’as pas besoin de parler pour la rassurer. Accepte-la seulement.

Et peut-être que le monde prend quelques couleurs - parfois - dans tes bras.

Et si demain,
le monde devenait plus beau,
poserais-tu encore les yeux sur moi ?  

Parce qu’il fait parti des ombres, et que tu n’y as pas ta place. Toi, Judy, et ta lumière. Il sait que tu ne mérites pas ça. L’obscurité te ronge, non ?  

Judy, restes-tu auprès de moi parce que tu as peur ?  

De lui. As-tu peur de lui ? La question effleure ses lèvres. Mais il craint tellement ta réponse. Que le cœur pleure tes mots pourtant si évidents. Il refuse de les entendre. Il refuse de te supplier de rester. Même s’il voudrait te garder à ses côtés si égoïstement. Parce que la vérité est blessante, et elle le sera toujours, n’est-ce pas ? Mais les inquiétudes le dévorent, plus encore au creux de tes frêles bras.  

Peut-être que finalement,
c’est qu’il a peur que tu le détestes.

“Judy... things can be difficult sometimes.” Mais ne pars pas. “I’m there, if you need...any... help.” Parce que c’est lui qui a besoin d’aide. Et perdre ta main serait finalement plus douloureux qu’il le pensait.

Ça tambourine dans la poitrine.
Les bras qui viennent s’accrocher un peu plus à ton corps.
Un baiser, un second. Puis un plus long.