purple my eyes (kaoru)

La crasse se loge contre ses phalanges,
Ca creuse ses mains rêches, peau sèche à force de se battre, des coups donnés sur ces gueules dont il ne se souvient jamais une fois défoncées.
Putain de chien, ne sait que mordre, ne connaît que la violence dans cette vie qui pourtant, ne le destinait qu'aux douceurs d'un doux et prometteur avenir.
Tout s'est effondré, papa en premier.
Il a emporté leur fausse fortune dans sa tombe,
Et maudit soit-il !
Qu'il regarde où son fils est aujourd'hui,
Ce qu'il a dû faire pour effacer ses ardoises.
S'est tapé le sale boulot avant de diriger cet enfer qu'il connaît si bien, beau parleur aux mensonges qui nécrosent sa gorge comme les clopes qu'il écrase sur les joues de ses victimes - T'es vraiment qu'un connard.

Et ça le ferait presque sourire, si la haine n'était pas reine de son corps - encore ce soir, y'a l'gout du whisky entre ses lèvres et la rage qui frappe le punchingball sur lequel il se défoule au milieu du ring.
Kaoru ne se bat plus, parce que sa vie entière est une bataille contre le monde entier, et que ses mains sont déjà sales et abîmées.
Il frotte ses poignets d'usure, des douleurs qui ne s'estompent plus avec le temps, la voix qu'il entend, il sait la reconnaître, petit rat qui se traine à lui pour le supplier d'un amour mauvais - d'une affection que Kaoru ne lui porte pas, des besoins primaires qu'il vient assouvir comme un monstre vient dévorer ses victimes. All i need is some peace. Not you. Thank you.
Il lui accordant pas même un regard, il descend du ring avant de jeter les bandages qui recouvraient ses poings sur le sol. Geste presque brusque, pourtant seulement rapide, il vol la cigarette logée entre les lèvres de Yeon. Don't you have a home? You're pissing off. Inspire, expire. A le voir trop souvent ici, il irrite sa colère.
Kaoru n'aime personne.
Kaoru déteste le monde.

les minutes passent et il ne les sent pas passer, assis, sans un mot, pendant de longs moments alors que ses yeux ne dérivent pas de la silhouette qui s’acharnent sur le punching-ball. mutin, yeon a pourtant du mal à mettre sous silence ses désirs. jalousie extrême ressentie contre cet objet inanimé qui reçoit de multiples coups et dont il voudrait être le réceptacle. l’esprit est dérangé, malade, mais son corps vibre presque à chaque coup de kaoru assène alors qu’il ne peut s’empêcher d’imaginer sa joue contre les phalanges endurcies.
de prier de recevoir les mêmes attentions.

kaoru ne semble pas réaliser sa présence avant que sa bouche ne s’entrouvre pour laisser filtrer la proposition presque honteuse. ses lèvres finissent par esquisser un sourire, mué en un rire léger à la réponse qu’il reçoit. there has never been peace between them, tous deux en sont bien conscients.

la cigarette lui est dérobée en un éclair, consumée entre cette paire de lèvres familières et son regard reste accroché à lui, même si kaoru l’ignore. ‘i have a home, but it’s cold and empty.’ comme une évidence qu’il lui murmure avant que ses doigts ne s’accrochent à ceux du garçon. ‘you were doing great on the ring, hope you’re not too tired.’