Batterie faible || Harim

09/08 - 18h25

« Ah non pas toi. »

Ah non, pas toi.
Ni bonjour, ni merde, et certainement pas mon amour, mon chéri, mon chou à la crème, ma p’tite sardine argentée : que nenni. Non, aujourd’hui c’était la fête du slip, le genre slip pas lavé, le genre on s’enfile à sec avec du gravier. C’était une journée qui avait le goût d’un lundi, l’odeur d’un vomi de chat, et faisait le bruit d’un robinet qui fuit goutte par goutte sans que vous ne sachiez où il est. Aujourd’hui, Rina n’avait pas besoin de l’excuse de ses règles pour incarner l’impératrice de la vieille morure salée.

Non.
Aujourd’hui, Rina avait démarré tout être masculin au quart de tour sans passer par la première.
Et voilà qui entrait son nouveau bouc émissaire.

« Sors ta meilleure paire de solaires parce que je vais tirer à balles réelles et t’avise pas de me tourner le dos si tu veux pas un deuxième trouduc mon coco. »

Ca commençait simple, basique ; fleuri comme un mariage, franc comme un divorce ! Merveilleux, une communication au poil, claire comme l’eau de roche d’une source qui ne fonctionnait qu’une fois par siècle. Si les radios avaient été branchées sur le même satellite, sans doute auraient-ils pu s’accorder, mais l’un branchait autre chose et l’autre n’avait de branchée que sa garde robe.
Difficile de croire que ces deux-là avaient pu rester ensemble si longtemps. C'était espérer démarrer aux câbles une batterie faible.

« Tu veux quoi ? »

Bah oui si on commençait par le début, hein, Rina ?