falling down, ft. lina

elle fait glisser le marqueur sur les magazines qu'on lui tend ; sa silhouette habillant les couvertures, certaines bien plus récentes que les autres. attestent d'une adulation parfois lointaine. ça la pousse à rester un peu plus longtemps, jusqu'à prendre le temps de discuter avec quelques fans agglutinés non loin de la tour d'athena. mais à l'abris de son regard s'est faufilé le serpent. le venin prêt à être cracher à son visage parfait, l'espoir si grand de le voir fondre sous sa haine. go to hell you dirty whote! go back in your country! l'œuf écrasé sur le haut de son crâne alors qu'elle s'est frayée un chemin jusqu'à bona, attendant le moment propice pour vomir son aigreur sur son sourire. ça a l'effet d'une bombe. les fans se poussent, tentent d'écarter l'agresseuse avant qu'elle ne se fasse attraper par la sécurité. ses cris en résonance dans l'entrée. leave collapse fucking alone! you will only bring him trouble bitch! on traine la silhouette de bona dans la foule, tente de la protéger des regards et des potentiels assaillants. tout va trop vite, elle voit plus rien. sent l'œuf couler sur ses tempes en même temps qu'elle tient sa tête entre ses mains, le regard porté sur ses pieds.

Y’a toujours une marche,
Un peu trop haute.
Mais on la gravit quand même,
Et qu’ils aillent se faire foutre.

Les sourires jetés, comme un peu d’étoiles à partager.
Le monde vous envie.
Alors venez pas chouiner.
Aujourd’hui, c’est un de tes cauchemars à toi, Bona.
Les mouvements de foule qui menacent.
Et t’es la victime des horreurs.
En un instant, c’est l’apocalypse.
Et les insultes qui tombent sur toi comme une pluie battante.
Ça arrache le cœur d’entendre ça.
Lina elle a l’habitude d’entendre la haine,
Mais le racisme elle connait pas.
Et ça l’agace, même si pour elle t’as cette image de garce.

Et dans les paniques,
Ce sont les angoisses qui s’imposent.
Les corps qui tremblent, les peurs qui priment.
Mais elle sait pas.
Peut-être que pour la première fois,
Elle a pitié de toi.
C’est horrible d’être détestée pour avoir voulu aimer.
Vous avez peut-être ça en commun, en fait.

La silhouette à tes côtés. Les bras qui viennent entourer tes épaules.
Le mouvement pour t’entraîner avec elle loin du royaume des fous.
T’as l’air si perdue. Presque fragile.
Ça te donne moins l’air d’une connasse, tu sais ?
Et vous en trouvez le repos à l’intérieur. Loin des terribles clameurs.
“Fuck, they were crazy !”
Qu’elle jette, toujours sous le choc aussi.
L’être humain il fait peur,
Surtout avec des putain de rancoeurs.
“Let me give you hand, okay ?”

Parce que peut-être qu’aujourd’hui,
Je pourrais partager un peu de ta misère.